Interrogé lors des questions au gouvernement le 11 avril sur les conséquences d’un non-renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du phosphure d’aluminium à des fins de fumigation des céréales avec contact direct, le ministre de l’Agriculture a affirmé, dans l’Hémicycle, que «la France va continuer d’exporter des céréales vers les pays tiers». Ces fumigations seraient requises avec contact direct dans les cahiers des charges de plusieurs clients africains, comme l’Algérie ou le Maroc. Or une AMM a été reconduite en octobre qui ne concernait que la fumigation sans contact direct, donc sans évaluation des effets des résidus, rapporte l’Anses. Pour continuer de pratiquer le contact direct, la France devrait s’appuyer sur l’article 2 du règlement européen de 2005 sur les limites maximales applicables aux résidus (LMR) de pesticides. Ce texte exonère de respecter les LMR tous les produits destinés à l’exportation vers des pays tiers et traités avant l’exportation, «lorsqu’il a été prouvé d’une manière satisfaisante que le pays tiers de destination exige ou accepte ce traitement». Toutefois, «il y a encore des clarifications juridiques à apporter», a précisé de son côté le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, dans l’Hémicycle. En effet, des différences de lecture persistent entre l’Anses et le ministre de l’Agriculture sur la mise en œuvre de ce règlement.
Didier Bouville