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Nicolas Hulot souhaite que la France vise «la neutralité carbone à l’horizon 2050″ au nom de la lutte contre le réchauffement, objectif plus ambitieux que celui actuellement retenu par le pays, selon la «feuille de route» du ministre consultée par le journal Le Monde. Cet objectif va au-delà de ceux retenus dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, adoptée en 2015, qui ont pour but de permettre à la France de remplir ses engagements contre le changement climatique: diminuer les gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030 et les diviser par 4 en 2050. Dans sa feuille de route, document remis à Matignon par chacun des ministres en vue de la déclaration de politique générale qu’Edouard Philippe a prévue le 4 juillet, le ministre de la Transition écologique affiche un objectif de «neutralité carbone à l’horizon 2050», écrit Le Monde. La «neutralité carbone» ne signifie pas que la France cesserait d’émettre du CO2 mais que ses émissions seraient compensées par différents moyens de lutte anti-carbone comme des nouvelles technologies, des plantations d’arbres, etc.

Didier Bouville

Des peines de prison avec sursis ont été requises le 26 juin en appel à Caen contre six agriculteurs pour des dégradations commises lors d’une manifestation houleuse en août 2015. «Ce qui a été sanctionné par le tribunal c’est l’excès. Il y a des limites à la raison du plus fort», a lancé l’avocat général Marc Faury, avant de requérir des «peines de prison assorties du sursis comme celles décidées» en première instance. La cour d’appel de Caen rendra sa décision le 22 septembre. Les six agriculteurs font partie des dix exploitants qui avaient été condamnés le 7 juillet 2016 à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis. Le 14 août 2015 à l’issue d’une manifestation houleuse, la direction régionale des territoires et de la mer (DDTM), située à Caen, avait été aspergée de 10.000 à 12.000 tonnes de lisiers, selon la police. La porte d’entrée du bâtiment avait été forcée et le lisier avait considérablement dégradé l’intérieur de ces bureaux. Parmi les condamnés qui ont fait appel figurent l’ancien président de la FDSEA du Calvados et son ancien secrétaire général. Ils avaient démissionné peu après cette manifestation.

Didier Bouville

Pac : les négociations sur «l’omnibus» ont déjà commencé

Le Conseil de l’UE, le Parlement européen et la Commission de Bruxelles ont entamé le 23 juin, au niveau des experts, les pourparlers (« trilogues ») sur le volet agricole du règlement omnibus qui doivent être officiellement lancés le 5 juillet à Strasbourg. Ce premier échange de vues, qui portait sur les chapitres OCM et développement rural, a confirmé que des compromis pourraient être trouvés sur certains amendements parlementaires. Notamment ceux concernant les pouvoirs des organisations de producteurs, sauf celui proposant la création d’ « organisations de négociation », et ceux concernant l’abaissement à 20 % du seuil de déclenchement des outils de gestion des risques , du moins pour l’assurance récolte.

Didier Bouville

Les experts des Vingt-huit ont confié le 26 juin, à la majorité qualifiée, un mandat à la présidence maltaise du Conseil de l’UE pour tenter de conclure, le 28 juin, les négociations avec le Parlement européen sur la révision de la législation sur l’agriculture biologique. Ce mandat, qui leur avait été proposé le 22 juin par la présidence, prévoit notamment de repousser de 4 ans la mise en place éventuelle d’une déclassification des produits biologiques présentant des résidus de pesticides non autorisés et le maintien pendant 10 ans de la dérogation autorisant les cultures sous serres dans des bacs pour les pays du nord de l’Union. L’Autriche, la République tchèque, la Finlande, la Slovaquie, le Danemark, Chypre et la Lituanie ont voté contre, tandis que la Lettonie, la Hongrie, la Pologne et la Belgique se sont abstenues.

Didier Bouville

Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé le 23 juin dans la matinale de BFMTV/RMC, la mise en place d’un plan loup sur quatre ans qui commencerait le 1er janvier 2018. «Je veux remettre tout le monde autour de la table au mois de septembre», affirme-t-il et d’ajouter: « Même si j’ai une fibre écologiste, est-ce que je peux ignorer ces éleveurs qui, depuis le début de l’année, ont vu près de 10000 brebis égorgées? Est-ce que je peux ignorer leur détresse psychologique?» Le ministre insiste: «Chacun doit accepter que le pastoralisme et le loup doivent trouver une solution.»

Didier Bouville

Les immatriculations de tracteurs standards neufs enregistrent une forte baisse de 27% sur les cinq premiers mois de 2017 par rapport à l’année dernière. « Le contexte est compliqué, mais il y a de fortes disparités selon les territoires», détaille Pierre Prim, président du Sedima (distributeurs de machines agricoles), lors d’une conférence de presse à Paris, le 23 juin. Une interprétation possible est que dans les grands bassins de production, où les agriculteurs traversent une crise majeure, les immatriculations sont particulièrement en berne. Ainsi, en Ile-de-France, la baisse est de 58%. Le marché serait plutôt porté par des filières à forte valeur ajoutée de type AOP (Comté, Roquefort, etc). Pierre Prim insiste: «L’analyse ne se réduit pas qu’à cela. Il faut aussi prendre en compte le fait que les commandes sont en baisse de 7% dès 2016 par exemple.» Par ailleurs, le Sedima rappelle que ses activités ne concernent pas que les immatriculations. Ainsi, «plus des deux tiers des entreprises déclarent une stabilisation ou une baisse des stocks de neufs et d’occasion». En outre, le Sedima indique une hausse des ventes de pièces de 2,4% au 1er trimestre 2017 par rapport à 2016 et de 3% pour les prestations à l’atelier.

Didier Bouville

«Avec monsieur Travert, nous avons pris acte de nous voir dès la semaine prochaine. On va remettre ça à plat», a déclaré Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC, le 23 juin à propos des Etats généraux de l’alimentation. Sur le fond, il a affirmé qu’il faut s’inspirer du Grenelle pour «définir un nouvel horizon agricole et alimentaire.» Et d’ajouter: « Avec un préalable : chacun acte que la condition paysanne et des agriculteurs aujourd’hui est tragique.» Pour le début des Etats généraux, il répond par la négative quant à un démarrage en juillet, « mais je ne voudrait pas faire l’injure de décider à la place (du ministre de l’Agriculture)». Il pense qu’ «il y a des situations un peu d’urgence» à gérer avec les producteurs laitiers notamment. Cette semaine, Stéphane Travert est mobilisé en effet sur les Etats généraux mais aussi sur la crise laitière : il a prévu à son agenda la rencontre de syndicats agricoles (FNSEA, Confédération paysanne), de la distribution (FCD, Système U, Leclerc, Auchan, Intermarché), de la transformation laitière (Lactalis) et des associations de consommateurs (UFC-Que choisir, CLCV, Familles rurales).

Didier Bouville

« Les récentes déclarations de plusieurs enseignes de distribution représentent une réponse responsable à l’appel de la FNCL lancé la semaine dernière. Comme annoncé à cette occasion, les coopératives laitières s’engagent à répercuter à leurs adhérents l’intégralité des hausses de tarifs perçues, à condition que celles-ci soient effectives dès le 1er juillet, sur l’ensemble des catégories de produits laitiers », a indiqué la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) le 23 juin. Les coopératives ont également souligné qu’elles assureraient toujours la transparence à leurs adhérents, « ce qui pourra être vérifié ». Suite à la mobilisation des éleveurs laitiers, la semaine du 12 juin, et à la réunion entre la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) avec la grande distribution, le 16 juin, la FCD, Lidl, Intermarché, Système U et Leclerc ont en effet accepté de revoir les prix du lait à la hausse.

Didier Bouville

Interrogé sur RTL le 23 juin, le nouveau ministre de l’agriculture Stéphane Travert a promis de « suivre de près » le calendrier des aides PAC fixé par son prédécesseur Jacques Mézard juste avant son départ, pour que « enfin les retards puissent être réglés avant la rentrée de septembre ». Le ministre a par ailleurs annoncé, concernant les indemnisations liées à l’influenza aviaire, qu’il allait « lancer un deuxième régime d’aides pour permettre aux éleveurs de passer le cap » et « trouver des solutions pour récupérer le retard » accumulé dans le processus. Enfin, sur les Etats généraux de l’alimentation, très attendus par la profession agricole, il entend remettre le sujet du prix payé au producteur en tête des priorités : « nous allons réfléchir à la manière de mieux consommer, à comment faire monter en gamme la qualité des produits (…) et définir une valeur contractuelle autour de ces enjeux de l’alimentation », avec l’idée de dégager des solutions dès l’automne, a-t-il précisé.

Didier Bouville

Omira, une coopérative laitière allemande, passe sous le contrôle de Lactalis. 97,8 % des coopérateurs ont voté pour la reprise proposée, malgré les critiques disant que dans son pays d’origine Lactalis n’est pas parmi les meilleurs payeurs. C’est nettement plus que les 75 % statutairement nécessaires. Cette reprise ne passe pas pour être à la gloire de la coopération laitière allemande, ni à celle du Sud de l’Allemagne qui a vu beaucoup de reprise de laiteries.

Didier Bouville