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Les députés de la commission des affaires économiques ont voté à l’unanimité, le 19 mars au soir, en faveur de la création d’une commission d’enquête sur «la situation et les pratiques de la grande distribution et de leurs groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs». La proposition de résolution, portée par la majorité associée à l’UDI et au Modem, devrait être adoptée en séance publique le 26 mars. Grégory Besson-Moreau, à l’origine du rapport sur l’affaire Lactalis, sera rapporteur de cette commission d’enquête. «Le problème c’est qu’ils ont toujours un coup d’avance , déplore le député LREM. Nous devons stopper ce cercle vicieux et avoir un meilleur contrôle de la grande distribution et des centrales d’achat». Richard Ramos, député Modem, avertit : «La commission n’a de sens qui si à la fin nous aboutissons à ce que nos agriculteurs et nos entreprises françaises aillent mieux face à ces mastodontes sinon nous aurons échoué».

Didier Bouville

Pour l’ensemble du régime agricole «3,2 M de personnes sont protégés au titre du risque maladie» au début du mois de janvier 2019, soit un recul de 0,2 % en 2018, après une baisse de 1,1 % l’année précédente, détaille la Mutualité sociale agricole (MSA) dans un communiqué le 19 mars. Dans le détail, la baisse des effectifs de personnes protégées au titre du régime des non-salariés agricoles continue d’entraîner l’ensemble (-2,9% en 2018, pour atteindre 1,3M de personnes en janvier 2019). Avec 61,8% de ses ressortissants âgés de «60 ans et plus», «la structure démographique est vieillissante, ce qui explique principalement la baisse tendancielle de la population couverte en maladie», relève la MSA, pour qui cette dernière est également entraînée par «le développement de l’activité professionnelle des conjoints hors du monde agricole, qui conduit à une affiliation dans un autre régime». Avec 1,9 M de personnes protégées en assurance maladie obligatoire en janvier 2019, la population des salariés agricoles progresse, elle, de 1,8% en 2018, après des hausses de 0,4% à fin 2017 et 1,5% à fin 2016, rappelle la MSA.

Didier Bouville

Si les céréales d’hiver semblent pour la plupart avancées et en bon état, une pluviométrie insuffisante apparaît dans le sud de l’UE, a indiqué le 18 mars le service de prévisions Mars de la Commission européenne. «De vastes régions du sud de l’Europe ont enregistré un déficit de précipitations et davantage de pluie est nécessaire pour maintenir une bonne croissance des cultures», selon un bulletin. La Commission note «des déficits pluviométriques marqués» dans le centre, l’ouest et le sud-ouest de la Méditerranée. Plusieurs régions du Portugal, d’Espagne et d’Italie connaissent de faibles niveaux dans leurs réservoirs et «des précipitations supérieures à la moyenne dans les mois à venir seront nécessaires afin d’assurer un approvisionnement en eau suffisant pour l’irrigation en été». De grandes parties de l’Europe centrale et du sud-est font également face à un déficit pluviométrique, moins fort mais qui a détérioré l’état des cultures après des conditions défavorables lors des semis et à la levée, signale le bulletin.

Didier Bouville

Dans une feuille de route remise il y a plusieurs semaines aux organisations d’éleveurs, le gouvernement détaille ses propositions de réforme du Plan Loup 2018-2023, alors que l’objectif initial d’un effectif de 500 canidés pour 2023 devrait être atteint à la fin de l’hiver. L’exécutif y confirme sa volonté de «relever» le plafond de prélèvement, fixé actuellement à 10% des effectifs. Il confirme les propos d’Emmanuel Macron, qui avait déclaré début mars son soutien à une telle mesure, à l’occasion d’un débat citoyen. Les «nouvelles modalités» de fixation du plafond seront décidées sur la base de travaux réalisés par l’Oncfs. Le gouvernement prévoit par ailleurs la création d’une «nouvelle zone de gestion», correspondant aux «foyers de prédations principaux». Dans ces zones, les mesures de protection seront «renforcées», l’État souhaitant notamment donner aux éleveurs «les moyens humains et matériel de garantir un gardiennage permanent». Les autorisations de tirs de prélèvement simples y seront accordées plus facilement, dès lors que «le niveau de prédation n’est plus acceptable». Dans ces zones, trois tireurs pourront être mobilisés pour protéger le troupeau, contre un actuellement.

Didier Bouville

Pour répondre aux questions multiples de consommateurs de plus en plus inquiets quant à l’élaboration de leur alimentation, la fédération française des Industriels Charcutiers, Traiteurs, Transformateurs de viande (FICT) a mis en ligne une plateforme interactive, « Questions charcuterie », sur le site internet www.lescharcuteries.fr. Elle permettra aux consommateurs de trouver des réponses à leurs questions sur les nitrites, le bien-être animal, ou encore les quantités que l’on peut consommer dans le cadre d’une alimentation équilibrée, en lien avec les recommandations de santé publique.

Didier Bouville

La secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson a dit le 18 mars regretter le vote de l’Assemblée nationale qui a repoussé le 15 mars de trois ans l’interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides interdits d’usage en UE. «C’est une décision qui s’explique mais c’est une décision que je regrette», a-t-elle déclaré sur Europe 1. «Ça m’énerve parce que c’est encore ce point noir là que toutes nos oppositions vont utiliser pour faire croire qu’on ne fait rien sur les questions climatiques en France. (…) Nous sommes le gouvernement qui est (sur le) pied de guerre sur la question climatique et nos oppositions utilisent des petites choses pour faire un écran de fumée», a-t-elle ajouté. Selon Brune Poirson, les députés de la majorité qui ont voté ce report, dans le cadre de l’examen en nouvelle lecture du projet de loi Pacte sur les entreprises, «n’étaient pas du tout dans les mains des lobbies». Leur décision s’explique notamment par des considérations «sur l’emploi», a-t-elle estimé.

Didier Bouville

La cotation du marché du porc breton (MPB) a rebondi de 5 cents lors de la séance du 14 mars, soit la hausse maximale permise, ce qui ne s’était plus produit depuis le début de l’année 2015, rapporte le cadran de Plérin dans sa note de conjoncture le 18 mars. Après plusieurs mois de stagnation entre 1,16 et 1,2 euro le kilo, ce rebond, qui porte la cotation à 1,233 euro le kilo, «exprime une amélioration de la demande intérieure et extérieure puisque de nombreux abattoirs français doivent également répondre à une demande chinoise en croissance». Pour rappel, la Chine est fortement touchée par la peste porcine africaine, et ses achats sont annoncés en forte hausse sur le 2nd semestre. «Les besoins chinois se précisent et se concrétisent par des hausses de cours partout dans le monde», constate le MPB. Par exemple, aux Etats-Unis, les prix ont augmenté durant toute la semaine passée, constatent les bretons. Et selon les analystes américains, «ces hausses de cours sont le résultat de la spéculation d’une augmentation de la demande chinoise». Deux semaines plus tôt, le MPB notait que le prix du porc s’était redressé mi-février, «après des mois entre stabilité et baisse», et à une période de l’année «plutôt baissière» depuis deux ans.

Didier Bouville

Malgré la volonté affichée par la présidence roumaine du Conseil – poussée par la Commission européenne –, la plupart des ministres de l’agriculture de l’UE, réunis le 18 mars à Bruxelles, se sont opposés à l’adoption d’un premier accord sur la future Pac dès le mois de juin. En l’absence de compromis sur le prochain cadre financier de l’UE – que les chefs d’Etat et de gouvernement pourraient finaliser au mois d’octobre –, de nombreux ministres ont estimé qu’il était trop tôt pour conclure leurs discussions, même de manière partielle. « Il n’y a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout », ont répété nombre d’entre eux. D’autant que le temps ne presse pas vraiment puisque le Parlement européen non plus n’adoptera pas sa position de négociation avant les élections européennes de mai. Et, au-delà des divisions sur le fond qui restent importante entre les Etats membres, un certain nombre d’éléments de cette future Pac n’ont même pas encore été abordés par les experts des Etats membres – c’est notamment le cas de l’architecture verte (articulation entre les différentes mesures en faveur de l’environnement).

Didier Bouville

Le coût annuel de la protection des troupeaux et de l’indemnisation est estimé à 80 000 euros par loup, selon Michel Meret, directeur de recherche à l’Inra qui présentait ces chiffres le 14 mars, lors de la journée Grand angle ovin organisée par l’Idele. Dans le détail, les coûts de protection supportés par les pouvoirs publics sont les plus importants, suivis par les mesures de protection financées par les éleveurs eux-mêmes. Les indemnisations représentent le plus petit poste. «Un budget exponentiel et non tenable», déplore Michèle Boudoin, présidente de la FNO (éleveurs ovins). Car, bien que «la France soit le pays ayant mis en œuvre les mesures de protection les plus élaborées», elle détient aussi le «record d’Europe du nombre d’animaux prédatés chaque année», relate le chercheur.

Didier Bouville

Les députés ont assoupli, le 16 mars en nouvelle lecture du projet de loi Pacte (entreprises), l’interdiction de produire des pesticides interdits dans l’UE, votée dans la loi Egalim. Selon un amendement du rapporteur, l’interdiction se limite à la production (non plus au stockage et à la circulation) de phytos interdits « à compter du 1er janvier 2025 » (au lieu de 2022). Le traitement de semences est exclu du champ d’application de ce texte du député Roland Lescure (LREM), soutenu par le gouvernement. Par ailleurs, une dérogation est prévue pour des entreprises qui s’engageraient, dans les 6 mois suivant la parution du texte, à des investissement dans des solutions de substitution, notamment de biocontrôle, en R&D et de maintien ou de développement de l’emploi en France. « Le constat de tout manquement à la convention à compter du 1er janvier 2025 entraîne la suspension de la dérogation », précise le texte. Lors de la discussion à l’Assemblée, des députés notamment LR et LREM ont souligné un risque de délocalisation d’activités suite aux mesures d’interdiction dans la loi Egalim.

Didier Bouville