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PSN : 5000 agriculteurs mobilisés dans le Grand bassin parisien, selon la FRSEA

La mobilisation organisée le 2 avril par la FRSEA Grand bassin parisien a rassemblé, selon elle, près de 5000 agriculteurs opposés aux orientations du gouvernement sur le PSN (déclinaison française de la future Pac). Principal grief des manifestants: le nouveau système des éco-régimes, jugé trop exigeant et excluant de nombreux bénéficiaires des aides de la Pac. Blocages routiers sur les autoroutes A10 et A13, convois de tracteurs dans la Marne, échange avec le ministre de l’Agriculture en visite dans le Loiret, manifestations devant les préfectures à Lille ou au Havre, rendez-vous avec les parlementaires ou les pouvoirs publics… La FRSEA Grand bassin parisien, qui regroupe 12 départements, a organisé des actions de la Normandie à la Champagne-Ardenne, en passant par l’Île-de-France et les Hauts-de-France, a constaté l’AFP. «On veut lancer un avertissement à Emmanuel Macron» dont «on ne partage pas la vision» de la réforme de la Pac, explique Damien Greffin, président de la FRSEA Grand bassin parisien. Les effets cumulés des scénarios présentés par la DPGE (ministère de l’Agriculture) risquent de «faire perdre de 50 à 70 €/ha aux producteurs de plaine qu’ils soient céréaliers ou éleveurs», estiment la FDSEA et les JA de Seine-et-Marne dans un communiqué du 29 mars.

Didier Bouville

Les finales du Concours général agricole, qui avaient été délocalisées dans quatre villes après l’annulation du Salon de l’Agriculture, sont annulées à leur tour à cause de la situation sanitaire, ont annoncé les organisateurs le 3 avril. «Les conditions sanitaires ne sont plus réunies pour garantir l’accueil des jurés venant de tous les territoires métropolitains et ultramarins», a expliqué le commissaire général du concours Olivier Alleman, dans un message posté sur son site internet. Le responsable a également cité «l’application des protocoles de dégustation encore plus restrictifs» et «le respect de l’équité de traitement des différents échantillons de produits et vins». Les finales devaient avoir lieu du 13 au 24 mai à Angoulême, Châlons-en-Champagne, Montpellier et Tours en «version éclatée» dans le cadre d’une «Semaine de l’agriculture française». «Reporter le concours général agricole n’était jamais arrivé (…), c’est un crève-coeur!», a réagi le président du Salon de l’Agriculture Jean-Luc Poulain, cité dans le même message. La validité de la médaille des lauréats 2020 sera prolongée jusqu’à l’année prochaine, et les producteurs seront remboursés du montant de leur inscription, a indiqué M. Alleman. Le concours des pratiques agro-écologiques et le trophée international des établissements agricoles sont en revanche maintenus durant la Semaine de l’agriculture française, a-t-il relevé.

Didier Bouville

Danone envisage de supprimer 1 850 postes dans le monde dont 458 en France, a annoncé le géant agroalimentaire le 1er avril dans un communiqué de presse. Cette information fait suite à l’annonce, en novembre dernier, d’une réflexion baptisée « Local First », lancée par l’ancien PDG Emmanuel Faber. « Local First » a pour objectif de rétablir une croissance durable et rentable via une organisation « plus agile, efficace et simplifiée pour reprendre une longueur d’avance sur le marché ». Ce plan de suppression d’emplois a été présenté aux instances représentatives du personnel internationales le 30 mars et le groupe a lancé le 31 mars, une procédure d’information-consultation pour la France. Le 14 mars, Emmanuel Faber a été remplacé à la tête du groupe agroalimentaire par Gilles Schnepp. Danone qui emploie plus de 100 000 personnes à travers le monde, réalise, bon an mal an, plus de 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Didier Bouville

Dans un entretien à Agra Presse le 1er avril, le vice-président de la FNSEA Arnaud Rousseau s’inquiète de l’évolution des critères de conditionnalité des aides dans la future Pac, qui engendrerait une «souplesse bien moindre» dans le choix des cultures. Sa crainte porte sur la mesure 8 des BCAE (Bonnes conditions agricoles et environnementales) que les agriculteurs doivent satisfaire pour percevoir les aides du 1er pilier de la Pac. «Ce que souhaite le législateur [européen], c’est que la BCAE 8 se base sur la rotation [dans le temps] à la parcelle, et non plus sur la diversité de l’assolement au niveau de l’exploitation comme actuellement», explique M. Rousseau. Avec ce nouveau critère, un agriculteur dont toute la surface n’est pas irrigable risquerait de «devoir implanter des cultures à haute valeur ajoutée, pommes de terre ou légumes, sur des terres non irriguées», illustre-t-il. Prochainement en discussion à Bruxelles, ce choix de l’assolement au lieu de la rotation représenterait «un degré d’exigence bien supérieur» au cadre actuel, selon M. Rousseau. Nous nous en sommes émus auprès du ministre», explique celui qui est aussi président de la Fop (producteurs d’oléoprotéagineux, FNSEA).

Didier Bouville

«Aldi France s’engage pour une meilleure rémunération des éleveurs laitiers, à hauteur de 370 €/1000 litres prix de base, soit 385 € toutes primes confondues», annonce le discounter le 1er avril. Cet engagement concernera 85% des références de produits laitiers de l’enseigne sous marque de distributeur, soit une volumétrie de plus de 105 millions de litres de lait vendus chaque année. Pour ce faire, deux accords ont été signés pour une durée de trois ans pour du lait garanti sans OGM: le premier avec l’Association des producteurs de lait du bassin Centre (APLBC) et la laiterie Saint-Denis-de l’Hôtel; le second avec Sodiaal. «Pour une meilleure rémunération de nos éleveurs et de l’ensemble de la filière, nous nous engageons sur la durée et sur la quantité, se félicite Jean-Marie Malbranke, vice p-.d.g. d’Aldi France. Aujourd’hui, un premier pas est franchi. Mais ce n’est qu’un début, car nous souhaitons agir et aller plus loin avec d’autres filières.»

Didier Bouville

Les députés ont rejeté le 31 mars en séance publique les amendements du député Antoine Herth (Mouvement démocrate, Bas-Rhin), qui visaient à distinguer les produits issus de l’élevage à l’herbe dans le cadre de l’expérimentation sur l’affichage environnemental. Le texte, a précisé le député, visait à «lancer un signal politique face à la difficulté scientifique de définir un système équilibré d’écoscore pour ce type de production agricole». La rapporteure Aurore Bergé (LREM, Yvelines) a rendu un avis défavorable, en soulignant que les externalités déjà évoquées par la loi «permettent de couvrir tous les champs de l’élevage à l’herbe, comme la question du stockage de carbone, de la biodiversité, et de l’entretien des prairies et des paysages». Autre frein, selon la présidente de la commission spéciale Laurence Maillart-Méhaignerie (LREM, Ille-et-Vilaine), le manque pour l’heure de définition juridique de l’élevage à l’herbe. «En l’absence de système de traçabilité ou de qualité dédié, ajouter l’élevage à l’herbe à cet article créerait une incertitude dans le texte. En revanche, nous serions bien inspirés de travailler sur un label public pour tous les produits issus de l’élevage à l’herbe», a estimé la présidente.

Didier Bouville

A l’appel de plusieurs FDSEA et des associations spécialisées de la FNSEA, les producteurs de lait et d’oeufs se mobiliseront le 1er avril dans plusieurs départements de l’Ouest pour réclamer de meilleurs prix à la production. Avec l’appui de la FNPL (producteurs de lait), au moins deux actions sont prévues dans des grandes surfaces en Maine-et-Loire et Sarthe pour «vérifier que les prix pratiqués sur [plusieurs produits laitiers] ne sont pas abusivement bas, au sens de la loi Egalim». Quant aux producteurs d’oeufs, ils «exprimeront leur mécontentement dans plusieurs centres de conditionnement» en Morbihan, Deux-Sèvres et Maine-et-Loire, pour «perturber l’approvisionnement de GMS», annonce la CFA (aviculteurs) le 1er avril. Les éleveurs demandent que les distributeurs répercutent la hausse des prix de l’alimentation animale. D’après le syndicat, seuls Leclerc et Lidl l’ont déjà fait. «Les GMS récalcitrantes Aldi, Auchan, Carrefour, Cora, Casino, Intermarché, Metro et Super U ont été mises en garde par un courrier collégial le 18 mars dernier», précise la CFA dans un communiqué.

Didier Bouville

De nombreuses fédérations locales de la FNSEA appellent à manifester dans les prochains jours pour s’opposer aux hypothèses envisagées par le gouvernement pour le PSN (déclinaison française de la future Pac). Une semaine après le Massif central, la FRSEA du grand Bassin parisien (12 départements) battra le pavé le 2 avril. Un mot d’ordre régional relayé en Seine-et-Marne et dans l’Eure. Autres départements mobilisés le même jour: Haute-Garonne et Calvados. En Bourgogne-Franche-Comté, la FRSEA a appelé sur Twitter à une action le 6 avril à Dijon pour «des mesures concrètes pour les zones intermédiaires». Des mobilisations sont aussi prévues dans la Marne et les Hauts-de-France le 2 avril, puis dans le Centre-Val de Loire le 6 avril, indique le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey à Agra Presse. Le syndicat n’a pas lancé de mot d’ordre national, indique-t-il. Les consultations sur le PSN présentent selon lui «des incertitudes qui génèrent du mécontentement» sur plusieurs sujets: aides couplées, zones intermédiaires, 2d pilier, etc. Un thème fait l’objet d’une «inquiétude totalement partagée» par les régions: le niveau d’exigence des éco-régimes, qui «pourrait exclure plus d’un tiers des agriculteurs». «Nous réunirons très prochainement nos présidents de région, vraisemblablement la semaine prochaine, pour discuter des suites à tenir», précise M. Despey.

Didier Bouville

La secrétaire d’Etat à la biodiversité Bérengère Abba, qui a réuni le 29 mars les acteurs du projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) du bassin versant du Tescou, a proposé un médiateur «pour faciliter la poursuite des travaux dans une phase opérationnelle», selon un communiqué du ministère. Cette nouvelle phase s’articulera notamment autour de la protection des zones humides, pour lesquelles l’Etat mènerait «une étude complète de caractérisation». Autre axe, la structuration des acteurs afin de «présenter des projets d’approvisionnement en eau proposant des volumes au plus près des besoins, et évalué sous l’angle économique et environnemental». Un cadrage réglementaire est prévu à cet effet. Le ministère met aussi en avant l’appui de l’Etat, au travers notamment de l’agence de l’eau et du plan France Relance, pour renforcer l’accompagnement agro-écologique des agriculteurs. Après plus de cinq ans de dialogue entre tous les acteurs de la vallée de Sivens, Bérengère Abba retient «des principes d’action (qui) ont été actés, en matière d’agro-écologie, de circuits courts, de valorisation des filières à haute valeur ajoutée, de diversification des services offerts par les exploitations, de qualité agro-paysagère, de communication».

Didier Bouville

Sous le mot d’ordre EGA Tolérance zéro, la FNPL (producteurs laitiers, FNSEA) annonce dans un communiqué du 30 avril qu’elle organise une mobilisation le 1er avril dans un supermarché de Mayenne. Son objectif: «vérifier que les prix pratiqués sur ces classes de produits [lait en bouteille, yaourt et emmental râpé] ne sont pas abusivement bas, au sens de la loi EGAlim». Le syndicat a en effet calculé des prix en dessous desquels ces produits laitiers ne doivent pas, selon lui, être vendus en supermarché pour respecter la loi Egalim. Selon ces estimations, le prix de vente au consommateur doit être au minimum de 0,74€/litre pour le lait de consommation, 1,34€/kg pour les yaourts et de 6,23€/kg pour l’emmental râpé. Ces calculs se basent sur un prix du lait au niveau du prix de revient moyen soit 388 euros les 1000 litres (rémunération de 2 Smic pour l’atelier lait) ; sur les données de l’observatoire des prix et des marges (OFPM) pour estimer les coûts de transformation ; et pour la grande distribution, sur une marge de 10% correspondant au seuil de revente à perte minimal. «Cette action sera la première d’une mobilisation nationale durant le mois d’avril», prévient la FNPL.

Didier Bouville