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La coopérative Sodiaal a annoncé, le 12 mars dans un communiqué de presse, reprendre les activités de transformation de l’usine de poudre de lait infantile de Synutra à Carhaix (Finistère). Faisant suite aux défaillances de Synutra qui n’aurait payé qu’une partie de la fourniture du lait livré par la coopérative, la reprise concerne «l’ensemble des activités de réception et de production de l’unité de séchage ainsi que le laboratoire du site de Carhaix». Aussi ne sont pas concernées les «activités de mélange et de conditionnement restant la propriété de Synutra qui demeure client de Sodiaal», explique le communiqué. «Les capacités de production de l’usine de Carhaix vont nous permettre de gagner plusieurs années sur notre plan de développement dans un marché mondial du lait infantile très dynamique», se félicite Damien Lacombe, président de Sodiaal. Selon la Confédération paysanne, le site de Carhaix traiterait 3 % de la production nationale de la coopérative.

Didier Bouville

Le Parlement européen a donné son accord en première lecture le 12 mars à Strasbourg, par 589 voix contre 72 et 9 abstentions, au projet de directive qui, résultat d’un compromis en décembre dernier avec le Conseil de l’UE, interdit dix pratiques commerciales déloyales dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire (retards de paiement, annulations tardives…) et six autres si elles ne sont pas clairement convenues entre les parties (retour des invendus…). Après avoir obtenu le feu vert du Conseil de l’UE, la directive devrait être formellement adoptée en avril. Les États membres auront ensuite 30 mois au maximum pour la mettre en application. Ils pourront maintenir ou instaurer des règles nationales permettant d’ « assurer un niveau de protection plus élevé » contre ces pratiques qui, selon la Commission européenne, coûteraient entre 2,5 et 8 milliards € aux PME agricoles et agroalimentaires de l’UE, soit 1 à 2 % de leur chiffre d’affaires.

Didier Bouville

Les représentants de 188 Etats se réunissent à Bordeaux du 11 au 15 mars pour la 31ème session du comité du Codex alimentarius, une organisation internationale placée sous la tutelle de la FAO et de l’OMS, et dont le but est d’élaborer des normes internationales sur la sécurité sanitaire des aliments. Au cours de cette session, présidée par la France, l’intégration des «facteurs sociétaux et environnementaux dans la définition des normes alimentaires», sera à l’ordre du jour, indique le ministère de l’Agriculture. Le «plan stratégique» du comité pour la période 2020-2025 sera également discuté. «Je souhaite que nous renforcions le rôle du Codex alimentarius», a affirmé le président du comité fraîchement nommé, le Français Jean Luc Angot. A l’occasion de la première journée de discussions, les états membres se sont félicités de la décision de l’ONU d’instaurer une «journée de la sécurité alimentaire» le 7 juin, ainsi que du bon déroulement de la conférence internationale sur la sécurité alimentaire organisée à Addis Adeba (Ethiopie), en février dernier. Certains états ont toutefois appelé à renforcer les financements des comités scientifiques, dont les travaux constituent la base des normes élaborés par le Codex.

Didier Bouville

Brexit : en visite en Irlande, la FNSEA affiche son attachement au «backstop»

Lors d’une visite en Irlande, le 11 mars, à la veille de plusieurs votes concernant le Brexit cette semaine à Londres, la FNSEA a affirmé son attachement au mécanisme de filet de sécurité («backstop» en anglais), dans un communiqué commun avec l’IFA (Irish Farmers Association), qu’elle rencontrait sur place. Ce mécanisme vise à éviter le retour à une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et l’Irlande. Il consiste à créer un «territoire douanier unique», englobant l’UE et le Royaume-Uni au sein duquel il n’y aurait ni quotas ni droits de douane pour les biens industriels et agricoles. Il n’entrerait en vigueur qu’après la période de transition et seulement si aucune meilleure solution n’était trouvée d’ici la mi-2020. «IFA et FNSEA partagent le double objectif de maintenir la circulation des marchandises entre l’UE27 et le Royaume-Uni et de garantir le respect mutuel de normes et de réglementations élevées, déclarent les deux syndicats dans le communiqué. Il faut éviter les perturbations du marché, notamment par le biais d’importations de biens qui ne seraient pas soumises aux mêmes normes de production et qui auraient un impact négatif sur les revenus des agriculteurs, sur le Royaume-Uni et sur les consommateurs.»

Didier Bouville

Le 12 mars, dans un communiqué, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a indiqué que la durée de versement des aides à la conversion pour l’agriculture biologique restait inchangée, elles seront donc versées pour une durée de 5 ans. Le ministère rappelle ainsi que, pour répondre à l’objectif de 50% de produits bio en restauration collective avant la fin du quinquennat, la France a pour ambition d’avoir 15% de sa SAU en agriculture biologique d’ici 2022, contre 6,5% actuellement. Le communiqué précise que plus de 1,1 milliards d’euros seront mobilisés pour les conversions et pour la structuration territoriale des filières afin de faire de la France le premier pays bio d’Europe.

Didier Bouville

Un responsable des Jeunes agriculteurs (JA) a suggéré de mentionner à terme l’absence de glyphosate dans les produits concernés pour les valoriser, lors d’une audition le 7 mars à l’Assemblée nationale sur la stratégie de la France pour sortir de cet herbicide controversé. Mathieu Beaudoin, vice-président des JA, a proposé, «dès l’instant où on a des pays étrangers où (l’on peut) toujours produire avec ce produit-là, que le consommateur sache que s’il achète tel produit bio ou non-bio, untel il y a du glyphosate et pas l’autre, de mettre ça en avant pour le consommateur aussi». M. Beaudoin, qui a souligné la «concurrence déloyale» que cette différence de réglementation causerait, a estimé qu’il fallait que le surcoût induit incombe également aux consommateurs. «On l’entend, dans le débat public, tout le monde ne veut plus de glyphosate. Mais il ne faut pas que ce ne soit que l’agriculteur qui paie, il faut que ce soit tout le monde qui le paie. Ce n’est pas à nous de prendre en charge l’arrêt du glyphosate», a ainsi déclaré M. Beaudoin. Il a souligné la situation économiquement fragile d’une majorité d’agriculteurs, évoquant des revenus compris depuis plusieurs années «entre 300 et 600 euros par mois» en moyenne, en fonction des années.

Didier Bouville

Lors du grand débat sur la transition écologique qui s’est tenu le 7 mars à Gréoux-les Bains (Provence), le président de la République a indiqué qu’il était favorable à ce que la durée de l’aide à la conversion à l’agriculture biologique passe de 5 à 3 ans. «C’est une bonne réforme, j’y tiens, parce que quand on regarde les choses, cette aide était moins utile pendant les années 4 et 5». Elle «venait compenser en fait des pertes de revenu qui étaient liées» à un problème transversal dans l’agriculture qui est que «les prix payés à l’agriculteur ne sont pas justes». Une annonce que regrette la Fnab: «On ne peut pas en même temps dénoncer le déficit commercial sur l’agriculture biologique et couper les ailes au développement de la filière», a-t-elle réagi dans un communiqué le 8 mars.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture a publié le 7 mars une version actualisée des résultats des élections aux chambres d’agriculture, dans laquelle les scores des listes Coordination rurale (CR) et FNSEA/JA sont revus à la hausse, grâce à l’ajout de listes comptabilisées jusqu’ici dans la catégorie Divers. La liste FNSEA/JA gagne ainsi 0,13 point, pour atteindre 55,31% des voix (contre 53,39% en 2013). De son côté, la liste CR gagne 0,88 points, pour atteindre 21.44%. La nuance est importante pour la Coordination rurale car son score est désormais en progression par rapport au précédent scrutin (21.12% en 2013), et non plus en recul.

Didier Bouville

Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la FNAB, Fédération nationale de l’agriculture biologique, a symboliquement publié « Devenir agricultrice bio – Les clés pour s’installer », un guide pour favoriser l’installation des femmes en agriculture biologique. Une enquête, menée en 2018, par la fédération, montre que les femmes » représentent environ 1/3 du monde agricole bio. Cependant, Stéphanie Pageot, éleveuse bio et secrétaire nationale « Femmes » à la FNAB, confie que les femmes rencontrent souvent des difficultés plus importantes que leurs collègues masculins dans leurs parcours professionnels et familiaux. Avec ce guide, qui regroupe témoignages et conseilles d’agricultrice, ma FNAB a donc décidé de « s’engager pour l’égalité femmes-hommes ». « Ce guide est aussi un moyen de rendre les femmes plus visibles dans une profession agricole encore profondément patriarcale », conclut Stéphanie Pageot.

Didier Bouville

Le 7 mars, la « Task force pour l’Afrique rurale » a remis son rapport final à la commission européenne. Il s’agit d’un agenda agroalimentaire et rural, basé sur les recommandations d’un groupe d’experts africains et européen, pour bâtir la nouvelle « Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables », présentée par le président Jean-Claude Juncker dans son discours de 2018 sur l’État de l’Union. Un communiqué de la commission précise que l’Afrique et Union Européenne devraient développer un partenariat à trois étages : interpersonnel, interentreprises et intergouvernemental. La Commission européenne, qui assurera le suivi et la mise en œuvre de plusieurs actions en vue de soutenir le développement du secteur agroalimentaire et de l’économie rurale en Afrique, commencera par mettre en application trois projets. Le premier est un programme de jumelage et d’échanges entre organismes agricoles africains et européens. La Commission vient de lancer une initiative pilote pour l’enseignement et la formation professionnels avec l’Afrique, dotée d’une enveloppe de 5 millions d’EUR. Le deuxième est le lancement plateforme UA-UE sur le secteur agroalimentaire. Enfin, dernier projet, la mise en place d’un pôle d’innovation afin de venir en aide aux « agripreneurs » et au secteur agroalimentaire africain.

Didier Bouville