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Une centaine d’agriculteurs de la Meuse bloquaient, le 1er février, des ronds-points du département pour protester contre les conditions d’exercice de leur métier, tandis que des agriculteurs de Moselle annonçaient une mobilisation pour le 2 février. «On est une trentaine ou une quarantaine à bloquer un rond-point à la sortie de Verdun, et c’est la même chose sur un autre rond-point de Verdun», a expliqué Jean-Philippe Bazart, responsable section porc de la FDSEA de la Meuse. Selon M. Bazart, une quarantaine d’autres agriculteurs bloquaient des ronds-points à Bar-le-Duc. «Depuis l’été dernier de nombreuses actions ont été menées pour alerter de la situation de l’agriculture», mais «sur le fond, rien n’a changé si ce n’est encore l’accroissement des contraintes et des charges, et ceci s’est étendu à toutes les productions», pointent la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) de la Meuse, qui appelaient à ces blocages, dans un communiqué.

Didier Bouville

Les importations chinoises de viande de porc devraient continuer d’augmenter en 2016, prévoit une note d’analyse de la banque néerlandaise Rabobank, parue le 29 janvier, portées par des prix élevés sur le marché chinois et une poursuite de la décapitalisation du cheptel de truies, notamment à cause de réglementations environnementales plus strictes. Les exportations européennes de viande de porc vers la Chine ont progressé de 51% entre 2014 et 2015 (sur la période janvier-octobre), passant de 581 367 tonnes à 879 618 tonnes. Désormais plus d’un tiers des exportations de l’UE vers pays tiers partent vers la Chine (46% des exportations allemandes).

Didier Bouville

« Sur l’ensemble de l’année 2015, la production totale bovine dépasse de 2,7% le niveau de 2014 », lit-on dans une analyse conjoncturelle publiée par Agreste (ministère de l’Agriculture), le 29 janvier. Rien qu’en novembre 2015, la production atteint près de 550000 têtes par rapport au même mois de l’année précédente, soit un progrès de 4,7%.

Didier Bouville

Le conseil régional Nord-Pas-de-Calais/Picardie a voté une aide de plus de trois millions d’euros en faveur de l’élevage dans la région lors de la séance plénière du 28 janvier. La région va ainsi affecter une enveloppe complémentaire d’un montant de 3,075 millions d’euros portant à 4,275 millions l’aide régionale dans le cadre du plan d’urgence à l’élevage. Une partie de cette aide, 500.000 euros, participera au financement du Fonds d’Allègement de Charges (FAC) dans les départements de l’Aisne, de la Somme et de l’Oise. Une première aide de 1,2 million avait été votée en 2015 pour les départements du Nord et de Pas-de-Calais par l’ancienne région. Ces sommes doivent participer au remboursement des intérêts d’emprunt jusqu’à 4.000 euros par exploitation. Ce plan prévoit également deux millions d’euros pour doter un fonds de couverture permettant de prendre en charge les frais liés à la restructuration de prêts. Par ailleurs, 500.000 euros doivent être consacrés aux financements des audits-conseils.

Didier Bouville

Entre une production laitière qui continue d’augmenter, des stocks de poudre toujours plus importants et des prix au plus bas, la «situation est intenable pour tous à long terme», résume la Commission européenne suite à la réunion le 26 janvier de l’Observatoire européen du marché du lait. La collecte de lait a augmenté de 2,2% dans l’UE sur les 11 premiers mois de 2015 avec des augmentations particulièrement fortes en Allemagne, Irlande, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas. Et la tendance se poursuit «sans signes de ralentissement», constatent les experts. Les faibles coûts de production (engrais, énergie, alimentation) permettent néanmoins à certains agriculteurs de couvrir les prix bas. Les stocks de poudre de lait écrémé sont importants – au-dessus des besoins normaux – et en croissance, ce qui pèse encore plus sur le marché. Le commissaire européen Phil Hogan a annoncé, le 27 janvier, la prolongation jusqu’à fin septembre du régime d’aide au stockage privé de poudre et de beurre.

Didier Bouville

Le commissaire européen Phil Hogan a annoncé le 27 janvier, lors d’une audition publique organisée au Parlement européen, qu’il allait proposer une prolongation de 7 mois du dispositif d’aide au stockage privé de poudre de lait écrémé et de beurre jusqu’au 30 septembre 2016. Avec le programme pour la poudre de lait (dont l’aide a été portée à 36 cts/jour/t sur une période de 9 à 12 mois) lancé en septembre pour aider le secteur à faire face à la chute des prix, Bruxelles espérait le retrait de 100 000 t du marché européen. Sur la totalité de l’année 2015, seulement 52 000 t ont été stockées auxquelles s’ajoutent quelque 4 200 t depuis le début du mois de janvier.

Didier Bouville

Dans la région Centre, trois opérateurs, un distributeur, une laiterie et une organisation de producteurs (OP) ont annoncé, le 27 janvier par communiqué, la signature prochaine lors du salon de l’agriculture d’un contrat tripartite sur la livraison de lait pour des produits de marque distributeurs. Il s’agit de l’enseigne Auchan, de l’association de Producteurs de Lait du Bassin Centre (APLBC) et de la Laiterie Saint-Denis-de-l‘Hôtel (LSDH). «Le mécanisme du contrat permet l’actualisation pour un semestre à venir d’un prix unique déterminé en fonction du marché et d’indicateurs publics comme l’indice du coût de production agricole (Ipampa)». Le contrat concerne la livraison de 10 millions de litres de lait par an, pour une durée de trois ans renouvelable. Le dispositif comprend, pour les jeunes agriculteurs, des aides à la trésorerie et des droits à produire supplémentaires durant trois ans, et des sessions de formation .

Didier Bouville

Avec pour thème « Le prix producteur au cœur des relations commerciales », Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB) précise le 27 janvier que « lors de l’assemblée générale de la FNB qui se déroulera à Bourg en Bresse les 3 et 4 février, Leclerc, Carrefour et Bigard ont été entre autres invités ». Jérôme Bédier, secrétaire général de Carrefour aurait déjà répondu présent, selon Jean-Pierre Fleury. Le groupe Leclerc semble également vouloir venir. Déjà Michel-Edouard Leclerc, le 21 janvier, avait affiché clairement sa position quant aux achats de viande et à la mention d’origine du groupe. Reste Bigard qui lui aussi a reçu son carton d’invitation, selon Jean-Pierre Fleury. « Il aura carte blanche pour s’exprimer. Nous attendons beaucoup de son intervention », ajoute ce dernier.

Didier Bouville

A l’occasion de ses vœux le 27 janvier en fin de journée, le ministre de l’Agriculture s’est dit « prêt à mener la bataille à l’échelle européenne » pour obtenir l’étiquetage obligatoire de l’origine des viandes dans les produits transformés, réagissant ainsi aux critiques du président de la FNSEA qui lui reprochait plus tôt dans la journée d’avoir afficher à une forme de défaitisme sur le sujet. « Mais je veux en montrer les limites, a-t-il nuancé. Ça ne va pas se faire en 6 mois ». Et d’expliquer que même si le parlement européen a émis début décembre le voeux par une résolution que la commission européenne fasse des propositions en la matière, elle n’en a ce jour fait aucune. La faute à des oppositions de vue avec l’Allemagne, qui négligerait le lieu de naissance dans la mention d’origine, explique-t-il. Le ministre a enfin plaidé pour que l’étiquetage obligatoire n’affaiblisse pas l’étiquetage volontaire par les logos Viandes de France, « au moment où le consommateur commence à le repérer ».

Didier Bouville

Pour sensibiliser les opérateurs commerciaux, mais aussi les parlementaires, la FNSEA a décidé de les inviter sur le terrain. Du 8 au 12 février dans chaque département, les FDSEA vont inviter les principaux opérateurs de la filière et notamment les responsables d’achats des grandes enseignes à visiter une ferme pour leur faire découvrir les difficultés que rencontrent les agriculteurs au jour le jour. La semaine suivante du 15 au 19 février, la même opération sera menée avec les parlementaires français et européens. Rappelons que la FDSEA et les JA de l’Aveyron avaient déjà organisé en décembre dernier ce type de rencontre mais avec des responsables et gérants d’enseignes GMS du département.

Didier Bouville