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Le député Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier a déposé, le 30 mai, une proposition de loi (PPL) pour favoriser la construction d’habitations destinées aux chefs d’exploitation en zone agricole. Dans une récente question écrite au gouvernement, restée jusqu’ici sans réponse, le député demandait une évolution de la loi concernant l’un des trois régimes de création d’habitation en zones agricoles, les deux premiers étant le changement de destination de bâtiments agricoles, et l’autre l’extension d’un bâtiment d’habitation. Egalement fondé sur le code de l’urbanisme et construit par la jurisprudence, la troisième voie admet la construction d’un logement neuf pour un agriculteur à trois conditions, explique le député : «réalité de l’activité agricole ; nécessité d’une présence rapprochée et permanente du chef d’exploitation ; adéquation et proportionnalité du projet de logement avec l’exploitation agricole». Actuellement, le deuxième critère jurisprudentiel empêcherait «presque la totalité des activités agricoles» et créerait des distorsions selon les filières. Le député souhaite lever ces barrières sans «porter atteinte de manière disproportionnée au principe d’inconstructibilité des zones AMF (agricoles, naturelles ou forestières).

La rédaction

Les cours du porc vont de record en record depuis plusieurs mois, face à une baisse de l’offre et une hausse des prix de l’aliment, indique le 31 mai le service statistique du ministère français de l’agriculture. Le cours moyen du porc s’est élevé en avril à 2,52 euros le kilo de carcasse à l’entrée de l’abattoir, «soit un niveau inédit», précise Agreste dans une note de conjoncture. «Il est en hausse de 35,4% sur un an et de 54,7% par rapport à la moyenne 2018-2022», poursuit le service. Les cours du porc, qui étaient de 1,43 euro le kilo de carcasse en janvier 2022, grimpent quasiment sans discontinuer depuis un an et demi – à l’exception d’un fléchissement à l’automne dernier. Ils avaient déjà franchi la barre symbolique des 2 euros le kilo en août 2022. «La baisse de l’offre porcine européenne ainsi que l’augmentation des coûts de production sont les principales causes de cette envolée des prix», souligne Agreste dans une autre note également publiée le 31 mai. «Conséquence de la contraction du cheptel français de truies», les abattages ont encore reculé au mois d’avril (-4,9% sur un an). La France est le troisième producteur de porcs en Europe, derrière l’Espagne et l’Allemagne. Elle exporte des morceaux peu consommés par les Français (poitrines, abats…) mais importe des jambons pour fabriquer du jambon blanc et est aussi friande de charcuteries italiennes et espagnoles.

La rédaction

Selon des indicateurs publiés le 31 mai par l’Insee, la hausse des prix, qui a atteint durant l’année écoulée des niveaux inédits en près de 40 ans, frappant les ménages directement au portefeuille, marque une accalmie. Les prix ont continué à augmenter sur un an en mai, de 5,1%, mais moins fortement que les mois précédents (5,9% en avril et 6% en début d’année), selon l’Insee. C’est un point bas depuis avril 2022. A l’origine du choc inflationniste en 2022, les prix de l’énergie ont enregistré un sérieux coup de frein (2%), tandis que ceux de l’alimentation, devenue le principal moteur de l’inflation, ont continué de ralentir à 14,1% sur un an, après avoir atteint un maximum en mars à 15,9%, puis baissé une première fois à 14,9%. En valeur absolue, l’indicateur des prix alimentaires à la consommation est toutefois à son plus haut niveau depuis un an. Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, il est «très probable que nous ayons passé le pic» d’inflation. La consommation, qui est l’un des principaux moteurs de la croissance, a accentué sa baisse en avril. Elle a chuté de 1%, après -0,8% en mars et -0,3% en février, du fait d’une moindre consommation en énergie comme en produits alimentaires.

La rédaction

«Nous avons un modèle d’élevage bovin dont nous pouvons être fiers», a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 30 mai, en réaction à un rapport de la Cour des comptes concluant à la «nécessaire» réduction du cheptel bovin français. L’élevage bovin «a un avenir dans notre pays», assure la cheffe du gouvernement, qui constate «l’inquiétude» des éleveurs, alors que le rapport de la Cour des comptes relevait également la forte dépendance des exploitations aux aides de l’État. «Oui, l’élevage bovin devra prendre toute sa part dans la transition agricole. Il y est prêt, il s’y engage déjà. Oui, l’élevage bovin devra évoluer pour retrouver un modèle économique solide et durable mais, non, il ne sera pas la variable d’ajustement», affirme Élisabeth Borne. «Pour être réussie, la transition écologique et agricole doit se faire avec les Français, avec les éleveurs, et non pas contre eux», a-t-elle poursuivi. Elle renvoie à la présentation de la «stratégie complète» du gouvernement pour la planification écologique prévue en juin. Après avoir dévoilé les grandes lignes de son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre le 22 mai, la Première ministre recevra le 9 juin les acteurs du monde agricole pour préciser sa mise en œuvre.

La rédaction

À l’occasion de l’assemblée générale du FMSE (fonds professionnel sanitaire) le 30 mai, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a annoncé qu’il «est opportun de réformer le financement» de la gestion des risques sanitaires dans les filières animales. Pour ce faire, une mission va être lancée dans les prochaines semaines au CGAAER (ministère de l’agriculture). Le ministre a promis que cette réforme se fera «à coûts constants pour l’État» et a appelé à une «mutualisation accrue entre filières». Il a aussi assuré que «l’État abondera son implication dans les indemnisations à mesure de celle des professionnels». Alors que le ministère de l’agriculture s’apprête à réformer le dispositif du suivi sanitaire permanent (SSP), et qu’une réforme du bien-être animal doit être proposée par la Commission européenne d’ici la fin de l’année, le président du FMSE Joël Limouzin a appelé à une «pause dans la mise en place des Programmes sanitaires d’intérêt collectifs (Psic)» mis en place par le fonds national.

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Pour compenser l’afflux de céréales et oléagineux ukrainiens dans les pays d’Europe de l’est (Pologne, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie), «il est nécessaire à ce stade de prolonger jusqu’à la fin du mois d’octobre la clause de sauvegarde exceptionnelle autorisant uniquement le transit de céréales et d’oléagineux sur leur territoire», a déclaré le 30 mai le commissaire à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, à l’issue du Conseil agricole. Avant de préciser que «cela permettrait d’éviter de graves difficultés lors de la prochaine récolte». Cette mesure doit initialement expirer le 5 juin, date à laquelle il est prévu de renouveler pour un an la suspension des droits de douane et contingents tarifaires sur les produits ukrainiens importés dans l’UE. Malgré la réticence de plusieurs États membres (Allemagne, Espagne, France) à renouveler la clause de sauvegarde, Janusz Wojciechowski a expliqué qu’elle était également nécessaire pour stabiliser le marché. Depuis juin 2022, les importations en produits agroalimentaires ukrainiens de ces cinq pays d’Europe de l’est ont augmenté de 5 Mrd€. Avant d’être proposée formellement, cette mesure doit encore être approuvée par le collège des commissaires. Venu échanger avec les ministres des Vingt-sept, le ministre ukrainien de l’agriculture, Mykola Solskyi, a exprimé son opposition à la reconduction d’une telle mesure.

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«Il semblerait que du matériel génétique [du virus de l’influenza aviaire] ait persisté sur les parcours» d’élevage dans le Sud-Ouest, a indiqué François Landais, vétérinaire avicole au cabinet Anibio, lors d’une visioconférence des chambres d’agriculture le 17 mai. «Les animaux remis en place ont eu quatre, cinq semaines de vie normale. Dès qu’ils ont eu accès aux parcours, il est probable qu’ils se soient contaminés.» Une conclusion surprenante, car «on pensait impossible que le virus se maintienne trois ou quatre mois dans l’environnement, même avec un hiver froid et humide comme cette année». Comme suspecté, des séquençages confirment que la flambée actuelle est due à une «résurgence locale, et pas à une réintroduction par la faune sauvage migratoire», selon Jean-Luc Guérin, professeur à l’École vétérinaire de Toulouse (ENVT). Des doutes subsistent sur les mécanismes de cette résurgence, avec deux hypothèses : celle d’une «boucle locale qui fait que le virus n’a jamais quitté la zone», et celle d’une «évolution des propriétés du virus» qui aurait «gagné en stabilité dans l’environnement des élevages». «Toutes les données que l’on connaît sont défavorables» à cette deuxième hypothèse, note M. Guérin, qui «ne croit pas à la résistance du virus [à long terme] dans les bâtiments».

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Dans un rapport sur l’installation des personnes non issues du milieu agricole (Nima), le CGAAER (ministère de l’agriculture) souligne les besoins supplémentaires pour accompagner ces nouveaux profils. Il propose d’accroître la contribution de l’État au financement du parcours préparatoire à l’installation à hauteur de 50 à 80 %, selon les conclusions d’une mission dans le cadre de la LOA (loi d’orientation agricole). Cela représente 5 à 10 M€ d’enveloppe supplémentaire pour le PAIT (Programme d’accompagnement de l’installation transmission en agriculture), financé par l’Etat et les régions. «La remise à plat du parcours est indispensable pour prendre en compte ces nouveaux profils, former les conseillers et ouvrir les dispositifs à la pluralité des agricultures», considèrent les auteurs. Accompagner les Nima nécessite des moyens supplémentaires mais aussi «des changements de posture et surtout une remise à plat de l’écosystème agricole», d’après le CGAAER. Le rapport préconise ainsi d’élargir la gouvernance des instruments de régulation du foncier agricole pour mieux intégrer les nouveaux profils d’actifs. Cela concerne notamment le contrôle des structures et l’intervention des Safer.

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Jacky Salingardes, éleveur en Occitanie, a été réélu à la présidence de la Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA), annonce un communiqué. Le conseil d’administration de la Fnec s’est réuni, le 25 mai, pour élire son nouveau bureau après le renouvellement des administrateurs du syndicat lors de l’assemblée générale qui s’est tenue les 5 et 6 avril. Producteur de lait en AOP Selles sur Cher dans le Loir-et-Cher, Sylvain Boiron est élu secrétaire général à la suite de Franck Moreau, ce dernier ayant transmis son exploitation. Les postes de vice-présidents reviennent à Jean-Philippe Bonnefoy et Samuel Herault. Laurence Gueit assurera la trésorerie.

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Le syndicat Jeunes agriculteurs a souligné, en conférence de presse le 25 mai, les points de consensus à l’issue de la concertation sur le Pacte et la Loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA), souhaitant les voir repris dans les textes finaux. Sur le volet «orientation et formation», il s’agit de sensibiliser au monde agricole et à ses transitions dès le plus jeune âge, pour favoriser les vocations. JA soutient l’idée d’une modernisation de l’offre de formation visant «plus d’ouverture et d’adéquation» avec les nouvelles compétences de l’agriculteur (adaptation au climat notamment). Concernant l’installation et la transmission, le syndicat adhère au consensus sur un guichet unique intégrant la formation, ouvert aux exploitants et aux salariés. JA défend la proposition d’un diagnostic de transmissibilité et d’un plan d’entreprise orienté vers la durabilité. Les avantages fiscaux et sociaux sont jugés nécessaires afin d’orienter la politique publique. Sur le volet adaptation au climat, JA souligne le consensus autour de la rémunération des productions, s’appuyant sur une planification au sein des filières. Il s’agit par ailleurs de mettre en place un diagnostic de gestion des risques, un droit à la prise de risque par l’expérimentation, des paiements pour services environnementaux.

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