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Dans le cadre de la deuxième thématique du Varenne de l’eau sur l’adaptation au changement climatique, les interprofessions et les sept conseils spécialisés de FranceAgriMer sont invités à remettre leurs contributions pour la fin septembre, a indiqué François Champahnet, rapporteur des travaux et membre du CGAAER lors du lancement des travaux de cette thématique le 9 juillet. «Il s’agit de prendre en compte les scénarios disponibles à l’horizon 2050, avec si possible une situation intermédiaire à 2035», a expliqué François Champahnet.

Les producteurs devront résumer en dix pages les effets du changement climatique dans leurs filières, et notamment de la raréfaction de l’eau, tout en définissant les moyens nécessaires pour s’adapter, et en assurant les complémentarités avec les autres filières. Autant de synthèses qui alimenteront ensuite des ateliers thématiques prévus pour l’automne «autour de trois thématiques clé: l’irrigation efficiente, la sélection génétique et l’agriculture résiliente», prévoit Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta. En parallèle, les chambres mèneront des études territoriales en vue d’aboutir à des plans d’adaptations régionaux pour 2022.

Didier Bouville

Depuis que Julien Denormandie a dévoilé fin mai ses grandes orientations pour la déclinaison française de la future Pac (PSN), la DGPE (ministère de l’Agriculture) a poursuivi ses travaux de consultation pour en finaliser les détails. Elle a présenté aux parties prenantes (syndicats, ONG…), le 9 juillet, des scénarios détaillés de fonctionnement des écorégimes et des aides couplées. Pour la voie d’accès aux écorégimes par les «pratiques agroécologiques», un non-labour de 80% des surfaces de prairies permanentes permettrait d’accéder au premier niveau (90% au niveau 2). En cultures pérennes, les producteurs devraient couvrir 75% des inter-rangs pour prétendre au niveau 1 (95% pour le niveau 2).

Est aussi détaillé un système à points portant sur la diversification des cultures. Concernant la voie d’accès par les «infrastructures écologiques», des seuils de 7 et 10% des surfaces permettraient d’atteindre respectivement le premier et le second niveau. Concernant les aides couplées animales, la DGPE a détaillé une méthode de calcul des UGB (unités gros bovin) dont la complexité laisse perplexe de nombreux acteurs. Enfin, à propos des aides couplées végétales, les légumineuses semées en mélange pourraient être éligibles à la nouvelle aide couplée aux légumes secs, sous réserve qu’elles demeurent majoritaires. «Les scénarios mis sur la table par la DGPE ne correspondent pas aux arbitrages finaux», rappelle le cabinet du ministre, soulignant que ces décisions seront prises d’ici les vacances estivales du ministre. D’ici là, un CSO (comité supérieur d’orientation) est attendu par les professionnels le mardi 13 juillet au ministère.

Didier Bouville

L’ensemble des principales organisations agricoles (FNSEA, Coordination rurale, Confédération paysanne, Modef) a signé la feuille de route proposée par le ministère de l’Agriculture le 8 juillet, mais chacune d’entre elles a émis des réserves, portant essentiellement sur «l’obligation de mise à l’abri». Dans un communiqué commun, les organisations du syndicalisme majoritaire (FNSEA JA CFA FN Fois Gras) saluent «un bon outil pour éviter une nouvelle crise», mais pointent du doigt une «inquiétude majeure» concernant «la possibilité laissée à certains modes de productions de mettre à l’abri leurs animaux uniquement sous des filets», en dépit de «demandes répétées» de «généraliser les constructions en dur, bien plus protectrices.»

A l’inverse, la Conf’ et le Modef expliquent dans un communiqué commun qu’elles ont «décidé de signer la feuille de route proposée par le Ministre en émettant une série de réserves», notamment sur «l’adaptation des mesures de mise à l’abri après une analyse de risque». Pour les deux organisations, ce point est «encore insuffisamment développé.» Les deux organisations critiquent également «la place donnée aux contaminations par la faune sauvage qui sont en réalité si peu nombreuses». Mais elles affichent leur «volonté de rester autour de la table des négociations pour défendre avec force et virulence l’élevage plein-air».

Didier Bouville

Jean-Pierre Bonnet a été nommé président de Fil rouge, la fédération interprofessionnelle des Labels rouges boeuf, veau et agneau, annonce la structure dans un communiqué paru le 8 juillet. Jean-Pierre Bonnet est éleveur de vaches de race Limouse Label Rouge à Chateau-Chervix (87), et président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) Limousin Promotion. Il remplace Pierre Cabrit.

Didier Bouville

Après plusieurs mois de concertation, le ministère de l’Agriculture a présenté, le 8 juillet, la réforme de l’encadrement sanitaire des élevages avicoles en vue de prévenir l’introduction et la diffusion de l’influenza aviaire. Comme attendu, la principale mesure consiste à supprimer, lors des périodes à risques, le principe de «claustration obligatoire» (avec dérogation pour les élevages de moins de 3200 animaux) pour le remplacer par un principe de «mise à l’abri» obligatoire sans dérogation ; les moyens matériels de satisfaire à cette nouvelle obligation (bâtiments fermés, abris léger, ou parcours sous filets…) seront toutefois différenciés après «analyse de risques» (selon l’espèce, le mode d’élevage et la zone géographique), explique-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture.

Autres mesures marquantes: la télédéclaration des mouvements d’animaux devient obligatoire et le gouvernement va créer des Zones à risque de diffusion (ZRD) dans les régions les plus denses. Ces zones seront soumises – dans le cadre d’un accord interprofessionnel à venir – à des réductions de densité en période à risque élevé, et à un renforcement des mesures de biosécurité liées aux transports. Par ailleurs, les indemnisations des abattages sanitaires seront conditionnées au respect de la réglementation. Enfin un certificat de biosécurité va être mis en place. L’ensemble de ces mesures doivent être finalisées au courant de l’été, et seront complétées par un plan d’action qui s’étalera, quant à lui, sur plusieurs années.

Didier Bouville

La Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA) alerte, dans un communiqué du 7 juillet, sur la hausse des coûts de production de lait de chèvre qui atteignent «des sommets historiques en 2021». Le syndicat pointe la forte progression de l’Ipampa (indice des prix d’Achat des moyens de production agricole) du lait de chèvre : « les indices de février (109,6), mars (110,4) et avril 2021 (111) sont les plus élevés depuis janvier 2005, dépassant même l’indice le plus élevé constaté jusqu’à aujourd’hui en décembre 2012 (108,3) ! ».

Cette hausse se traduirait, dans les exploitations, par un surcoût de 30 à 50 €/1000 litres selon les régions portant le prix de revient du lait de chèvre à 840 €/1000 litres en moyenne. Aussi, la Fnec «demande à tous les opérateurs de s’engager à revaloriser le prix du lait de chèvre dans les prochains mois pour permettre aux éleveurs de passer cette période de hausse des charges historique et ne pas mettre en danger la dynamique de la filière caprine». Lors des dernières négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs qui se sont finalisées au 1er mars, le syndicat demandait une valorisation du lait de chèvre à hauteur de 790 €/1000 litres.

Didier Bouville

L’Insee a publié le 7 juillet les comptes provisoires 2020 de l’agriculture, montrant une baisse de 2,6 % en euros courants de la contribution du secteur au PIB (valeur ajoutée brute au coût des facteurs), moins dans le rouge que prévu sous l’effet de meilleurs prix des grains. Exprimé par actif, ce «PIB agricole» connaît une diminution de 0,9 % sur un an, de 3,3 % en euros constants.

L’année 2020 a été marquée par des accidents climatiques (sécheresse, canicule), amputant les volumes de produits végétaux de 4,8 %, et par les fermetures des restaurants, la peste porcine africaine (PPA), faisant plier la valeur des produits animaux de 0,9 %. Mais un début de flambée des prix des grains est intervenu, qui participe à une révision le 7 juillet du « PIB agricole », en recul mais moitié moins que prévu en décembre. L’Insee confirme en revanche un peu plus la baisse des subventions (-5,6 %) «en raison principalement de la disparition du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), transformé en allègement de cotisations patronales au 1er janvier 2019». Enfin, les consommations intermédiaires affichent un repli de 2%, «du fait essentiellement de la moindre consommation d’engrais et de la baisse des prix de l’énergie».

Didier Bouville

La baisse du «PIB agricole» (valeur ajoutée brute au coût des facteurs) de 2,6 % en 2020, selon les comptes de l’agriculture établis le 7 juillet par l’Insee, suscite chez les organisations des commentaires entre alarmisme et vigilance. Du point de vue de la FNSEA, «les agriculteurs ne sont pas récompensés de leurs efforts» : s’ils ont fait preuve de résilience face à la crise de la Covid-19, le résultat brut du secteur baisse pour la deuxième année de suite. La fédération dit «attendre beaucoup des travaux du Varenne agricole (…), des suites de la proposition de loi Besson-Moreau ou encore du Plan de relance».

A la CR, l’accent est mis sur la dégradation du solde des échanges extérieurs de produits agricoles (-437 M€). Elle pointe l’«échec des politiques agricoles européenne et française qui ne permettent plus de nous battre avec des pays ne respectant pas nos normes de production». Côté APCA (chambres d’agriculture), on souligne une baisse des investissements «depuis dix ans». «Au moment où se dessinent les contours de la prochaine Pac, il faut garder à l’esprit que les agriculteurs français ont besoin d’un horizon clair et visible pour la conduite et la modernisation de leurs exploitations», déclare le président Sébastien Windsor.

Didier Bouville

La nouvelle loi russe, qui oblige les vins effervescents non russes à renoncer au terme «Shampanskoe», («champagne» en russe) et à se présenter sous le terme de «vins mousseux» sur la contre-étiquette écrite en lettres cyrilliques, est de nature «protectionniste», l’a qualifiée le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l’Assemblée le 6 juillet. «Cette loi s’inscrit dans une logique de mesures protectionnistes de la part de la Russie dans le secteur vitivinicole depuis un certain temps. Nous avons déjà été amenés à porter cette question à l’OMC sur la remise en cause des indications géographiques», a-t-il répondu à une question au gouvernement posée par la députée Aina Kuric (Marne, Agir ensemble).

«Si d’aventure nous constations une violation des règles de l’OMC, nous poursuivrions (nos démarches, NDLR), comme nous avons envisagé de le faire antérieurement à l’égard de la Russie», a-t-il précisé. Rapprochant cette loi russe de la récente enquête en cours sur la francisation de fruits et légumes espagnols, la FNSEA estime, dans un communiqué paru le 6 juillet, que «ces deux faits d’actualité soulignent surtout des dérives commerciales fortement préjudiciables aux filières et au nécessaire lien de confiance entre les agriculteurs et les consommateurs.» Le syndicat demande aux autorités «la plus grande vigilance dans les contrôles».

Didier Bouville

En vue de l’interdiction de la castration à vif des porcelets au 1er janvier 2022, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé, lors de l’assemblée générale de l’interprofession porcine, le 6 juillet, qu’il avait pour objectif qu’au moins trois protocoles d’anesthésie locale soient rendus disponibles aux éleveurs à cette échéance. En effet, trois produits anesthésiques (et leurs protocoles d’application respectifs) intéressent la filière, qui ont été présentés lors de l’assemblée générale: la procaïne, qui est actuellement disponible, mais jugée insuffisamment efficace par certains vétérinaires ; le tri-solfen, qui ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe ; et la lidocaïne, dont l’AMM ne concerne pas le porc.

«Deux des trois protocoles présentés ce matin sont d’ores et déjà mobilisables», a annoncé Julien Denormandie. «Le travail se poursuit avec l’interprofession et l’ANMV (agence nationale du médicament vétérinaire, ndlr) sur le troisième protocole, qui concerne une molécule non autorisée pour qu’il puisse être mis en place d’ici janvier 2022». Par ailleurs, l’assemblée générale n’a pas apporté de nouvel arbitrage professionnel sur ce dossier de la castration ; par exemple, la question de la prise en charge du surcout de la détection des carcasses odorantes – dont le CRP Bretagne propose qu’elle soit réalisée par Uniporc – n’a pas encore été réglée.

Didier Bouville