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Dans la suite des annonces de Barbara Pompili le 26 août, le ministère de la Transition écologique a publié au Bulletin officiel trois nouvelles méthodes agricoles dans le cadre du label bas-carbone. Très attendue par la profession, la méthode grandes cultures développée par Arvalis et ses partenaires permettra de générer des crédits carbone grâce aux réductions d’émission liées aux baisses d’utilisation d’engrais et de combustible, ou à l’augmentation du stockage dans les sols par la mise en place de couverts et l’allongement de prairies temporaires.

Comme dans les autres méthodes, les porteurs de projet devront prouver la nécessité d’un soutien complémentaire par rapport aux aides du premier pilier et aux financements privés. Comme le détaille l’institut, sa méthode est complémentaire de Carbon Agri, dédiée à la polyculture-élevage, mais également de celle nouvellement approuvée de Bleu-Blanc-Coeur sur les rations et la proportion de légumineuses dans les exploitations. Elle est en revanche indépendante des méthodes haies et méthanisation (à paraître). Le ministère a également approuvé une troisième méthode en grandes cultures, qui s’appliquera plus spécifiquement aux réductions d’intrants, celle du fabricant d’amendements Sobac. Une quatrième méthode dédiée aux rénovations de bâtiment concernera plus indirectement le monde agricole, en encourageant le recours aux matériaux biosourcés.

Didier Bouville

S’avouant «étonné» que des industriels annoncent des tarifs en hausse avant le début des négociations commerciales annuelles (qui démarrent à l’automne), Michel-Edouard Leclerc a promis, le 27 août sur BFMTV, de «castagner les multinationales». Dénonçant une «spéculation sur un manque de disponibilité du blé et du maïs», il affirme avoir donné la consigne de «ne pas laisser passer les hausses spéculatives». Le patron du premier distributeur français évoque des demandes de hausses de 10% sur le sucre raffiné, 23% sur les pâtes et «entre 9 et 15%» pour la charcuterie.

«Les gens qui osent dire qu’ils vont être plus chers, ce sont des gens qui ont spéculé», insiste-t-il. Toutefois, «il y a de vrais sujets» justifiant certaines hausses de prix, nuance le patron de Leclerc, citant «l’inflation sur les matières premières», les sécheresses, ou encore le gel printanier qui a réduit la production de fruits. «Je suis d’accord avec [le ministre de l’Agriculture] Julien Denormandie, avec les députés qui ont fait la loi Egalim 2 pour garantir un revenu aux producteurs français, souligne le patron de Leclerc. Nos acheteurs feront cette part-là.»

Didier Bouville

À l’occasion de son déplacement en Ardèche, le 26 août 2021, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a réaffirmé le rôle du label Bas-Carbone, notamment pour soutenir la restauration des forêts incendiées. A cette occasion elle a lancé un plan d’action pour dynamiser le développement de ce label dans les six prochains mois. Ce plan s’est fixé trois objectifs. Le premier vise à renforcer l’exigence environnementale des méthodes pour améliorer la qualité des projets labellisés (par exemple, exiger que les haies plantées le soient avec des espèces favorables à la biodiversité). Le second porte sur la mobilisation de moyens financiers auprès d’entreprises volontaires pour constituer un fonds d’amorçage d’1 MtCO2 évitées (soit environ 30 millions d’euros). Enfin le troisième concerne l’élargissement des projets à d’autres secteurs comme la réduction des émissions et le stockage de carbone dans le domaine des grandes cultures, l’amélioration de la qualité de l’alimentation des bovins laitiers afin qu’ils émettent moins de méthane ainsi que la réductions d’émissions liées à la baisse d’utilisation d’intrants, notamment fertilisants et phytosanitaires.

Créé en 2018 par le ministère de la Transition écologique, le label Bas-Carbone récompense les acteurs de la lutte contre le changement climatique et permet d’inciter à la diminution des émissions de gaz à effet de serre nationales. Aujourd’hui, ces projets concernent principalement le secteur forestier (boisement, reconstitution de forêts dégradées, transformation de taillis en futaies) et le secteur agricole (valorisation de pratiques vertueuses pour les élevages bovins et polyculture-élevage, plantation de haies et de vergers). Plus de 100 projets sont actuellement labellisés pour près de 300 000 tonnes de CO2eq qui ont pu être évitées grâce à ce label.

Didier Bouville

Dans un communiqué commun la FNSEA, JA, l’APCA, la Coopération agricole, et la CNMCCA, réunis au sein du Conseil de l’agriculture française alertent les pouvoirs publics sur l’urgence de donner une suite aux conclusions du groupe de travail du « Varenne de l’eau » sur la gestion des risques. Au-delà d’un soutien ambitieux de l’Etat, le Conseil de l’Agriculture française estime que le futur dispositif des risques climatiques devra s’articuler autour de trois niveaux : la responsabilité personnelle de chaque agriculteur, un régime assurantiel permettant une couverture adaptée selon les productions et un régime de solidarité nationale. L’enjeu est d’importance puisqu’il s’agit « de préserver les capacités de production alimentaire sur notre territoire et ainsi défendre la souveraineté alimentaire française », estiment les cinq organisations.

L’année 2021 a été particulièrement frappée par des évènements climatiques exceptionnels. Après le gel qui a amputé la production de fruits et de raisins, elle s’est poursuivie par des pluies et inondations exceptionnelles qui ont perturbé les récoltes de grandes cultures auxquelles se sont ajoutés de violents incendies dans le Sud-Est. Ailleurs dans le monde, dans l’Ouest canadien et américain, c’est la canicule qui a plombé les récoltes.

Didier Bouville

Agritel estime la récolte française de blé tendre 2021 à 34,93 millions de tonnes (Mt), d’après un sondage réalisé auprès des opérateurs de la filière représentatifs de 75 % de la surface totale de blé tendre. Cette évaluation est nettement plus faible que celle du ministère de l’Agriculture qui prévoit pour sa part une production de 36,7 Mt. Pour le directeur général, Michel Portier, « cette moisson qui traîne encore en longueur, déçoit tant en quantité qu’en qualité ». Certes après une très mauvaise récolte 2020 avec 29,18 Mt, la production française remonte à près de 35 Mt, mais reste décevante : elle n’atteint pas la moyenne des dix dernières années et le rendement à l’hectare à 70,7q/ha est inférieur de 1 % à la moyenne décennale.

Sur le plan qualitatif, les intempéries de l’été ont dégradé la qualité. Ainsi, la part de blé fourrager sera bien supérieure aux autres années en raison principalement de poids spécifiques très bas. Néanmoins, la production de blé meunier sera suffisante pour honorer nos débouchés traditionnels, rassure Michel Portier. Pour les blés fourragers, l’alimentation animale française et européenne ne pourra les absorber en totalité et « nous devrons certainement exporter ces blés sur le marché mondial qui se situent essentiellement en Asie », note le directeur général.

Cette dégradation de la qualité générale, va alimenter la hausse des cours sur le blé meunier. Et ce d’autant plus que le reste de l’hémisphère nord a subi des canicules historiques depuis la fin du printemps qui pèsent aussi sur les volumes produits. « A l’exception du Maroc, les récoltes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient sont mauvaises. La production de blé de printemps a littéralement grillé sur pied sous le dôme de chaleur au Canada et sur le nord des Etats-Unis. Ce n’est guère mieux pour les blés de printemps de Russie et du Kazakhstan », observe Michel Portier.

Didier Bouville

A la sortie de l’hiver 2020-2021, la population de loups en France est estimée à 624 individus, en hausse de 8 % par rapport à la fin de l’hiver précédent (environ 577 animaux avaient été recensés) indique une note du Réseau Loup-Lynx (Office français de la Biodiversité, OFB). Conséquence logique, le nombre de Zones de présence permanente du loup (ZPP) est lui aussi en hausse avec 125 ZPP contre 100 à la sortie de l’hiver 2019-2020. Le nombre de meutes est également en augmentation (une meute comprend un couple reproducteur et ses descendants). 106 ZPP sont constituées en meutes contre 81 à l’issue de l’hiver précédent.

Les 17 ZPP qui ne sont pas constituées en meute se situent majoritairement en dehors des massifs historiques. En plus de cette présence certaine du loup, les nouveaux secteurs de présence « à confirmer » sont particulièrement nombreux cette année indique l’OFB. Le Réseau Loup-Lynx comptabilise 14 de ces zones à confirmer. Elles se situent essentiellement à la marge des territoires de meutes connues. « Le nombre de ZPP progresse de manière continue affirmant la dynamique de la population en matière de renouvellement des groupes sociaux, malgré un fort taux de mortalité, conclut l’OFB. Ainsi, l’espèce poursuit sa conquête de nouveaux territoires, particulièrement en périphérie immédiate de l’aire de présence alpine et dans le Grand Est ».

Didier Bouville

Signée par le président de la République, le Premier ministre et près de onze ministres, la loi Climat et résilience a été publiée le 24 août au Journal officiel. Conformément à la décision du Conseil constitutionnel (lire l’Agrafil daté du 16 aout 2021), la version définitive ne prolongera pas la possibilité pour les acheteurs publics de conclure des marchés inférieurs à 100 000 euros sans mise en concurrence dans le secteur alimentaire. Cette mesure, mise en place durant l’état d’urgence sanitaire et soutenue par les parlementaires, faisait pourtant partie des points salués par la FNSEA, dans un communiqué du 22 juillet à l’issue de la Commission mixte paritaire.

La loi instaure en revanche comme prévu un dispositif de lutte contre l’artificialisation dans l’ensemble des documents d’urbanisme, avec pour objectif de diviser par deux la consommation de terres sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente. Elle entérine également l’obligation d’un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires, et prévoit la création d’un plan d’action national sur les engrais, inspiré d’Ecophyto. Selon l’entourage du ministère de l’Agriculture, les premiers décrets d’application des mesures concernant le secteur agricole pourraient être publiés «très rapidement», dans les prochaines semaines.

Didier Bouville

Les Faucheurs volontaires d’OGM ont revendiqué, le 20 août via un communiqué, le saccage d’un champ de tournesol à Ambeyrac (Aveyron), «dénonçant une nouvelle fois la culture en plein champ de plantes génétiquement modifiées». Cette action, dans la nuit du 18 au 19 août, a visé une parcelle d’essai mené par le semencier RAGT sur 1 ha en tournesol oléique Clearfield Plus, variété rendue tolérante aux herbicides (VRTH).

Le collectif veut alerter sur «ces plantes imbibées de poisons [qui] impactent gravement la santé humaine, la biodiversité animale, la vie des sols, la qualité de l’eau». Il reproche au gouvernement de ne pas appliquer une décision du Conseil d’Etat ayant statué le 7 février 2020 que certaines variétés obtenues par mutagenèse doivent respecter la réglementation OGM. L’exécutif «n’a toujours rien fait et se trouve donc hors la loi», d’après le communiqué. RAGT, en proie à de récurrentes destructions par des militants, annonce porter plainte. Le semencier dit «travailler dans le respect total des réglementations». De son côté, le collectif Marre des faucheurs fustige la «violence» des anti-OGM et leur reproche de s’en prendre aux VRTH, «une innovation majeure pour optimiser et réduire l’utilisation des produits phytosanitaires».

Didier Bouville

En septembre, les chambres d’agriculture sortiront un «outil numérique» permettant, au niveau de l’exploitation, de «simuler de façon assez fine les obligations à remplir pour rentrer dans les éco-régimes» de la future Pac, a annoncé le président de l’APCA Sébastien Windsor le 24 août. Cet outil permettra aussi de déterminer «ce qu’il faut mettre en place pour atteindre les objectifs des éco-régimes», précise l’agriculteur de Seine-Maritime. Le but de l’APCA: «Qu’un maximum d’agriculteurs soient en capacité d’aller chercher les éco-régimes dès la première année de mise en place».

Dans la future Pac qui sera appliquée en 2023, 25% des aides directes du premier pilier seront consacrés aux éco-régimes, et donc conditionnés à des mesures environnementales supplémentaires. L’initiative de l’APCA sera suivie par le lancement, en janvier 2022, d’un calculateur permettant de «mieux comprendre l’impact financier de la nouvelle Pac». Par ailleurs, le président de l’APCA a indiqué que «les discussions sont très avancées» sur le contrat d’objectifs et de performances avec l’Etat, qui sera présenté le 30 septembre. Autre temps fort de la rentrée des chambres: le lancement le 12 octobre du réseau de magasins affiliés à Bienvenue à la ferme, baptisé «Fermes And Co».

Didier Bouville

Un arrêté paru le 20 août au Journal officiel (JO) ajoute les volailles festives à la liste des produits dérogeant à l’encadrement des promotions en volume instauré par la loi Egalim. Les dindes de Noël, oies, chapons, mini-chapons, poulardes et chapons de pintade ne seront plus soumis à cet encadrement, qui plafonne la part de produits pouvant faire l’objet d’une promotion à 25% du chiffre d’affaires ou des volumes. Introduite par la loi Asap du 7 décembre 2020, cette dérogation concerne les produits saisonniers dont «plus de la moitié des ventes de l’année civile aux consommateurs (…) est, de façon habituelle, concentrée sur une durée n’excédant pas douze semaines au total». Les volailles festives rejoignent les produits issus de palmipèdes à foie gras et les chocolats festifs, qui bénéficient de cette dérogation grâce à un arrêté du 29 janvier.

Didier Bouville