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Sur l’année 2019, Biolait, premier collecteur de lait bio en France, a décidé d’inciter ses producteurs à réduire de 5 % leur production, annonce Ludovic Billard, président de l’OPC (organisation de producteurs commerciale) interrogé par Agra Presse. «La croissance linéaire de la consommation va un peu moins vite que celle des conversions qui se fait par à-coups, argue-t-il. Nous risquons d’avoir des excédents au printemps». Et cette gestion l’offre permet que «le prix, et donc le revenu des éleveurs, ne dégringole pas trop». Dans la pratique, si les éleveurs produisent davantage que 95% de la moyenne des trois dernières années, alors les volumes supplémentaires ne seront payés que la moitié du prix d’acompte, soit 200 euros les 1000 litres pour 2019. Une décision prise par le conseil d’administration de Biolait, en concertation avec les producteurs. «Cela durera peut-être en 2020 mais d’ici un ou deux ans, nous allons retrouver l’équilibre», prévoit le président de Biolait.

Didier Bouville

Le 10 avril, le centre d’étude et de prospective du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté le livre Actif’Agri. Transformations des emplois et des activités en agriculture. Il s’agit d’un ouvrage collectif qui a pour ambition d’éclairer et comprendre les évolutions des emplois et des activités en agriculture. Il rassemble donc les analyses économiques, sociologiques et statistiques d’une quarantaine d’experts afin de dresser un panorama détaillé du secteur, en associant réflexions qualitatives, données quantitatives et infographies. Au-delà de cette analyse « quantitative », l’ouvrage illustre aussi les évolutions qui s’opèrent dans le monde agricole. Il montre que ce secteur se réinvente, que l’organisation et que les compétences se transforment. « Être agriculteur n’est plus seulement une destinée ou une vocation, liée à une histoire familiale », précise un communiqué du ministère. Le métier de chef d’exploitation se rapproche de plus en plus de celui des chefs de petites entreprises des autres secteurs économiques. L’ouvrage Actif’Agri. Transformations des emplois et des activités en agriculture sera disponible en librairie fin avril.

Didier Bouville

Dans un communiqué conjoint du 10 avril, les ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l’Agriculture annoncent le lancement officiel d’un «comité d’orientation stratégique et de suivi» qui vise à contrôler l’application du plan Ecophyto 2+. Au sein de ce dispositif, le préfet Pierre-Etienne Bisch, coordinateur interministériel depuis décembre, devrait prendre la tête d’une «task force», regroupant des « acteurs publics et privés engagés en faveur de la réduction des usages de produits phytosanitaires». Le gouvernement a par ailleurs réaffirmé les objectifs du plan, à savoir la réduction de moitié des produits phytos «d’ici 2025» et la sortie du glyphosate pour «une majorité d’usage» avant la fin 2020. 30 millions d’euros seront débloqués pour la recherche, afin «d’identifier des voies alternatives» à l’emploi des produits phytos.

Didier Bouville

Les statuts de France Brebis Laitière (FBL) sont contestés par la Confédération paysanne et la Coordination rurale dans des communiqués de presse du 10 avril. Prévue dans le plan de la filière ovine française comme «une première étape», la FBL, dont l’assemblée générale constitutive s’est tenue le 9 avril, devait préfigurer la création d’une interprofession nationale dédiée au lait de brebis. Les deux syndicats minoritaires déplorent «une répartition déséquilibrée des postes» alors que «la FNO rafle 80 % des sièges» du collège producteur. Tous deux demandent une répartition calée sur les scores nationaux des dernières élections aux chambres d’agriculture (55% FNSEA, 21% CR et 20% Conf’). Dans la situation actuelle, la Conf’ doute de sa participation au sein de la FBL ce qui pourrait remettre en cause la reconnaissance par les pouvoirs publics de l’association comme interprofession, estime le syndicat.

Didier Bouville

La consommation de produits phytosanitaires par les agriculteurs français a baissé, en quantité (tonnages), de 2% en 2017 par rapport à 2016, a indiqué le ministère de l’Agriculture, le 10 avril, confirmant une information dévoilée par France Nature Environnement (FNE). L’indicateur de référence Nodu (nombre de traitements «moyens» appliqués à l’échelle nationale), n’a toutefois pas encore été révélé. L’annonce a été faite en marge de la présentation d’une version actualisée du plan Ecophyto 2, baptisé Ecophyto 2+, devant des acteurs associatifs et agricoles. «Nous sommes loin du compte. C’est pour cette raison que nous mobilisons beaucoup plus de moyens dans le cadre d’Ecophyto 2+», indique déjà le ministère, dont l’objectif est d’atteindre une diminution de l’usage des phytos de -25% d’ici 2020 et -50% d’ici 2025. Réagissant à ces annonces, France Nature Environnement (FNE) a qualifié l’objectif du gouvernement « d’intenable», malgré certaines «avancées» du plan Ecophyto 2+, comme l’augmentation de la redevance pour la pollution diffuse» et la «séparation vente/conseil de pesticides».

Didier Bouville

Dans son Étude économique de la France, rapport bisannuel remis le 9 avril au ministre de l’Économie Bruno Le Maire, l’OCDE recommande à la France de «renforcer l’évaluation des risques des produits phytosanitaires, notamment ceux de leurs effets croisés». L’organisation économique, qui rappelle que la France «est un des principaux consommateurs de pesticides», estime notamment «qu’intégrer l’évaluation des impacts environnementaux à l’ensemble des procédures d’autorisations des produits agricoles aux niveaux national et européen permettrait des gains environnementaux et de santé publique». Elle encourage également la France à «contribuer à la recherche européenne» pour «remplacer les substances identifiées comme les plus nocives». L’organisation estime par ailleurs «qu’accélérer la transition vers des modes de production plus durable (agroécologie), prévus par les plans écophyto et biodiversité serait positif». Plus globalement, l’OCDE établit sa prévision de croissance du PIB français à +1,3% en 2019 et 2020 et «encourage le gouvernement à poursuivre sur la voie des réformes» tant celles qu’il a déjà engagées, que celles recommandés par l’OCDE et à même, selon l’organisation, de «favoriser une croissance plus inclusive».

Didier Bouville

«En 2018, dans un contexte de hausse des prix à la consommation, les achats en volume de viande par les ménages pour leur consommation à domicile se contractent de nouveau» pour la quatrième année consécutive, explique le ministère de l’Agriculture dans une note de conjoncture du 9 avril. Toutes les espèces sont concernées par cette désaffection à l’exception de la viande de canard dont les volumes progressent après deux années marquées par une crise sanitaire. La consommation de viande de porc à domicile (45% des quantités de viandes achetées par les ménages) diminue de 3,4% tant du fait de la viande fraîche que des charcuteries dont le déclin s’accélère. Les achats des ménages de viande bœuf (18% des quantités totales) diminuent de 3,3% en 2018. Alors que depuis 2012, la consommation viande de bœuf haché était à la hausse, elle diminue de 1% «en lien probable avec l’augmentation de son prix d’achat», explique la note. Le poulet (17% des achats) n’est pas non plus épargné. Sous toutes ses formes, sa consommation à domicile diminue de 1,1% en 2018, après avoir progressé de 1,5% en 2017.

Didier Bouville

Une baisse ou un effacement de la TVA sur les produits de première nécessité «n’est pas l’idée la plus facile à mettre en œuvre, ni le meilleur moyen de soutenir le pouvoir d’achat», a estimé Gérald Darmanin, ministre des Comptes Publics dans une interview au Journal du Dimanche le 7 avril. «Il ne faudrait pas qu’une perte de recettes pour l’État se traduise seulement par une augmentation des marges des distributeurs», a ajouté le ministre qui estime par ailleurs que la mesure pourrait demander de «débattre des années avec la Commission européenne» car «instaurer une TVA à 0% n’est pas possible dans le cadre des règles actuelles». La proposition, une demande récurrente du mouvement des Gilets Jaunes, avait été reprise par Xavier Bertrand le 14 mars dernier qui proposait notamment d’instaurer une TVA à 0% sur «100 à 200 produits».

Didier Bouville

Le tribunal correctionnel de Lille a condamné deux activistes antispécistes le 8 avril, respectivement à dix et six mois de prison ferme pour avoir dégradé ou incendié des boucheries, restaurants ou commerces des Hauts-de-France. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l’encontre d’un médiateur social de 23 ans et d’une auxiliaire de puériculture de 29 ans. Le couple était poursuivi pour une quinzaine de faits au total, dont des tags, bris de vitrines et plusieurs dégradations par incendie à l’aide de bidons d’essence ou de cocktails Molotov, dans des communes du Nord et du Pas-de-Calais entre novembre 2018 et février 2019. «C’est une peine adaptée à la personnalité des prévenus», a réagi auprès de l’AFP leur avocate, Me Muriel Ruef, précisant ne pas avoir encore décidé si elle allait ou non faire appel.

Didier Bouville

Les filières sous signes officiels de qualité et d’origine (Siqo) se disent prêtes, dans un communiqué de presse du 8 avril, à relever le défi de l’approvisionnement de la restauration collective. «Aucun des arguments visant à montrer une incapacité technique ou économique des Siqo à répondre aux besoins de la restauration collective n’est recevable», clament les structures représentantes des Siqo, Origin France (AOP, IGP) et Fedelis (Label rouge, IGP, AOP, STG). Les filières sous Siqo arguent «un potentiel de production largement supérieur à ce qui est aujourd’hui réellement commercialisé» et des exemples prouvant «qu’il est tout à fait possible de préserver l’équilibre économique avec une optimisation des produits utilisés: grammages adaptés, forte limitation du gaspillage… ».

Didier Bouville