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Alors que plusieurs groupes de travail planchent sur la révision du plan national loup, les représentants de l’État seraient intéressés par la révision des tirs de défense suggérée par les organisations agricoles. «Les tirs de défense simples et les tirs de défense renforcés pourraient être fusionnés pour créer un tir de défense intermédiaire avec entre trois et cinq tireurs», détaille Claude Font, référent de la FNO en charge du dossier loup. Actuellement, le tir de défense simple n’autorise qu’un tireur, quand le tir de défense renforcé permet jusqu’à dix fusils, «mais la plupart des arrêtés ne vont pas jusque-là», souligne l’éleveur de Haute-Loire. Dans les autres groupes de travail, la FNO défend également des mesures comme le renforcement des effectifs de louvetiers, ou encore des aides à la mise en place de mesures de protection en cercle 2. «Il reste encore beaucoup de travail. Le prochain plan loup doit être effectif en 2024, et nous devrons rendre la copie à l’automne», prévient Claude Font. Plus largement, les éleveurs demandent «de passer à la vitesse supérieure, avec des objectifs de réduction des dégâts et une régulation de la population». «Le seuil de viabilité est largement dépassé», répète Claude Font.

La rédaction

Dans un rapport sur la politique d’installation et de transmission, la Cour des comptes a proposé le 12 avril d’ouvrir la DJA (Dotation jeunes agriculteurs) aux plus de 40 ans. La prise en compte de profils de néo-agriculteurs plus âgés «nous apparaît en effet nécessaire parce qu’elle correspond à des réalités sociologiques qu’il serait absurde d’ignorer», a déclaré le premier président Pierre Moscovici devant la commission des Finances du Sénat. «Oui, il y a de plus en plus (de candidats à l’installation) de plus de 40 ans (…) pour autant ils bénéficient de très peu d’aides, ce qui les place dans une situation moins favorable que d’autres», a-t-il souligné en présentant le rapport de la Cour. Et d’estimer qu’il fallait « remédier » à ce «couperet d’âge». Un tiers des installations concerne les plus de 40 ans, qui ne peuvent prétendre qu’à 9 % des aides publiques, d’après le rapport. Les Sages recommandent plus globalement une politique consistant à «ouvrir à la diversité des agriculteurs et des modèles agricoles». Il s’agit pour cela de conditionner la désignation des structures chargées du programme d’accompagnement à l’installation et à la transmission «à l’engagement de nouer des partenariats représentatifs des divers modèles agricoles».

La rédaction

Le ministère de l’Agriculture a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur les agroéquipements innovants pour les fruits et légumes frais et transformés (dont pomme de terre) dans l’Hexagone et outre-mer, annonce un communiqué le 11 avril. Opéré par BpiFrance, cet AMI vise à «identifier les équipements, serres (dont abris froids, NDLR) et plants les plus adaptés» aux enjeux de la filière figurant dans le plan souveraineté. Il s’adresse «aux équipementiers et pépiniéristes (pour les plants arboricoles)» et s’achèvera «le 12 mai à 12h (midi heure de Paris)». Dans un deuxième temps, un guichet opéré par FranceAgriMer sera ouvert «à l’été» pour soutenir les agriculteurs dans leurs projets d’investissements qui correspondront aux «matériels innovants sélectionnés dans le cadre de l’AMI». Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la première enveloppe de 100 millions d’euros promise à la filière en 2023, comme annoncé au SIA le 1er mars. Il est ouvert sur «huit thématiques»: gestion de l’eau et qualité de l’eau, de l’air et des sols; risques sanitaires liés au changement climatique; consommation énergétique et énergie renouvelable; substitution ou réduction des intrants chimiques et risques associés; réduction des gaz à effet de serre et polluants atmosphériques; préservation de la biodiversité; gestion des déchets; amélioration des conditions de travail.

La rédaction

Le recul de la collecte laitière est «encore plus fort» en ce début d’année 2023 malgré des prix «au plus haut», a souligné l’économiste Gérard You, lors de l’événement Grand Angle Lait organisé par l’Institut de l’élevage (Idele), le 5 avril. La collecte affiche un recul de 1,4% en janvier et février 2023 après une baisse de 0,7% sur l’année 2022. Ce signal préoccupant interroge sur «la capacité de reprise» de la filière, note Gérard You. La production laitière française semble «insensible aux signaux de marché», contrairement aux autres pays européens où la collecte a été très réactive à la hausse des prix en 2022. À noter que la hausse du prix du lait a été plus modérée et tardive que chez nos voisins: +23% en France, contre +47% en Allemagne, par exemple. La sécheresse et le manque de fourrages, ainsi que la décapitalisation qui s’est poursuivie et même amplifiée en 2022, ont lourdement handicapé la reprise de la production. De plus, la production laitière souffre toujours de «la concurrence d’autres productions dans les régions où il y a la possibilité de faire des cultures», indique Gérard You. En Vendée, par exemple, le déclin du cheptel dépasse 5% sur l’année. Le département a vu disparaître 21% de son cheptel laitier depuis 2014.

La rédaction

Interrogé lors des questions au gouvernement le 11 avril sur les conséquences d’un non-renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du phosphure d’aluminium à des fins de fumigation des céréales avec contact direct, le ministre de l’Agriculture a affirmé, dans l’Hémicycle, que «la France va continuer d’exporter des céréales vers les pays tiers». Ces fumigations seraient requises avec contact direct dans les cahiers des charges de plusieurs clients africains, comme l’Algérie ou le Maroc. Or une AMM a été reconduite en octobre qui ne concernait que la fumigation sans contact direct, donc sans évaluation des effets des résidus, rapporte l’Anses. Pour continuer de pratiquer le contact direct, la France devrait s’appuyer sur l’article 2 du règlement européen de 2005 sur les limites maximales applicables aux résidus (LMR) de pesticides. Ce texte exonère de respecter les LMR tous les produits destinés à l’exportation vers des pays tiers et traités avant l’exportation, «lorsqu’il a été prouvé d’une manière satisfaisante que le pays tiers de destination exige ou accepte ce traitement». Toutefois, «il y a encore des clarifications juridiques à apporter», a précisé de son côté le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, dans l’Hémicycle. En effet, des différences de lecture persistent entre l’Anses et le ministre de l’Agriculture sur la mise en œuvre de ce règlement.

La rédaction

Un courrier aurait été envoyé par le ministre de l’Agriculture aux régions le 7 avril pour les autoriser à mettre en œuvre l’aide au maintien à l’agriculture biologique en 2024, aux mêmes conditions qu’en 2023, rapporte la région Bretagne dans un communiqué. Dans ce communiqué, le président de région Loïg Chesnais-Girard souligne qu’il avait interpellé Marc Fesneau dans ce sens au Salon de l’agriculture. Grâce à l’ouverture validée par le gouvernement, la Bretagne accordera donc 5,5 M€ de fonds supplémentaires pour prolonger d’un an l’aide au maintien déjà accordée en 2023. «Cette aide est ainsi une première pierre au Plan Bio Breton qui est en cours de construction avec les acteurs de la bio, et qui sera présenté au second semestre 2023», indique Loïg Chesnais-Girard. L’Occitanie, dont 20% de la SAU est certifiée bio, avait également fait le choix de prolonger l’aide au maintien en 2023 à hauteur de 12 M€. L’entourage de Carole Delga précise en revanche que, pour l’heure, «la question de 2024 n’a pas encore été évoquée». En novembre 2022, la Nouvelle-Aquitaine avait de même annoncé qu’elle conserverait des soutiens au maintien sur 2023, avec une «aide exceptionnelle» de 16 M€.

La rédaction

Des milliers d’agriculteurs roumains ont manifesté le 7 avril dans tout le pays à l’appel de quatre organisations agricoles nationales (Pro Agro, LAPAR, UNCSV et APPR Forum) dénonçant la concurrence jugée déloyale des importations massives de produits agricoles ukrainiens (céréales mais aussi volaille ou œufs) qui devraient être exemptées de droits de douane jusqu’en juin 2024 et pèsent sur les prix locaux. Une situation qui a déjà conduit à la démission du ministre polonais de l’Agriculture. Venus pour beaucoup en tracteur, les manifestants roumains ont notamment protesté devant la représentation de la Commission européenne à Bucarest et le port de Constantza, principal site où arrivent les céréales importées d’Ukraine. «Nous avons respecté les règles de l’UE, mais l’UE n’a pas tenu compte de nos besoins», déplorent-ils. La Commission européenne vient de débloquer un paquet d’aide de 56,3 M€ de la réserve agricole pour soutenir les agriculteurs de Pologne, Bulgarie et Roumanie. Insuffisant, estiment les producteurs roumains. La Commission européenne prépare un nouveau paquet d’aides (d’un montant encore supérieur) qui devrait profiter à plus d’Etats membres et sera probablement soumis au vote des experts des Etats membres début mai.

La rédaction

Dans un rapport commandé par le gouvernement et consulté par l’AFP, dont le journal Libération s’est fait l’écho le 8 avril, une mission interministérielle constate une «prise de conscience» qui «appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l’eau et nos pratiques». L’administration formule 18 recommandations destinées à mieux connaître l’étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s’attaquent notamment à l’épineuse question de la sobriété, rappelant l’objectif d’une réduction de 10% des prélèvements d’ici 2024 – un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation récente du Plan eau. «La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d’inviter les acteurs à élaborer des feuilles de route nationales d’économies d’eau». Concernant l’agriculture, à l’origine de 58% de la consommation nationale d’eau pour irriguer les cultures ou abreuver les bêtes, la mission estime que «la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et l’impérieuse nécessité d’un effort collectif massif pour en accélérer la transformation». Un chantier «nécessite un peu plus de temps», celui d’un éventuel durcissement des sanctions «en cas de non-respect des arrêtés interdisant l’irrigation par exemple», dit M. Béchu, notant que ces arrêtés, l’été dernier, «n’ont pas toujours (été) suivis d’effets ou d’amendes» chez les contrevenants. Dans l’agriculture, «les acteurs ne prennent pas tous le chemin de la sobriété», a regretté le ministre.

La rédaction

Les achats d’œufs des ménages français se sont «envolés» en janvier et février 2023, avec une hausse de 5,9% des ventes en magasins en un an, a indiqué le CNPO (interprofession) lors d’une conférence de presse le 6 avril. «Au moment où on voit les dépenses alimentaires se réduire, l’œuf progresse en volume et en valeur», se félicite son délégué général Maxime Chaumet, attribuant ce succès à son statut de «produit anti-crise». Malgré l’inflation, «l’œuf reste la protéine animale la moins chère», affirme Yves-Marie Beaudet, éleveur dans les Côtes-d’Armor et président du CNPO. En grande distribution, un œuf est vendu en moyenne 28 ct€ début 2023 (+3 ct€ par rapport à 2022), avec une fourchette allant de 19 à 43 ct€ selon les modes de production. En 2022, les coûts de production ont connu une hausse «sans précédent» de 25% en un an, tirés notamment par l’alimentation animale. S’y est ajoutée l’épizootie d’influenza aviaire, qui a provoqué un effondrement de la production (-8% à 14,4 milliards d’œufs). Résultat: l’Hexagone, qui caracolait jusque-là en tête du podium européen, a partagé l’année dernière sa place de premier producteur avec l’Espagne et l’Allemagne.

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En vue d’une campagne de vaccination contre l’influenza aviaire à l’automne, l’Anses propose, dans un avis publié le 6 avril, trois scénarios pouvant servir de base à la stratégie vaccinale du ministère. Après avoir classé les élevages selon leur niveau de risque, l’agence sanitaire recommande d’activer ces scénarios «en fonction des moyens disponibles». Dans son scénario 1, l’Anses donne la priorité aux reproducteurs (sélection et multiplication), toutes espèces confondues, afin de «préserver le potentiel génétique» et «la capacité à remettre en place des animaux» après l’épizootie. Le deuxième scénario y ajoute les palmipèdes gras (stade «prêts à gaver»), ainsi que les volailles en plein air les plus à risque (palmipèdes à rôtir, dindes, poulettes futures pondeuses). Le but? «Limiter l’importance des épizooties.» Enfin, dans son dernier scénario, l’Anses élargit la vaccination aux autres volailles plein air (chair et ponte), ainsi qu’aux palmipèdes à rôtir et aux dindes élevés en claustration. Rappelant l’endémisation «fortement probable» de la maladie, les experts recommandent de vacciner «quelle que soit la zone géographique, avec une attention particulière en ZRD (zones denses, NDLR) et ZRP (zones humides, NDLR)». Estimant que les volailles acquièrent une immunité en «trois à quatre semaines», l’Anses exclut la vaccination d’urgence et celle des «volailles de chair à durée de vie courte» (5 à 6 semaines pour un poulet standard).

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