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La filière de la luzerne déshydratée table sur la mise au point des paiements pour services environnementaux (PSE) pour franchir le cap difficile qu’elle connaîtra ces prochaines années, a indiqué Coop de France Déshydratation lors d’une rencontre avec la presse le 18 juin. Tant qu’elle n’est pas passée aux 100 % de biomasse comme énergie pour la déshydratation, elle est soumise à un renchérissement croissant des quotas de CO2, qui devrait augmenter le prix de la luzerne déshydratée de 10 à 15 € la tonne à partir de 2025. Or, la luzerne ne tiendrait pas la compétition, les années de cours bas du soja, son concurrent protéiné. Pour continuer sa transition vers les 100% de biomasse-énergie, elle espère que la prochaine Pac aura mis au point entretemps les PSE. Elle a dans son jeu des atouts agroécologiques, a souligné Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation: la réduction d’apport d’engrais azotés, une faible consommation de phytos, la fixation des sols, la diversification des cultures, et la contribution à l’approvisionnement protéique européen.

Didier Bouville

La Pologne a annoncé, à l’occasion du tour de table des ministres de l’agriculture de l’UE sur la prochaine Pac le 18 juin à Luxembourg, l’envoi d’une lettre conjointe avec la Belgique, l’Irlande et la France, et avec le soutien de la Hongrie, d’une lettre au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker mettant en garde contre l’octroi d’importantes concessions européennes pour les produits sensibles dans le but de boucler les négociations de libre-échange avec le Mercosur. Devant la presse, le commissaire à l’agriculture a estimé que les demandes du bloc sud-américain pour la viande bovine, le sucre, l’éthanol et la volaille « manquent de réalisme ». « On va essayer de progresser » lors de la reprise de ces pourparlers la semaine prochaine, a-t-il ajouté.

Didier Bouville

Plus du quart des volumes de pesticides utilisés aux USA est interdit en Union européenne. C’est le constat fait par l’ONG Centre pour la diversité biologique. Pour ce qui est des molécules, sur 374 substances actives utilisées dans l’agriculture américaine 73 sont interdites en UE. Les données utilisées pour l’étude s’arrêtent à l’année 2016, avant l’arrivée au pouvoir du président actuel des USA. L’étude ne met d’ailleurs pas directement en cause les politiques, mais l’Agence de protection de l’environnement dans laquelle les lobbys seraient dominants. Donald Trump a encore affaibli cette agence par ses décisions.

Didier Bouville

Après la Roumanie, c’est au tour de la Finlande de présider le Conseil des ministres européens de l’Agriculture pour le deuxième semestre 2019. La responsabilité en revient à Jari Leppä – un agriculteur de 59 ans – qui reste ministre de l’Agriculture malgré le changement de gouvernement. Dans le nouveau gouvernement de coalition (socio-démocrates, centristes et Verts) présidé par le social-démocrate Antti Rinne, Jari Leppä représente le parti centriste libéral agricole. Producteur de lait et éleveur de chevaux dans le sud-est de la Finlande, Jari Leppä était député au Parlement d’Helsinki pour le parti centriste et présidait la Commission de la forêt depuis 1999. En mai 2017, il est devenu ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de centre-droit de Juha Sipilä. Pendant les six mois de sa présidence, la Finlande veut relancer les négociations sur le budget européen pour la période 2020/2027, discussions qui ont souffert de la période des élections européennes. « L’objectif de notre présidence est d’apporter bientôt de la sécurité aux exploitants quant au contenu de la future politique agricole commune et son financement », a répété le ministre. La Finlande attache énormément d’importance à la dotation financière du second pilier de la PAC à partir duquel le pays finance d’importants programmes environnementaux et de bien-être animal. Jari Leppä n’a pas caché non plus qu’il s’engagera pour certaines aides couplées, comme, par exemple, pour les betteraves à sucre, un couplage contesté par les grands pays producteurs de sucre de l’Union européenne.

Didier Bouville

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a demandé au ministère de l’Agriculture d’autoriser sa région «à expérimenter la mise en place d’un fonds régional de protection contre les calamités» après les violents orages ayant touché la Drôme et l’Isère ce week-end, a indiqué la région dans un communiqué le 17 juin. Cette dernière (qui n’a pas précisé la forme que pourrait prendre ce fonds ni son couplage avec les dispositifs existants) a par ailleurs indiqué son intention de voter «dès la semaine prochaine» la «mise en place d’une aide d’urgence de 5 M€» pour faire face «aux chocs de trésorerie» que va provoquer cette intempérie pour le secteur agricole. La région souhaite également la création d’une «cellule de crise régionale» pour «faire converger l’ensemble des aides». Les surfaces touchées par les orages de ce week-end «seront connues précisément d’ici la fin de la semaine», mais «ce sont d’ores et déjà des milliers d’hectares dévastés» a estimé pour sa part la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué le 17 juin, jugeant que «toutes les productions sont touchées», aussi bien végétales qu’animales.

Didier Bouville

Du 21 au 24 juin, la troisième édition de Biodiversiterre se déroulera place de la République à Paris. Gad Weil, créateur de l’évènement, explique que l’objectif de cette œuvre paysagère de grande ampleur est de raconter la biodiversité au grand public. Pour Pénélope Komitès, adjointe à la Maire de Paris, il s’agit aussi d’informer sur l’érosion de la biodiversité et les initiatives mises en place pour la préserver. L’œuvre met donc en scène « la réconciliation de l’écologie et de l’économie via des ateliers, animations et tables rondes ». Elle s’est donc construite en partenariat avec des acteurs économiques comme Renault mais aussi Interbev et Interfel. Une tour Eiffel de fruits et légumes frais fera donc face à la Marianne de la place de la République. Six Vaches de races Aubrac, dans leur enclos herbager, et leurs éleveurs seront aussi présents pour échanger avec le public sur les pratiques d’élevage. Interbev organise également des animations ludiques pour expliquer le rôle de l’élevage dans le maintien de la biodiversité.

Didier Bouville

Le président de la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA), Pascal Cormery, a été élu président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA), a indiqué l’organisation dans un communiqué le 12 juin. Cette structure représente les entreprises mutualistes et coopératives agricoles françaises au niveau national et européen. Sa présidence est exercée à tour de rôle par Groupama, la Mutualité sociale agricole (MSA), Coop de France et le Crédit agricole pour une durée de deux ans chacun. Pascal Cormery succède à Jean-Yves Dagès, le président de Groupama, qui exerçait la fonction depuis 2017.

Didier Bouville

L’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) lance un chantier sur la monétisation des services rendus par la méthanisation, a indiqué Jacques-Pierre Quaak, membre fondateur de l’AAMF, à la première édition du salon Expobiogaz, qui s’est tenue les 12 et 13 juin à Lille. Une étude a été confiée au cabinet Enea Consulting pour «mettre en lumière la valeur des différents services rendus par la méthanisation», a-t-il précisé. Il rendra ses travaux fin 2020. Déjà, la filière a recensé les externalités positives, c’est-à-dire les bienfaits non compris dans le prix du biogaz. Certains concernent l’agronomie (valeur fertilisante des digestats, teneur en carbone des sols, bénéfices agronomiques liés aux Cive, cultures intermédiaires à vocation énergétique). Mais l’AAMF a aussi listé des externalités environnementales (moindres émissions de gaz à effet de serre, qualité de l’air, etc.), des externalités liées à l’emploi, à la résilience des exploitations agricoles et à de moindres charges de traitement des déchets.

Didier Bouville

Lors de son assemblée générale, qui s’est tenue le 13 juin, l’Association de coordination des instituts techniques agricoles (Acta) a présenté sa feuille de route 2019-2021. L’axe principal qui en ressort est la volonté de faire circuler davantage les connaissances dans et à l’extérieur des milieux agricoles. Un de ses six volets du plan porte sur l’accélération du transfert des connaissances et des innovations des instituts techniques agricoles (ITA). Première étape: la création d’une cellule de diffusion des connaissances sur la réduction des herbicides en grandes cultures et des fongicides en vigne et sur les moyens d’augmenter la production de protéines. La feuille de route vise aussi le renforcement des relations entre les ITA et la recherche, l’enseignement, le développement et les entreprises, ainsi que d’ouverture des ITA vers les filières et la société. Sur ce dernier point, l’Acta compte installer un dialogue technique et prospectif entre les ITA et les élus. Grand témoin de l’assemblée générale, le sociologue Gérald Bronner a souligné la nécessité de plus en plus criante de fournir des connaissances objectives à la société, parce que les moyens de communication actuels favorisent surtout les impressions et les émotions.

Didier Bouville

Les 12 et 13 juin, la FAO a organisé à Rome, son premier séminaire international sur la transformation numérique de l’agriculture. En introduction, José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a rappelé que l’agriculture numérique avait le potentiel de contribuer aux Objectifs de développement durable. « L’innovation numérique est également liée aux capacités agricoles de précision émergentes, qui permettent aux agriculteurs de réduire leur utilisation d’intrants chimiques, de machines et d’eau pour irriguer les cultures », a-t-il précisé. Plusieurs centaines de personnes, notamment des ministres, des représentants de la société civile du secteur privé et des ONG, ont participé à ces deux journées de séminaire. La première journée a notamment été marquée par « un dialogue de haut niveau », sur la manière de construire la résilience et de renforcer les petites exploitations agricoles en comblant les fossés numérique, rural et de genre. La protection des données, de leur propriété à leur utilisation éthique, a également animé les échanges.

Didier Bouville