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En l’absence d’aides publiques, les éleveurs de bovins américains pourraient perdre au moins 13,6 Mrd $ (environ 12,6 milliards d’euros) à cause du coronavirus, d’après une étude de l’association d’éleveurs NCBA et de l’université de l’Oklahoma publiée mi-avril. Ce chiffre inclut les pertes directes de revenu (146 dollars par animal en moyenne) et les pertes économiques (216 dollars par tête). Pour parvenir à ce résultat, les analystes ont calculé l’effet attendu sur les prix et la valeur comptable du cheptel détenu (pour les naisseurs). «Les impacts du Covid-19 ont été ressentis dans chaque secteur de l’industrie bovine et devraient continuer à l’être courant 2020», conclut cette étude. L’essentiel des pertes (environ 60% du total) concerne les éleveurs naisseurs, qui cumulent baisse des prix et de la valeur de leurs animaux. Le reste est réparti entre les engraisseurs, qu’ils fonctionnent en système feedlot (22% des pertes) ou non (18%). «A l’heure actuelle, le Covid-19 n’affecte pas matériellement les projection de production totale de bœuf en 2020», estiment le NBCA et l’université de l’Oklahoma. L’étude se base sur des chiffres du 8 avril.

Didier Bouville

La commission européenne et le Mexique ont conclu le 28 avril 2020 les négociations sur un projet d’accord commercial. Cet accord prévoit, entre autres, l’importation préférentielle de 20 000 tonnes de viande mexicaine vers l’Union européenne.

Cette clause de l’accord est en totale contradiction avec les aspirations des consommateurs qui veulent retrouver l’authenticité des produits et accordent une grande attention à l’origine de ce qu’ils mangent. En pleine crise du coronavirus, le Président Macron a rappelé l’importance de notre indépendance alimentaire.

Le lien de la pétition est ICI

Didier Bouville

Plus de 69 000 foyers affiliés à la MSA recevront l’aide exceptionnelle de solidarité le 15 mai, a indiqué la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) à Agra Presse. Cette aide, décrétée par le gouvernement le 13 avril, sera versée aux foyers touchant les aides personnalisées au logement (APL) à hauteur de 100 euros par enfant à charge. Les familles qui touchent le RSA (revenu de solidarité active) ou l’ASS (allocation de solidarité spécifique) percevront en plus une enveloppe de 150 euros. D’autre part, la Mutualité sociale agricole lancera cette semaine l’opération «MSA en action» pour accompagner le déconfinement. Cela consistera à promouvoir «une sorte de Covid attitude» auprès des délégués et adhérents, avec des mises en situation «afin d’adopter les bons réflexes: lavage des mains, pose du masque, réutilisation d’un masque lavable par exemple», a expliqué le directeur général de la CCMSA François-Emmanuel Blanc. Il a ajouté que la MSA «construit un partenariat» avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) pour enrayer la circulation du Covid-19. Et qu’elle met des médecins, infirmiers et préventeurs à disposition des Agences régionales de santé (ARS) qui ont besoin de renforcer leurs équipes.

Didier Bouville

Les saisonniers agricoles «ressortissants de l’espace européen» bénéficieront d’une dérogation pour «franchir la frontière entre la France et un pays de l’Union européenne», a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner le 7 mai. Lors d’un point presse sur le déconfinement diffusé sur Twitter, M. Castaner a précisé que ces saisonniers européens devront justifier «d’un motif économique impérieux» et d’un contrat de travail. De manière plus générale, la fermeture des frontières extérieures de l’UE reste la règle, a rappelé le ministre. «Concernant les entrées et sorties de l’espace européen, un assouplissement progressif et ordonné des règles de circulation viendra, en temps voulu, quand la situation sanitaire le permettra, et il sera décidé évidemment avec l’ensemble des États concernés.»

Didier Bouville

Au 3 mai, les élevages français comptent 8900 jeunes bovins allaitants en trop par rapport à une année « normale », annonce l’Idele (Institut de l’élevage) lors d’un webinaire le 7 mai. «Il y a quatre jours d’abattage de retard», précise Philippe Chotteau, chef du service Économie de l’institut. «La viande issue de ces JB (jeunes bovins, NDLR) est très majoritairement exportée», explique M. Chotteau. Or, «les marchés de la viande sont très dégradés un peu partout en Europe», notamment dans des pays fortement exportateurs comme la Pologne, constate Germain Milet, en charge de la viande bovine à l’Idele. En Italie, le marché de la viande résiste encore, mais les exportations de viande française y font face à une concurrence accrue de la viande irlandaise… et des broutards français. Le niveau actuel de sur-stock en France reste «relativement raisonnable», tempère Philippe Chotteau. Il pourrait toutefois devenir «préoccupant», car il a «tendance à grossir d’une semaine sur l’autre»: au 19 avril, il était de 4900 bêtes.

Didier Bouville

La Fédération nationale des producteurs de lait a décidé de quitter l’association la Note Globale (LNG). La FNPL estime, qu’à la suite de certaines évolutions envisagées depuis six mois, « les divergences constatées entre les démarches de la filière lait et LNG sont inconciliables aujourd’hui ». En effet, LNG souhaite noter le lait du producteur jusqu’au consommateur. Impossible, pour la FNPL, car la collecte de lait est mutualisée et le lait mélangé dans les citernes. « A qui distribue-t-on les bons points sans tromper le consommateur », s’interroge le syndicat.

Autre divergence, celle de la segmentation sur le bien-être animal. Sur ce sujet, la FNPL s’est engagée dans un plan de filière appelé Terre de lait. Dans cette démarche, le bien-être animal est constitutif du socle commun et s’appuie sur une charte des bonnes pratiques d’élevage et est évalué sur la base d’un référentiel Boviwell. Pour la FNPL, « le bien-être animal ne peut pas être une démarche de segmentation et aucune d’entre elles ne peut être ajoutée à ce socle ». Et la FNPL de rappeler qu’elle s’est engagée à faire progresser les élevages dans le cadre de France Terre de lait dans quatre axes visant la performance économique et sociale, sanitaire, responsable et alimentaire, visant à garantir la pérennité de la filière laitière française. « Notre seul credo ».

Didier Bouville

«Nous demandons la possibilité pour les entreprises alimentaires de pouvoir répercuter les surcoûts liés au maintien de l’activité en appliquant le tarif fournisseur de plein droit jusqu’à la fin de l’année», annonce Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, interrogé par Agra Presse le 5 mai. Les négociations annuelles avec la grande distribution ont été clôturées avant le début de l’épidémie et ne prennent pas en compte la hausse des coûts engendrés (absentéisme, mises en place des mesures sanitaires, transport, équilibre matière…), justifie-t-il. Cette demande fait partie des mesures à mettre en place d’urgence, selon les coopératives agricoles, pour «préserver les capacités d’agir et d’investir».

Face à une épidémie qui a changé radicalement les habitudes de consommation, elles demandent de revoir l’encadrement des promotions prévues par la loi Egalim. «Nous demandons d’introduire une dérogation à l’encadrement en volume à toutes les filières qui en feraient la demande par le biais de leur interprofession à la DGCCRF», explique Dominique Chargé. Pour les filières vin, bière et cidre, «durement touchées» les coopératives demandent leur exclusion pure et simple du dispositif d’encadrement des promotions tant en volume qu’en valeur.

Didier Bouville

«Nous avons porté la demande que les salariés saisonniers issus de la zone Schengen puissent rentrer dans notre territoire s’ils ont un contrat de travail», a annoncé Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, lors d’un point presse le 6 mai. Alors que les récoltes de melons et de fruits à noyau vont débuter, le syndicat majoritaire demande au gouvernement «une réponse précise» pour que ces salariés étrangers puissent venir en France après le déconfinement. «L’Allemagne a fait rentrer 400 000 saisonniers et l’Italie 200 000», rappelle la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, mais «la France a moins recours que ces pays aux travailleurs saisonniers». «Le gouvernement nous a demandé de travailler sur un protocole sanitaire pour l’accueil des salariés saisonniers, nous avons fait ce travail et nous l’avons partagé avec les syndicats de salariés», a précisé M. Despey. Ces employés viendraient «en complémentarité» avec la campagne de recrutement «Des bras pour ton assiette» initiée par la plateforme de Wizi farm. D’après la FNSEA, celle-ci a recueilli 300 000 inscriptions, qui ont donné lieu à 15 000 mises en relation entre employeurs et candidats. Des contacts qui ne se concrétisent pas systématiquement en embauches pérennes, car «on ne s’improvise pas travailleur en agriculture», rappelle Christiane Lambert.

Didier Bouville

Un décret paru au Journal officiel le 6 mai autorise les vétérinaires à expérimenter la télémédecine pour 18 mois. Une première en France, souligne le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le même jour, alors que la médecine vétérinaire «ne disposait pas jusqu’à présent d’un cadre réglementaire autorisant les pratiques de télémédecine». Concrètement, les actes concernés sont la téléconsultation, la télésurveillance (suivi médical), la télé-expertise (échange avec un autre vétérinaire expert), la téléassistance médicale et la régulation médicale (conduite à suivre en cas d’urgence).

D’après le décret, l’utilisation de la télémédecine «relève de la seule responsabilité du vétérinaire», qui doit au préalable s’inscrire auprès du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires. Cette expérimentation doit permettre de «faciliter le travail des vétérinaires en zone rurale», espère le ministère, «sans toutefois se substituer à l’obligation de continuité de soins» ni à «l’examen clinique des animaux pour la délivrance de médicaments vétérinaires». L’expérimentation vise aussi à «recueillir des informations», «en vue d’être en mesure de définir, le cas échéant, une réglementation pérenne». Chargé du suivi, le Conseil national de l’ordre des vétérinaires rendra un rapport «fin 2021».

Didier Bouville

Lancée le 22 avril, l’opération «MSA Solidaire» a bénéficié à plus de 100 000 personnes. C’est ce qu’a annoncé la Mutualité sociale agricole dans un communiqué le 6 mai. «Dans toutes les régions, des initiatives locales émergent depuis le début de l’épidémie», précise le communiqué. Basé sur le volontariat, ce dispositif encourage tous les délégués, salariés et collaborateurs du groupe MSA à prendre des nouvelles auprès des personnes fragiles et isolées, tout en étant vigilant pour déceler les situations à risques.

«Nos assistantes sociales ont contacté 34 000 foyers fragiles et accompagné plus de 22 000 familles», a affirmé le directeur général de la CCMSA François-Emmanuel Blanc dans un entretien à Agra Presse le 6 mai. «Et puis, il y a aussi [le service de téléassistance] Présence verte qui a passé 35 000 appels à nos adhérents depuis le début, pour vérifier que tout allait bien.» Les caisses locales de la MSA participent également à diverses actions de solidarité. Ainsi, dans le cadre d’un partenariat avec la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), la MSA Nord-Pas-de-Calais a facilité la livraison de 60 paniers solidaires à des familles dans le besoin, selon un autre communiqué diffusé le 5 mai.

Didier Bouville