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Le ministère de l’Agriculture annonce, dans un communiqué le 24 décembre, qu’une troisième vague de versements a été opérée le 21 décembre concernant le solde des aides découplées du premier pilier (paiements de base, redistributif, vert et jeunes agriculteurs), de certaines aides couplées animales (aide ovine et aide caprine) et de l’ICHN. Le verse du solde des aides couplées aux bovins allaitants et aux bovins laitiers interviendra fin janvier 2019, annonce le ministère. Le jour de publication du communiqué, un peu plus de 99% des bénéficiaires des paiements de base et redistributif ont reçu leur solde, et 83% pour le paiement vert, rapporte le ministère.

Didier Bouville

Au mois d’octobre, la balance commerciale française est redevenue positive en volumes pour viande porcine (+2600 tonnes équivalent carcasse), après avoir passé six mois en négatif, rapporte le ministère de l’Agriculture dans une note de conjoncture parue le 21 décembre. Le solde reste négatif en valeur (-30,6M€). Les analystes du ministère notent que les exportations (en volumes) « repartent la hausse vers la Chine » (+25% par rapport à octobre 2017), mettant en avant que le pays est «confronté à la propagation de la peste porcine africaine sur son territoire et à la nécessité de prendre des mesures d’abattages préventifs». En parallèle, les importations progressent «également fortement», notamment auprès de l’Allemagne et de l’Italie (+8% et +12%).

Didier Bouville

Le président américain a signé le 20 décembre la nouvelle loi agricole (Farm Bill) qui, d’une durée de cinq ans, a été adoptée il y a quelques jours par le Congrès et s’écarte finalement très peu de celle en place depuis 2014, reposant principalement sur des programmes d’assurance et de filets de sécurité. Le 20 décembre également, le ministère de l’agriculture (USDA) a proposé un règlement qui doit permettre d’atteindre partiellement l’objectif de limitation de l’accès aux bons alimentaires, limitation que les parlementaires républicains n’étaient pas parvenus à inscrire dans la nouvelle loi compte tenu de l’opposition des démocrates.

Didier Bouville

Les Nations unies ont décidé le 20 décembre de proclamer 2020 année internationale de la santé des végétaux, une décision saluée par la FAO qui rappelle que 40 % des cultures vivrières mondiales sont perdues chaque année à cause des ravageurs. « Sur le plan économique, les maladies des plantes coûtent à l’économie mondiale environ 220 milliards de dollars par an et les insectes nuisibles, environ 70 milliards de dollars », souligne la FAO. La santé des végétaux est en effet un enjeu fort en matière de sécurité alimentaire, une sécurité alimentaire qui aura désormais sa journée mondiale le 7 juin. Enfin, les Nations unies ont également décidé que le 10 février serait à présent la Journée mondiale des légumineuses.

Didier Bouville

Dominique Chargé a été élu le 20 décembre président de Coop de France. Précédemment vice-président de Coop de France et président de la section agroalimentaire, Dominique Chargé succède à Michel Prugue, élu en 2015, et qui ne sollicitait pas de nouveau mandat. Eleveur de vaches laitières et de volailles, Dominique Chargé est également vice-président de Terrena et président du Conseil spécialisé Lait de FranceAgriMer. Le nouveau Bureau de Coop de France est composé de Olivier de Bohan, 1er vice-président, Jean-Pierre Arcoutel, Boris Calmette, Bruno Colin, Arnaud Degoulet, Damien Lacombe, et Christian Pees, vice-présidents, ainsi que de Serge Le Bartz, trésorier.

Didier Bouville

Le Parlement européen, la présidence autrichienne du Conseil (représentant les États membres) et la Commission de Bruxelles sont parvenus, le 19 décembre, après de longs pourparlers, à un accord sur une directive visant à lutter contre les pratiques commerciales abusives au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Ce sont finalement 16 pratiques qui sont interdites (de manière plus ou moins stricte) contre 8 dans la proposition initiale de Bruxelles, et le seuil au-delà duquel les opérateurs ne sont plus concernés par ces obligations passe à 350 millions € (contre 50 millions € initialement). Le rapporteur du Parlement européen, Paolo De Castro, a souligné que, malgré les nombreuses améliorations qu’il a obtenues, il s’agissait encore « d’une harmonisation a minima » et qu’il appelait les États membres à aller plus loin pour renforcer au niveau national ce dispositif. Le compromis doit encore être validé par les États membres et le Parlement européen avant sa publication, et la directive devra être transposée par les États membres dans un délai de 30 mois après son entrée en vigueur.

Didier Bouville

Coop de France s’inquiète d’un «détricotage du statut coopératif» avec la loi Egalim, a-t-elle indiqué en congrès le 19 décembre devant un ministre de l’Agriculture à la fois ferme et rassurant sur les projets d’ordonnance. Michel Prugue, le président de la fédération, a mis en garde le gouvernement contre un «possible détricotage du statut coopératif», en référence aux textes en préparation notamment sur les prix abusivement bas. «Nous ne demandons pas de passe-droit pour les coopératives agricoles, mais nous exigeons que soit prise en compte la spécificité de notre droit coopératif», a-t-il dit. Didier Guillaume a annoncé son intention de ne «pas bouger» sur ce projet d’ordonnance, qui n’est «pas pour montrer du doigt la coopération : c’est pour montrer un signe de transparence», a expliqué le ministre. L’idée est «que les associés coopérateurs, comme l’ensemble des producteurs, pourront bénéficier de ce dispositif» sur les prix abusivement bas, d’après lui. «Je ne serai pas le ministre du détricotage de la coopération», a-t-il rassuré. Concernant le projet d’ordonnance sur la coopération agricole, Didier Guillaume a expliqué que la volonté du gouvernement, «ce n’est ni de vous montrer du doigt, ni de vous mettre en difficulté, ni de faire qu’à l’arrivée vous soyez moins fort, bien au contraire. Mais il faut de la transparence» dans les coopératives.

Didier Bouville

Les députés ont suivi majoritairement la proposition du gouvernement pour une hausse de la redevance pour pollution diffuse, dans la nuit du 18 au 19 décembre. Cette hausse coûtera aux agriculteurs plus de 100 M€ supplémentaires, s’ajoutant aux 144 déjà payés chaque année par la profession agricole, commente la FNSEA dans un communiqué co-signé par Jeunes Agriculteurs. Dans l’hémicycle, la députée LR de la Marne Valérie Beauvais a estimé le surcoût à 21 euros par hectare en orge et à 24 € en blé tendre. Les organisations de producteurs de grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betteraves) annoncent une majoration des charges de l’ordre de 1 500 euros par an pour les grandes cultures. Réagissant également à cette décision, la FNSEA et les JA ont indiqué dans un communiqué que le gouvernement « fait le choix, délibéré, d’organiser le sacrifice de pans entiers de notre agriculture, soumis à la concurrence agressive des pays étrangers (UE et hors UE), au profit de l’importation de denrées alimentaires ne respectant pas les normes imposées aux agriculteurs français ».

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse du 18 décembre, Lidl annonce renouveler, pour la troisième année, le contrat tripartite qui le lie avec la laiterie Saint Denis de l’Hôtel et l’Association des producteurs de lait du bassin centre (APLBC). Le prix du lait sans OGM payé aux producteurs a été réévalué à 370 €/1000l, «soit environ 390€/1000l toutes primes confondues». De plus, les volumes de lait livrés seront triplés passant de «9 à 28 millions de litres et seront vendus sous la marque Envia, la marque de distributeur de l’enseigne», indique le discounter. Lidl travaille également dans le cadre de contrats tripartites dans les secteurs du bœuf et du porc.

Didier Bouville

«En dépit de la hausse du résultat, les agriculteurs auront sans doute un ressenti différent», explique Claude Cochonneau, président des Chambres d’Agriculture (APCA), dans un communiqué de presse du 18 décembre, en réaction à la publication des Comptes prévisionnels de l’agriculture. Et même si «de nombreux secteurs d’activité ont connu une conjoncture favorable», certains secteurs comme le porc connaissent une «forte baisse des prix», déplore l’APCA. Un constat partagé par la FNSEA pour qui, cette analyse globale de l’agriculture comme un tout, «cache une réalité très différente, où le rattrapage de certains vient masquer les autres variations, avec des filières qui sont particulièrement affectées». Son de cloche similaire pour la Coordination rurale. «C’est en effet principalement au secteur des vins et spiritueux, sinistré l’an dernier et porté par une dynamique spécifique, qu’est due cette progression» alors que «le secteur de l’élevage demeure en dessous d’un seuil normal de rentabilité», analyse la CR. Mais les deux syndicats diffèrent sur les réponses immédiates à apporter. Coté FNSEA, on prône «la concrétisation des États généraux de l’Alimentation» et la fin de «agri-bashing». À la CR, on demande une protection de l’agriculture européenne «des importations prédatrices».

Didier Bouville