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La consommation de produits phytosanitaires par les agriculteurs français a baissé, en quantité (tonnages), de 2% en 2017 par rapport à 2016, a indiqué le ministère de l’Agriculture, le 10 avril, confirmant une information dévoilée par France Nature Environnement (FNE). L’indicateur de référence Nodu (nombre de traitements «moyens» appliqués à l’échelle nationale), n’a toutefois pas encore été révélé. L’annonce a été faite en marge de la présentation d’une version actualisée du plan Ecophyto 2, baptisé Ecophyto 2+, devant des acteurs associatifs et agricoles. «Nous sommes loin du compte. C’est pour cette raison que nous mobilisons beaucoup plus de moyens dans le cadre d’Ecophyto 2+», indique déjà le ministère, dont l’objectif est d’atteindre une diminution de l’usage des phytos de -25% d’ici 2020 et -50% d’ici 2025. Réagissant à ces annonces, France Nature Environnement (FNE) a qualifié l’objectif du gouvernement « d’intenable», malgré certaines «avancées» du plan Ecophyto 2+, comme l’augmentation de la redevance pour la pollution diffuse» et la «séparation vente/conseil de pesticides».

Didier Bouville

Dans son Étude économique de la France, rapport bisannuel remis le 9 avril au ministre de l’Économie Bruno Le Maire, l’OCDE recommande à la France de «renforcer l’évaluation des risques des produits phytosanitaires, notamment ceux de leurs effets croisés». L’organisation économique, qui rappelle que la France «est un des principaux consommateurs de pesticides», estime notamment «qu’intégrer l’évaluation des impacts environnementaux à l’ensemble des procédures d’autorisations des produits agricoles aux niveaux national et européen permettrait des gains environnementaux et de santé publique». Elle encourage également la France à «contribuer à la recherche européenne» pour «remplacer les substances identifiées comme les plus nocives». L’organisation estime par ailleurs «qu’accélérer la transition vers des modes de production plus durable (agroécologie), prévus par les plans écophyto et biodiversité serait positif». Plus globalement, l’OCDE établit sa prévision de croissance du PIB français à +1,3% en 2019 et 2020 et «encourage le gouvernement à poursuivre sur la voie des réformes» tant celles qu’il a déjà engagées, que celles recommandés par l’OCDE et à même, selon l’organisation, de «favoriser une croissance plus inclusive».

Didier Bouville

«En 2018, dans un contexte de hausse des prix à la consommation, les achats en volume de viande par les ménages pour leur consommation à domicile se contractent de nouveau» pour la quatrième année consécutive, explique le ministère de l’Agriculture dans une note de conjoncture du 9 avril. Toutes les espèces sont concernées par cette désaffection à l’exception de la viande de canard dont les volumes progressent après deux années marquées par une crise sanitaire. La consommation de viande de porc à domicile (45% des quantités de viandes achetées par les ménages) diminue de 3,4% tant du fait de la viande fraîche que des charcuteries dont le déclin s’accélère. Les achats des ménages de viande bœuf (18% des quantités totales) diminuent de 3,3% en 2018. Alors que depuis 2012, la consommation viande de bœuf haché était à la hausse, elle diminue de 1% «en lien probable avec l’augmentation de son prix d’achat», explique la note. Le poulet (17% des achats) n’est pas non plus épargné. Sous toutes ses formes, sa consommation à domicile diminue de 1,1% en 2018, après avoir progressé de 1,5% en 2017.

Didier Bouville

Une baisse ou un effacement de la TVA sur les produits de première nécessité «n’est pas l’idée la plus facile à mettre en œuvre, ni le meilleur moyen de soutenir le pouvoir d’achat», a estimé Gérald Darmanin, ministre des Comptes Publics dans une interview au Journal du Dimanche le 7 avril. «Il ne faudrait pas qu’une perte de recettes pour l’État se traduise seulement par une augmentation des marges des distributeurs», a ajouté le ministre qui estime par ailleurs que la mesure pourrait demander de «débattre des années avec la Commission européenne» car «instaurer une TVA à 0% n’est pas possible dans le cadre des règles actuelles». La proposition, une demande récurrente du mouvement des Gilets Jaunes, avait été reprise par Xavier Bertrand le 14 mars dernier qui proposait notamment d’instaurer une TVA à 0% sur «100 à 200 produits».

Didier Bouville

Le tribunal correctionnel de Lille a condamné deux activistes antispécistes le 8 avril, respectivement à dix et six mois de prison ferme pour avoir dégradé ou incendié des boucheries, restaurants ou commerces des Hauts-de-France. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l’encontre d’un médiateur social de 23 ans et d’une auxiliaire de puériculture de 29 ans. Le couple était poursuivi pour une quinzaine de faits au total, dont des tags, bris de vitrines et plusieurs dégradations par incendie à l’aide de bidons d’essence ou de cocktails Molotov, dans des communes du Nord et du Pas-de-Calais entre novembre 2018 et février 2019. «C’est une peine adaptée à la personnalité des prévenus», a réagi auprès de l’AFP leur avocate, Me Muriel Ruef, précisant ne pas avoir encore décidé si elle allait ou non faire appel.

Didier Bouville

Les filières sous signes officiels de qualité et d’origine (Siqo) se disent prêtes, dans un communiqué de presse du 8 avril, à relever le défi de l’approvisionnement de la restauration collective. «Aucun des arguments visant à montrer une incapacité technique ou économique des Siqo à répondre aux besoins de la restauration collective n’est recevable», clament les structures représentantes des Siqo, Origin France (AOP, IGP) et Fedelis (Label rouge, IGP, AOP, STG). Les filières sous Siqo arguent «un potentiel de production largement supérieur à ce qui est aujourd’hui réellement commercialisé» et des exemples prouvant «qu’il est tout à fait possible de préserver l’équilibre économique avec une optimisation des produits utilisés: grammages adaptés, forte limitation du gaspillage… ».

Didier Bouville

La Fnab (agriculteurs bio) et Synabio (industriels bio) exigent, dans un communiqué du 4 avril, l’instauration d’un «moratoire» sur les nouveaux projets de construction de serres chauffées bio jusqu’au vote du comité national d’agriculture biologique (Cnab) sur leur interdiction dans le cadre de la bio. Le comité, qui devait se prononcer le 3 avril, a reporté sa décision pour juillet. Selon la Fnab et Synabio, le chauffage des serres pour la production de fruits et légumes «hors saison» est «incompatible» avec le cahier des charges bio qui implique «une utilisation responsable de l’énergie» et «impose le respect des cycles naturels». «Plus la décision d’interdiction est reportée, plus de nouveaux projets sortent de terre» regrette Jean-Marc Lévêque, président du Synabio.

Didier Bouville

Le Gnis (interprofession des semences) a présenté le 4 avril son dernier «accord interprofessionnel relatif à la recherche et à l’innovation variétale dans le domaine des céréales à paille», avec une CVO qui passe de 0,70 €/t à 0,90 €/t. Il s’agit de «permettre un financement de la recherche plus équilibré entre les semences certifiées et les semences de ferme», a expliqué en marge d’un colloque Thierry Momont, président de la section céréales à paille et protéagineux, saluant le vote à l’unanimité du conseil d’administration de l’AGPB (producteurs de blé). Cet accord sur les campagnes 2019-20 à 2021-22 augmente la cotisation à la charge des agriculteurs à 0,90 €/t (contre 0,70 €/t). En même temps que le remboursement sur achat de semences certifiées passe de 2,8 €/q à 5 €/q. Le décret d’extension est attendu «mi-juin». Changement sémantique, la CVRO (Cotisation volontaire rendue obligatoire) devient la Criv (Contribution à la recherche et l’innovation variétale. Le FSOV (Fonds de soutien à l’obtention végétale) se voit doté de 1,5 M€ par an, grâce à « un solde des exercices précédents », a indiqué Thierry Momont.

Didier Bouville

Le 4 avril, lors de la biennale d’Axema, l’équipe organisatrice du Sima a annoncé que la prochaine édition du salon se tiendra du dimanche 8 au jeudi 12 novembre 2020, au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte. Dans un contexte agricole en mutation, en raison des nouvelles exigences des consommateurs et des évolutions réglementaires, et à l’approche de son 100ème anniversaire, le salon a été inauguré pour la première fois en 1922, le SIMA affiche une ambition renouvelée. Le salon se tiendra donc désormais en novembre les années paires afin de mieux répondre aux attentes exprimées par les exposants comme par les visiteurs internationaux, il renouvelle son positionnement, avec un contenu « encore plus riche en termes de conférences, de tables rondes, d’événements « et par la mise en valeur encore « plus marquée des innovations de tout le secteur agricole, dans sa plus large dimension internationale ». La nouvelle identité du salon sera dévoilée prochainement. Le SIMA fêtera son centième anniversaire du 30 octobre au 3 novembre 2022.

Didier Bouville

Le gouvernement italien a présenté le 2 avril un «plan de conservation et de gestion du loup», qui détaille 22 mesures visant à protéger les populations de prédateurs en Italie, et les faire « coexister » avec les activités pastorales. Élaborée à partir d’une « rigoureuse analyse scientifique et technique», la feuille de route renonce notamment aux mesures prévoyant des abattages de loups, pourtant intégrées dans le plan rédigé par le précédent gouvernement en 2017. A l’époque, ces annonces avaient suscité « une série de protestations de la part d’associations de protection de l’environnement», rappelle le quotidien italien «La Stampa». Coldiretti, le principal syndicat agricole du pays a déploré cette décision, et a appelé l’État à ne «pas laisser mourir les brebis et les vaches», alertant sur le risque que des «milliers de familles» d’éleveurs soient «obligés de quitter les montages». L’Italie, où le loup avait quasiment disparu dans les années 80, abrite entre 18 et 20% de la population lupine européenne

Didier Bouville