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Estimant que la première édition des Journées nationales de l’agriculture (JNA) a été un «succès», ses organisateurs, la fondation Make.org et l’association Agridemain, annoncent sa reconduite l’an prochain, les 17, 18 et 19 juin 2022. Dans un communiqué, ils tirent un bilan positif de la première édition, qui selon eux «s’est imposée dans le monde agricole et a attiré un public nombreux à ce nouveau rendez-vous»: 900 sites participants, 100 000 visiteurs, 3250 «retombées presse», 32 millions de personnes «touchées sur les réseaux sociaux». Inspirées des Journées nationales du patrimoine, les JNA avaient été organisées à l’issue d’une consultation publique lancée en 2019 par la fondation Make.org (pétitions en ligne). A titre de comparaison, le Salon de l’agriculture accueille en moyenne 600 000 personnes chaque année – mais ses deux dernières éditions ont été annulées pour cause de crise sanitaire.

Didier Bouville

Lors de ce conseil d’orientation, Julien Denormandie a également apporté des précisions concernant les futures mesures agroenvironnementales (MAEC) et les aides bovines. Selon son cabinet, «tous les agriculteurs qui disposent actuellement d’une MAEC bénéficieront d’une nouvelle dans la prochaine Pac», à l’exception, précise-t-il, de ceux d’entre eux qui bénéficient d’un dispositif actuellement «souscrit par moins de trois personnes». Il a par ailleurs confirmé la création de MAEC portant sur le bien-être animal, les pollinisateurs, et le zones intermédiaires.

Un autre volet d’annonces a porté sur les aides bovines. Le cabinet confirme le choix de recourir à la 4e méthode présentée aux parties prenantes, mêlant le type racial et le genre (sexe et âge). Et il a annoncé les montants unitaires des primes allouées à l’UGB : 104 euros de base pour les bovins allaitants et 57 euros pour les non-allaitants. Le calendrier d’application des programmes opérationnels – ouverts à de nouvelles filières dans la future Pac – a aussi été précisé ; ils seront mis en œuvre à partir de 2024, au moins pour la filière protéagineux – l’horticulture et l’élevage ont été aussi cités comme intéressées. Une première version de l’ensemble du PSN doit être soumise à une autorité environnementale d’ici la fin du mois, puis à consultation publique, en vue d’un envoi à la Commission européenne avant le 31 décembre.

Didier Bouville

Après avoir présenté fin mai ses orientations générales pour le Plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la future Pac, Julien Denormandie en a présenté ce 13 juillet une version plus détaillée à l’occasion d’un conseil supérieur d’orientation (CSO). Il a tout d’abord annoncé les montants unitaires des écorégimes: 54 euros par hectare pour leur niveau de base, et 76 euros pour le niveau supérieur, rapportait son cabinet en fin de journée. Julien Denormandie a apporté des précisions concernant la nouvelle certification environnementale de niveau 2+ (CE2+) qui permettra d’accéder au niveau de base des écorégimes par la voie de la certification ; pour obtenir cette CE2+, il faudra répondre aux exigences de la CE2, ainsi qu’à un parmi cinq critères proposés.

Parmi ces critères, quatre permettent actuellement l’accès à la voie A de la HVE (niveau 3 de la CE) et un supplémentaire a été créé pour l’occasion, intitulé « sobriété », qui porte sur l’usage de matériels d’agriculture de précision et le recyclage des déchets. Le ministre a par ailleurs confirmé le lancement d’un chantier de révision de la HVE, qui doit aboutir avant la mise en œuvre de la prochaine Pac, et qui aura des conséquences en ricochet sur le contenu de la CE2+. Enfin toujours concernant les écorégimes, le ministre a précisé la nature du bonus (ou top-up) cumulable avec les voies Certification et Pratiques ; ce bonus sera accessible à partir de 6% de haies présentes sur les terres arables, et sera doté d’une enveloppe de 40M€ par an. Son montant unitaire n’a pas été précisé.

Didier Bouville

Réagissant à la suite du Conseil supérieur d’orientation (CSO) de l’agriculture, le 13 juillet, au cours duquel Julien Denormandie a présenté de plus amples détails de sa déclinaison nationale de la future Pac (PSN), la FNSEA a réservé un accueil mitigé aux principaux arbitrages qui portaient sur les futurs écorégimes. Certes, dans un communiqué, la FNSEA «salue la décision du ministre de retenir plusieurs voies d’accès pour l’écorégime, fondées sur un nombre limité de mesures, qui permettent de rémunérer les services rendus par le maintien ou la mise en place de pratiques agronomiques favorables par les agriculteurs français».

Mais le syndicat majoritaire «regrette toutefois le choix de deux niveaux d’éco-régime, conduisant à moins accompagner financièrement les agriculteurs en phase d’adaptation de leurs exploitations».

Didier Bouville

Dans le cadre de la nouvelle révision de la directive Energies renouvelables, l’objectif dans les transports est porté à 40% en 2030 contre 32% actuellement. Bruxelles propose aussi de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves dans l’UE à partir de 2035, ce qui entraînerait l’arrêt des ventes de véhicules essence et diesel à cette date. De plus, un nouveau système d’échange de quotas d’émission distinct de l’actuel serait mis en place pour la distribution de carburant pour le transport routier et les bâtiments.

La limitation d’utilisation des biocarburants issus de cultures alimentaires est, elle, maintenue à 7% mais un nouvel objectif de 2,2% de biocarburants dits avancés est fixé pour 2030. Enfin, la Commission propose la mise en place progressive d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontière de l’UE applicable aux secteurs couverts par le système d’échanges de quotas carbone qui exclut donc l’agriculture mais inclut les engrais. L’ensemble des douze propositions mises sur la table sera discuté dans les mois à venir au Parlement européen et entre les États membres et pourrait être assez largement remanié.

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté le 14 juillet son paquet législatif d’ajustement au nouvel objectif climatique de l’UE (-55% d’émission en 2030) constitué de douze textes législatifs qui prévoit entre autres de nouvelles exigences pour l’agriculture et les transports ainsi qu’une taxe carbone. L’agriculture continuera à faire partie jusqu’en 2030 du règlement sur le partage de l’effort (avec les secteurs du bâtiment et des transports). Dans ce cadre, les objectifs nationaux seront réévalués en vue d’une réduction à l’échelle de l’UE de 40% par rapport à 2005 d’ici 2030 contre un objectif de -30% aujourd’hui.

Puis à partir de 2030, les émissions hors CO2 de l’agriculture intègreront le secteur de l’utilisation des sols et de la foresterie avec, pour le nouvel ensemble, un objectif de neutralité climatique à l’horizon 2035. Pour aider l’agriculture à s’adapter la Commission européenne présentera d’ici la fin de l’année une communication sur l’agriculture décarbonnée avec de nouveaux modèles de soutien aux agriculteurs fondés sur des incitations à l’exploitation du carbone et sur la certification des absorptions.

Didier Bouville

Dans un avis publié le 9 juillet, l’Anses rappelle que seule une séparation stricte par espèces des sites et des circuits de productions (de l’abattoir jusqu’à la livraison en élevage), associée à des moyens de contrôle et de traçabilité permettra de limiter les risques d’apparition de nouvelle encéphalite spongiforme transmissible (EST) une fois que l’utilisation de protéines animales transformées sera réautorisée dans l’alimentation animale.

Suite feu vert des États membres et du Parlement européen, la Commission européenne devrait prochainement permettre l’utilisation de protéines animales transformées provenant de non-ruminants pour l’alimentation des volailles et des porcs. Le règlement prévoit une séparation des lignes de production spécialisées, ainsi que des installations de collecte, de stockage, de transport et de conditionnement. Pour l’Anses ce sont les abattoirs mixtes, traitant plusieurs espèces, qui sont le maillon faible de la chaîne de production. En effet, les porcs peuvent développer des EST s’ils sont contaminés par certaines protéines animales transformées (PAT) de ruminants.

Didier Bouville

«Nous avons mis notre projet pour la Pac 2023-2027 à la poubelle», peste Michèle Boudoin, présidente de la FNO (éleveur ovins, FNSEA) interrogée par Agra Presse le 9 juillet. En cause explique le syndicat : les derniers arbitrages financiers du plan stratégique national (PSN) français et le contrôle annuel des performances de la Commission européenne qui affecteraient «sérieusement l’avenir de la feuille de route de la FNO relative à l’aide ovine post 2020».

La FNO souhaitait jusque-là la mise en place d’une aide couplée à laquelle s’ajoutait des «top-up» pour les signes de qualité, la productivité – c’est-à-dire «plus d’agneaux par an et par brebis» –, les jeunes installés ou encore la prévision de mise sur le marché, etc. «Nous sommes dans l’incapacité d’activer les tops up sans perdre de l’argent», déplore l’éleveuse. «Nous avions trouvé quelque chose d’équilibré. Nous sommes anéantis, c’est un encouragement à la médiocrité», déplore la présidente de la FNO qui souhaite malgré tout conserver l’aide pour les jeunes agriculteurs. Interrogés par Agra Presse, le cabinet du ministre de l’Agriculture indique que les différents scénarios du PSN ne sont pas encore validés. Sa présentation devrait intervenir d’ici la fin du mois.

Didier Bouville

Lors d’une réunion de concertation sur la déclinaison nationale de la future Pac (PSN), le 9 juillet, la DGPE a présenté une nouvelle méthode de distinction des UGB (unité gros bovin) en vue fusionner les aides allaitantes et laitières en une seule aide couplée. Après avoir proposé trois méthodes (par la race, le caractère allaitant des animaux ou leur caractère laitier), le ministère a présenté une 4e mêlant le type racial et le genre (sexe et âge), déclinée en deux variantes.

La première version propose d’attribuer un « prix fort » à tous les mâles «primables» quelque soit leur race et aux seules femelles de race à viande ; et un prix faible aux femelles de race mixte et lait. La seconde version consiste à primer au prix fort tous les mâles dans la limite du nombre de vaches, et toutes les femelles de race à viande dans la limite de deux fois le nombre de veaux de race à viande ; les autres animaux «primables» seraient primés au prix faible. Par ailleurs, les hypothèses de la DGPE sont, pour les animaux «primables» un âge minimal 16 mois et six mois de présence sur l’exploitation ; une garantie de soutien sans condition de taux de chargement dans la limite de 40 UGB ; ainsi qu’un plafond maximum «primable» de 100 à 120 UGB.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 9 juillet, Vivadour et Maïsadour annoncent mettre en place dans le Sud-Ouest une filière locale de soja «de la mise en culture jusqu’à la trituration». Pour ce faire les deux coopératives créent la «société baptisée Graine d’alliance destinée à approvisionner le marché de la nutrition animale en tourteaux de soja sans OGM et 100% local». «La société Graine d’alliance, qui va poser la première pierre de son usine mi-juillet, traitera sa première récolte de soja local dès février 2022», précise le communiqué.

Les objectifs sont «de transformer 30 000 tonnes de graines de soja par an et ainsi couvrir 100% du besoin en tourteau de soja non OGM local et durable des usines d’aliment» et de réaliser un chiffre d’affaires de 15 M€ à l’horizon 2024. La gestion industrielle de Graine d’alliance sera confiée à Sud-Ouest Alimentation (groupe de nutrition animale détenu par Maïsadour, Vivadour et Val de Gascogne). «Grâce à ce projet (…) nous allons gagner en autonomie, maîtriser nos approvisionnements protéiques, valoriser la production locale et limiter les importations», se félicite Michel Prugue, président de la coopérative Maïsadour.

Didier Bouville