Selon le dernier rapport mondial sur les crises alimentaires de l’ONU publié le 21 avril dernier, le nombre de personnes au bord de la famine a augmenté en 2019 de 113 à 135 millions. Une situation imputable essentiellement aux conflits, aux évènements climatiques et aux chocs économiques. Pour 2020 la situation ne va pas s’arranger. L’ONU s’attend à une explosion de la famine, le nombre de personnes frappées passerait de 135 à 265 millions de personnes, en raison de l’impact économique provoqué par la pandémie, selon une projection du Programme alimentaire mondial (Pam). Ce chiffre extrêmement inquiétant est à mettre en parallèle avec des prévisions de récolte bonnes, voire exceptionnelles pour les céréales.
En 2020/2021, un record est attendu pour la production de grains à 2,223 milliards de tonnes, comme pour les produits animaux avec 61,5 millions de tonnes de bœuf, 103 millions de tonnes de volaille et 96,4 millions de tonnes de porc (source USDA). En fait, ce sont des difficultés logistiques, de solvabilité et de restriction des échanges qui expliquent cette situation. C’est pourquoi les ministres de l’Agriculture du G20, lors de leur dernière réunion il y a quelques semaines, ont rappelé la nécessité de ne pas créer des barrières inutiles au commerce ou des distorsions dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, y compris pour les intrants essentiels à la production agricole.
Didier Bouville