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Dans un rapport qui sera rendu public le 17 juin, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) fait six recommandations pour «améliorer» le régime des calamités agricoles en cas de sécheresses sur prairies. Baptisé «Retour d’expérience sur l’application du régime des calamités agricoles aux sécheresses sur prairies de 2019 et 2020», il a été élaboré par les rapporteurs Hervé Lejeune (copilote du groupe de travail sur la gestion des risques du Varenne agricole, NDLR) et Béatrice Frecenon. Tous deux appellent à établir «dès le début de la procédure de reconnaissance» sécheresse un «cadrage national», avec «un pré-zonage» qui sera transmis par les DDT aux comités départementaux d’expertise (CDE).

Ces derniers pourraient ensuite proposer des «ajustements» justifiés par leurs enquêtes sur le terrain. Pour élaborer ce «pré-zonage», les rapporteurs recommandent d’utiliser la méthode du faisceau d’indices en 2021, et l’indice de pousse sur prairies (IPP, ou indice Airbus) dès 2022. Ils préconisent aussi d’abaisser le seuil d’éligibilité (actuellement à 13% du Produit brut théorique, PBT) et de relever le taux d’indemnisation «au-delà de 30%». Enfin, ils appellent les Draaf à être «plus actives» pour harmoniser les barèmes.

Didier Bouville

Le cabinet de la ministre de la Transition écologique a indiqué le 14 juin à la presse que les principales dispositions du volet agricole feront partie de ses «points durs» sur la loi Climat, alors que les sénateurs démarrent l’examen en séance publique. Sur le menu végétarien, «nous n’allons pas expérimenter de deux ans en deux ans jusqu’au bout», affirme le cabinet, regrettant la proposition des sénateurs de rallonger le dispositif prévu par Egalim de deux années supplémentaires. En matière d’engrais, «le Sénat propose une trajectoire bien moins ambitieuse que l’équilibre que nous avions trouvé», déplore l’entourage de Barbara Pompili.

Un amendement déposé par le gouvernement rétablit donc la rédaction initiale de l’article, en supprimant le plan Eco’Azote proposé par les sénateurs sur le modèle d’Ecophyto. Dernier point «bloquant»: la lutte contre l’artificialisation. Pour le gouvernement, la suppression des objectifs régionaux contraignants «met en danger l’ensemble du dispositif et les objectifs nationaux». Le ministère indique en revanche accueillir avec «beaucoup de bienveillance» la proposition du sénateur écologiste Joël Labbé d’interdire les utilisations d’engrais dans les espaces verts, hors usages agricoles.

Didier Bouville

Sun’Agri et Boralex ont passé un accord pour construire des centrales solaires sur des exploitations agricoles, ont-elles indiqué le 10 juin dans un communiqué commun. Sun’Agri est une société française qui adapte les équipements photovoltaïques aux exploitations agricoles. Boralex est une société canadienne qui construit et exploite des sites de production d’énergie éolienne, hydroélectrique et solaire.

Ce partenariat prend la forme d’un contrat cadre d’une durée de dix ans pendant laquelle Boralex travaillera exclusivement avec Sun’Agri pour le développement de projets agrivoltaïques dans l’UE. Boralex apportera «sa maîtrise complète du cycle de vie d’un projet énergétique au service de l’agriculture». Sun’Agri de son côté assumera «l’accompagnement agronomique et le pilotage des persiennes». Le principe innovant de Sun’Agri est le pilotage de persiennes solaires par des algorithmes conçus selon les besoins agronomiques des plantes.

Didier Bouville

Les mesures de restriction dans quatre départements du Sud-Ouest ont été levées le 10 juin, en raison de la baisse du risque lié à l’influenza aviaire, a indiqué le ministère de l’Agriculture le lendemain. «Compte tenu du travail d’assainissement effectué dans les élevages et du constat de l’absence de persistance du virus, la zone de surveillance renforcée qui couvrait une partie du département des Landes, des Pyrénées atlantiques, du Gers et du Lot-et-Garonne est levée le 10 juin», précise le ministère dans un communiqué. «La quasi-totalité du Sud-Ouest redevient indemne d’influenza aviaire et les restrictions mises en place depuis plusieurs mois dans les communes concernées sont abrogées», ajoute le communiqué.

Le niveau de risque est considéré comme «négligeable» sur l’ensemble du territoire métropolitain depuis le 28 mai. Depuis le 28 avril, aucun nouveau foyer n’a été détecté en élevage en France, ni aucun cas dans la faune sauvage depuis le 3 mai, précise le ministère. Le virus H5N8, présent chez des oiseaux migrateurs, s’est répandu cet hiver dans les élevages du sud-ouest de la France, réputé pour la production de foie gras.

Didier Bouville

Réunis en séance plénière le 11 juin à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances rectificatif (PLFR) pour 2021, les députés ont adopté un amendement permettant aux exploitants agricoles d’assouplir les conditions d’utilisation de la déduction pour aléas (DPA). L’épargne constituée sous l’ancien régime de la DPA pourra être utilisée dans les conditions – plus souples – de la déduction pour épargne précaution (DEP) jusqu’au 31 décembre 2021.

Cet amendement prolonge donc d’un an ce qui avait été acté par le Parlement en avril 2020, dans le cadre du PLFR-2 (deuxième PLFR pour 2020). Il a été adopté sur avis favorable du gouvernement et de la commission des Finances de l’Assemblée. Cet assouplissement des critères de la DPA est bien lié aux «aléas économiques» rencontrés par les agriculteurs et non à l’épisode de gel, «qui lui est compensé par des mesures budgétaires», a tenu à préciser le rapporteur général de la commission des Finances Laurent Saint-Martin dans l’Hémicycle.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 10 juin, la Fict (industriels de la charcuterie) demande que les indices de prix des découpes de porc soient intégrés au dispositif d’indexation des prix dans les contrats, prévu par la proposition de loi (PPL) Egalim 2. Le 15 juin, les députés de la commission des Affaires économiques examineront ce texte déposé par leur collègue Grégory Besson-Moreau (LREM, Aube). La PPL «inclut une indexation obligatoire des contrats signés sur les indices d’évolution des prix des matières premières agricoles», rappelle la Fict. Elle demande donc que les découpes de porc soient considérées comme des «matières premières agricoles».

La fédération «insistera» pour que les indices «publiés mensuellement par FranceAgriMer et Inaporc» soient «reconnus par la loi comme les plus pertinents». L’indexation automatique «apportera aux charcutiers la sérénité dont ils ont besoin pour se projeter dans l’avenir», estiment les industriels. Dans son communiqué, la Fict s’inquiète de la «remontée brutale des prix des matières premières». Les prix de plusieurs pièces de découpe «ont augmenté beaucoup plus fortement que le cours du porc»: quand le prix du porc au MPB augmentait de 22,6% entre début 2019 et avril 2021, celui du gras explosait de 72% et celui de la poitrine de 34%.

Didier Bouville

La FNSEA et la FNC (fédération des chasseurs) appellent à une «manifestation virtuelle» le 12 juin pour «faire entendre la voix des ruraux». «Aujourd’hui, seule l’écologie dogmatique et punitive semble avoir de l’écho alors que nos activités sont une chance pour nos terroirs», peut-on lire sur le site www.liberteruralite.fr, qui hébergera la mobilisation. «Accuser les ruraux, considérés par les « élites » auto-proclamées comme des Français rétrogrades et réfractaires à la transition écologique ou agro-écologique, est devenu une ritournelle verte», dénoncent les présidents de la FNC Willy Schraen et de la FNSEA Christiane Lambert, dans une tribune parue le 9 juin sur le site du Journal du dimanche.

«Cette stigmatisation doit cesser, exigent-ils. Le rôle des agriculteurs et des chasseurs doit être reconnu comme source de solutions face aux enjeux de demain, qu’ils soient climatiques, écologiques ou sociétaux.» La manifestation virtuelle débutera le 12 juin à 9h. Dès 7h, les participants pourront «envoyer une revendication qui s’affichera sur la plateforme en temps réel». Sont aussi prévues des prises de parole des responsables syndicaux et des témoignages des manifestants.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a répondu, le 9 juin, aux questions de la commission des Finances de l’Assemblée sur le contrôle du budget agricole 2020. Interrogé sur la «sous-consommation chronique du Fonds avenir bio» (8 M€) par la rapporteure spéciale Anne-Laure Cattelot (LREM, Nord), Julien Denormandie a répondu qu’il n’y a rien de tel: «La réalité, c’est que les autorisations d’engagement ont bien été consommées en intégralité – comme chaque année, mais qu’il y a un décalage dans la mise en œuvre». De plus, il estime que la santé financière de l’Anses est «satisfaisante», mais qu’«il faut avoir une vigilance sur la trésorerie».

Il a indiqué que des «réflexions sont en cours» pour améliorer le dispositif des redevances de certifications à l’export. Il a également assuré «pousser» le sujet de la formation des vétérinaires pour aller au-delà des Sivep (service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières) qui ont déjà pu être mis en place. Enfin, il a rappelé, dans le cadre du PLF rectificatif pour 2021, que son ministère demande «l’ouverture de crédits additionnels à hauteur de 350 M€» en raison de la crise sanitaire, de l’influenza aviaire et du gel.

Didier Bouville

Les produits de l’élevage peuvent fournir des aliments riches en nutriments pour lutter contre la sous-alimentation responsable du retard de croissance d’environ 22% des jeunes enfants dans le monde, fait valoir un rapport d’experts publié le 9 juin par la plateforme de l’ONU sur la nutrition. Ce rapport soupèse «les risques et les avantages» de ces produits (viande, oeufs, produits laitiers). Il reconnaît qu’une trop forte consommation pose des problèmes pour la santé et que l’empreinte carbone de l’élevage est élevée, selon un communiqué paru le 9 juin.

Mais «si nous voulons procurer des régimes alimentaires sains aux enfants vulnérables et aux mères enceintes ou qui allaitent (…), les preuves scientifiques sont claires: les aliments issus de l’élevage offrent des avantages qui sont très difficiles et parfois impossibles à reproduire uniquement avec des aliments d’origine végétale», assure Lora Iannotti, autrice principale du rapport, citée dans le communiqué. «Les enfants souffrant d’un retard de croissance – soit environ 144 millions dans le monde -, manquent de certains nutriments tels que le zinc, le fer, la vitamine A, la vitamine B12 et la choline, poursuit-elle. Ces nutriments se trouvent plus largement dans les aliments d’origine animale».

Didier Bouville

Leclerc annonce dans un communiqué du 9 juin avoir signé «un contrat historique pour la filière lait française». L’enseigne a en effet conclu, pour une durée de trois ans, un accord de partenariat avec Orlait et les coopératives Sodiaal, Lact’union et Terra Lacta ; avec Lactalis et les organisations de producteurs (OP) de l’Unell, l’OPLGO (grand Ouest), l’OPLB (Bretagne) et les coopératives Ucanel et Unicoolait ainsi qu’avec la Laiterie St Denis de l’Hôtel et les éleveurs de l’APLBC (bassin centre).

Ces partenariats concernent l’ensemble des produits de Leclerc sous marques de distributeurs soit «plus de 200 millions de litres annuels répartis sur plus de 25 000 producteurs», annonce-t-il. Le distributeur assure qu’il s’agit «d’un engagement sur un volume annuel jamais atteint encore par la grande distribution française». Les prix annoncés sont de 370 €/1000 litres en prix de base 38/32 et de 385€/1000 litres toutes primes incluses. Ils bénéficieront d’un «suivi à minima annuel de l’évolution des coûts de production». Ce contrat tripartite est une première pour le leader laitier français Lactalis qui dit vouloir grâce ces alliances tripartites «sécuriser les revenus de ces producteurs adhérents».

Didier Bouville