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La présidence roumaine du Conseil de l’UE a fini par admettre, le 4 juin, à l’issue de la réunion informelle des ministres de l’agriculture européens à Bucarest, qu’il ne serait pas possible d’aboutir à un accord partiel sur la future Pac dans les prochaines semaines, contrairement à ce qu’elle envisageait. Plus d’une vingtaine d’États membres se sont clairement prononcés contre l’adoption d’un compromis à ce stade, estimant en particulier qu’il fallait d’abord connaître le budget dont disposera la Pac en 2021-2027. La Roumanie se contentera donc de présenter aux ministres un rapport de progrès le 18 juin à Luxembourg, et de le transmettre à la Finlande qui prendra le relais à la tête du Conseil le 1er juillet. « Et les discussions pourront reprendre », à l’automne, « une fois le budget connu, qui, espérons-le, permettra de renforcer la Pac », a souligné de son côté le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan. Les chefs d’État et de gouvernement devraient finaliser le cadre financier pluriannuel de l’UE au mois d’octobre.

Didier Bouville

Les semenciers, réunis le 3 juin en congrès international à Nice, ont pointé une recrudescence de produits frauduleux avec des préjudices jusqu’aux agriculteurs. Eduard Fito, le président de l’ISF (International seed federation), a appelé à «être vigilant sur les pratiques illégales». Cela va de fraudes sur les ressources génétiques, comme le vol de lignées parentales, à l’usurpation d’un logo d’entreprise. «Oui, ça existe partout: en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, aussi en Europe», a indiqué le secrétaire général Michaël Keller. Ces fraudes concernent «beaucoup d’espèces», certaines pouvant être touchées jusqu’à «30 ou 40% du marché national». Selon lui, l’impact est «plus important pour l’agriculteur que pour le semencier», car si le produit ne germe pas, la production est compromise. L’étendue des pratiques illégales reste difficile à chiffrer dans l’Hexagone, a indiqué Claude Tabel, vice-président de l’UFS. «On voit de plus en plus arriver cette offre de semences sur les réseaux sociaux», d’après lui. «En France, c’est encore relativement marginal parce que la réglementation est assez bien suivie par les agriculteurs. Mais on a le sentiment d’une augmentation de ces pratiques.»

Didier Bouville

«Les abattages totaux de bovins sont en repli de 1,1% en têtes et 1,3% en poids» entre avril 2018 et avril 2019, constate Agreste dans une note de conjoncture parue le 3 juin. Après des abattages soutenus en 2018, le recul «se poursuit, bien qu’à un rythme plus faible qu’au cours des mois précédents», explique le service statistique du ministère de l’Agriculture. Une baisse qui touche toutes les catégories d’animaux. Avec 390 000 têtes en mars 2019, la production de bovins finis accuse un retrait de 3,5% sur un an. Plombées par une chute des ventes vers l’Italie et l’Espagne, les exportations de broutards ont perdu 6,2% entre mars 2018 et mars 2019 (à 89 000 têtes). Du côté de la viande, le déficit du commerce extérieur est multiplié par deux sur la même période (à 12 600 téc), sous l’effet conjugué d’un repli des exportations (-17% à 17 000 téc) et d’une hausse des importations (+10% à 30 000 téc). «Cette augmentation concerne les achats en provenance d’Allemagne et d’Irlande (respectivement +1 100 téc et + 1 500 téc sur un an)», précise Agreste.

Didier Bouville

Le groupe laitier coopératif néozélandais, très influent sur le marché mondial laitier, continue sa restructuration et ses programmes d’économies. Après avoir vendu récemment son entreprise de crèmes glacées, il veut maintenant se séparer d’autres participations ou arrêter certaines fabrications. Ainsi, il vient d’annoncer la fermeture de l’usine de poudre de lait à Dennington en Australie. En Chine, il est question de céder la participation dans le transformateur laitier chinois Beingmate, et probablement les deux grandes fermes laitières chinoise de Fonterra. Le groupe est également en discussion avec Nestlé pour revoir les participations dans leur société commune brésilienne DPA Dairy Partners America. Il y quelques jours Fonterra avait annoncé que durant les trois trimestres de l’exercice, jusqu’au 30 avril dernier, le chiffre d’affaires avait augmenté de 1 %, pour des ventes en volume de +4 %, mais un recul de la marge brute de -3 %. Le résultat d’entreprise, avant intérêts et impôts, a diminué de -9 %. Le groupe veut donc améliorer sa rentabilité, en simplifiant ses structures complexes et se replier plus sur le développement de l’économie laitière nationale. Les producteurs laitiers néozélandais doivent s’attendre à une diminution du prix du lait pour 2018/2019. La rémunération de leurs parts sociales baissera également.

Didier Bouville

Le leader mondial laitier a signé un accord pour «l’acquisition de la totalité du capital de Nuova Castelli», annonce-t-il dans un communiqué du 29 mai. Détenu à 80% par le fonds d’investissement britannique Chartherhouse, Nuova Castelli est le principal italien exportateur de parmesan. «Cette opération reste toutefois soumise à la validation des autorités de la concurrence», rappelle Lactalis dans son communiqué. L’annonce de ce rachat avait suscité une levée de boucliers de l’autre côté des Alpes, où le ministre de l’Agriculture avait promis de «protéger l’agroalimentaire italien de l’assaut des multinationales étrangères». Exploitant 16 sites (dont 13 en Italie), l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 460 M€ en 2018.

Didier Bouville

«Les prix de l’ensemble des produits agricoles à la production progressent» en avril, constate Agreste dans sa note de conjoncture publiée le 29 mai. Cette hausse atteint 4,7% sur un an et 0,8% par rapport à mars 2019 (données corrigées des variations saisonnières). Une progression due à la «bonne tenue» des grandes cultures (+17,3% en un an), des légumes (+7,4%) et des volailles (+4,7%), «qui se poursuit depuis janvier 2019». D’après le service statistique du ministère de l’Agriculture, le redressement des cours du porc (+15,2%), sous l’effet de la demande chinoise, tire le secteur du bétail à la hausse. Les prix du lait progressent de 6,9% sur un an. En revanche, les cours de certaines productions sont pénalisés par une offre trop abondante : fruits (-11,8%), vin (-5,5%) et œufs (-12,4%). Parallèlement, les prix alimentaires à la consommation (hors boissons alcoolisées) progressent de 2,4% sur un an, d’après Agreste.

Didier Bouville

«Une centaine de producteurs» se sont introduits le 28 mai sur la plateforme logistique Sedifrais, à Wissous (91) afin de dénoncer les importations de tomates, a indiqué Christophe Rousse, secrétaire général adjoint de Légumes de France (FNSEA) à Agra presse, sans qu’il ait été possible de confirmer directement ce chiffre. «Nous avons effectué des relevés de prix et d’origines il y a 15 jours sur 2000 références dans les magasins en tomate. Selon les enseignes, c’était de 10 à 80% d’importations. Nous nous sommes aperçus que les champions de l’importation, c’était l’enseigne Sedifrais qui distribue les magasins Leader Price», a-t-il précisé, alors que le secteur de la tomate traverse «une crise très profonde» avec «des cours catastrophiques depuis un mois». «Aujourd’hui, il n’y a pas une surproduction en France, il y a une légère sous consommation due à la météo, mais le problème c’est qu’il y a de plus en plus d’importations et on ne nous achète plus nos tomates», estime-t-il, précisant que les producteurs «ont été obligés de jeter plus de 1000 tonnes au niveau national faute de débouchés».

Didier Bouville

C’était le premier rendez-vous officiel entre le ministre de l’Agriculture et le nouveau duo à la tête des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, président et Arnaud Gaillot, secrétaire général. Le 28 mai, les syndicalistes ont pu réaffirmer les priorités de leur mandat dans le cadre d’un «échange cordial et franc». Parmi elles: la transmission, l’application effective des États généraux de l’alimentation, le plan protéine, le foncier et le mal-être des agriculteurs. Sur ce dernier point, le ministre leur a assuré qu’il prenait le problème à bras-le-corps, rapporte Samuel Vandaele interrogé par Agra Presse. Sur les autres sujets, le ministre a «gardé un certain nombre de réserves» face à des JA en recherche de visibilité. Des précisions, notamment sur la future loi foncière, ont été promises lors leur prochain congrès qui se tiendra du 4 au 6 juin.

Didier Bouville

La Fédération nationale bovine (FNB) a de nouveau dénoncé le 28 mai la position de la France vis-à-vis des négociations de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. À l’occasion de la réunion des ministres du commerce des Vingt-huit tenue la veille à Bruxelles, le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne a, assure-t-elle, indiqué que «la France, consciente de l’intérêt commercial de cet accord, souhaitait voir mis en place des dispositifs permettant le respect de nos normes sanitaires et environnementales». «Un engagement illusoire, compte tenu des standards de production» du bloc sud-américain, selon la FNB. «Au regard des résultats et des votes qui ont été exprimés, on a vu un souhait des Européens d’être protégés, un souhait que la dimension climatique soit pleinement prise en compte», a déclaré le secrétaire d’État français à son arrivée à cette réunion. Promettant que la France continuera «à pousser de façon très offensive» pour adapter la politique commerciale européenne, qu’il est «urgent de repenser»

Didier Bouville

Le gouvernement a présenté une série de mesures complétant le plan loup lors du Groupe national loup, qui s’est tenu le 28 mai à Lyon. Comme attendu, le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes (coordonnateur pour le loup) a annoncé le relèvement du plafond de prélèvement à 17% de la population de prédateurs, contre 10 auparavant. Les mesures de protection (bergers, chiens, clôtures) seront renforcées «notamment dans les foyers d’attaque, où se concentrent la majorité de la prédation», d’après un communiqué. Les éleveurs de ces zones bénéficieront de tirs de défense «plus adaptés» et de l’aide au gardiennage «sans restriction». Autres annonces : des montants d’indemnisations «revalorisés» et des formalités administratives «unifiées» (financement des mesures de protection et autorisations de tir de défense). L’atteinte du seuil de 500 loups (seuil de viabilité de l’espèce) devrait être «officiellement confirmée par l’ONCFS bien plus tôt qu’attendu, dès 2019». Dans un communiqué envoyé avant la fin de la réunion, le Caf loup (FNSEA et associations spécialisées, JA, APCA) «décerne un carton rouge au gouvernement» pour cette «énième réunion (…) qui s’achève sans apporter de réelles réponses».

Didier Bouville