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Après la décision du Comité des instruments de défense commerciale (IDC) de l’Union européenne d’adopter une taxe antidumping sur les importations de solution azotée en provenance des Etats-Unis, de Russie et de Trinité-et-Tobago, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, l’AGPM, l’AGPB, la CGB et la FOP dénoncent une augmentation des coûts de production pour les agriculteurs européens de 2,8 milliards d’euros sur les cinq prochaines années. « C’est un nouveau coup porté aux revenus et à la compétitivité des producteurs français de céréales, d’oléo-protéagineux et de betterave à sucre, qui sont les principaux utilisateurs de solution azotée », expliquent les organisations dans un communiqué du 12 septembre. Face à cette charge nouvelle qui s’ajoute à « une longue liste », les responsables agricoles demandent « dans le cadre des travaux engagés par le Président de la République sur le pacte productif 2025 visant à lever les freins à la compétitivité, une remise à plat de la politique économique concernant l’agriculture, pour mettre fin aux distorsions de concurrence et nous permettre de lutter à armes égales face à la concurrence internationale ».

Didier Bouville

Les autorités chinoises commencent à préparer l’après-crise alors que l’épizootie de peste porcine africaine (PPA) touche toujours de plein fouet le pays. En août, le gouvernement central a annoncé la mise en place d’une nouvelle politique globale visant à rétablir la production porcine chinoise, témoigne Jian Huang, expert de l’Institut technique du porc (Ifip) en Chine, le 11 septembre lors d’une conférence au Space. Parmi les mesures annoncées, l’indemnisation des élevages touchés par la maladie et la réduction des délais administratifs. Certaines interdictions qui jusque là limitaient le développement de l’élevage porcin ont été levées. La restriction des zones constructibles pour les élevages porcins a été supprimée, tout comme l’interdiction de construire des fermes porcines sur des terres cultivables. Dans le Sichuan, province la plus importante en termes de production porcine, les nouvelles constructions modernes pourront être subventionnées jusqu’à 5 millions d’euros. Un système d’assurance leur est également proposé. Si un éleveur déjà affecté par la PPA est à nouveau touché, il pourra être indemnisé à hauteur de près de 150 euros par truie ou porc à l’engraissement atteint par la maladie.

Didier Bouville

Le Cniel (interprofession laitière) a annoncé le 11 septembre la labellisation prochaine par le ministère de la Transition écologique de la méthodologie qu’il a créée afin que les éleveurs soient rémunérés pour leurs efforts contre le changement climatique. Le référentiel «Label bas carbone» a été créé en novembre 2018 par le ministère de la Transition écologique. Les filières bovines ont développé une méthodologie de calcul nommée «Carbon Agri» conforme à ce label. Il prévoit qu’une entreprise ou une collectivité qui veut compenser sa production de CO2 finance le projet de réduction des émissions de carbone d’un groupement d’éleveurs à travers un contrat sur cinq ans. «Aujourd’hui, 9500 éleveurs sur 57 000 sont entrés dans une démarche de baisse des émissions», a déclaré à l’AFP Thierry Geslain, directeur du développement durable du Cniel. La filière s’est fixé l’objectif de réduire de 20% ses émissions de CO2 d’ici 2025.

Didier Bouville

La préfecture de l’Aveyron communique :

« L’ensemble des dossiers de demande d’indemnisation déposés par les exploitations agricoles qui détiennent des surfaces fourragères dans l’une des 63 communes reconnues sinistrées par arrêté ministériel du 7 mai 2019 portant reconnaissance du caractère de calamités agricoles pour la période du 1er août au 31 octobre 2018, a fait l’objet d’une instruction individuelle. Aujourd’hui, l’instruction de ces dossiers est en très grande partie achevée et un acompte égal à 50% de l’indemnité totale (2,9 M€) a été mis en paiement. 1 400 exploitations agricoles qui remplissent d’ores et déjà les conditions d’éligibilité bénéficient de ce premier versement. S’agissant des dossiers pour lesquels des éléments complémentaires ont été demandés, des versements seront effectués au fur et à mesure de l’avancement de l’instruction. Le solde de l’indemnisation des dossiers Sécheresse 2018 pourra être mis en paiement courant dernier trimestre 2019 dès validation de la demande de complément auprès du Comité National de Gestion des Risques Agricoles (CNGRA) ».

Didier Bouville

«Nous allons remettre en chantier le dossier de l’étiquetage de l’origine des viandes», a indiqué le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume dans son discours au Space, le 10 septembre à Rennes. «Les parlementaires sont motivés, le gouvernement les soutient», a-t-il souligné, sans donner plus de précisions sur les mesures envisagées et ni le calendrier. De source syndicale, il s’agirait d’étendre à toutes les viandes l’obligation d’affichage de l’origine en restauration déjà en vigueur pour la viande bovine. «Nous avons laissé le temps aux uns et autres de s’organiser», a souligné M. Guillaume, reconnaissant que cette mesure «ne va pas faire plaisir à certains au milieu de la filière». Dans son discours, le locataire de la Rue de Varenne a aussi défendu l’accord de libre-échange avec le Canada (Ceta), après avoir été pris à partie par la Confédération paysanne sur ce sujet lors de sa visite. «Pour le gouvernement, c’est un bon accord économique», a-t-il insisté, précisant que la France a importé «12 t de viande bovine» en provenance du Canada et que «36 fermes canadiennes sont labellisées [pour produire de la viande sans hormones] sur les 72 000» du pays.

Didier Bouville

«D’ici 2020, nous allons dépasser le seuil symbolique du milliard de litres de lait bio produit en France», prévoit Antoine Auvray, économiste à l’interprofession laitière le 10 septembre lors d’une conférence au Space. «La filière lait bio a changé de dimension», renchérit Benoît Baron de l’Idèle. Si les acteurs du secteur ont pu avoir quelques «sueurs froides» au printemps de peur d’une production excédentaire, tous s’accordent aujourd’hui sur la bonne dynamique de la consommation qui permettra d’absorber les volumes supplémentaires. La gamme des produits laitiers bio, aujourd’hui plutôt concentrée sur le lait de consommation, est amenée à s’élargir. Les fromages semblent être le marché le plus porteur. «Il y a un élargissement de l’offre en fromages qui s’est opéré récemment, observe Benoît Baron. Les fromages bio ne vont pas rester à seulement 1% de l’offre de fromages dans les rayons et à 10% du lait transformé. Ces proportions sont amenées à augmenter.» Des opportunités en restauration hors foyer «pourraient exploser», assure également Ludovic Billard, président de Biolait. Pour rappel, la production laitière française (bio et conventionnel) est d’environ 25 milliards de litres.

Didier Bouville

Le premier semestre 2019 a été «marqué par une forte reprise d’activité au plan national» en termes d’investissements dans les exploitations, a indiqué le Crédit agricole lors d’une conférence de presse au Space le 10 septembre. Les réalisations de prêts ont progressé de 10,8% par rapport au premier semestre 2018 (à 3,9 Mrd€). Une dynamique particulièrement marquée en Bretagne, avec une hausse de 19% (410 M€ de prêts réalisés), dans un contexte «très favorable à quasiment toutes les filières», d’après Franck Bertrand, secrétaire général du Crédit agricole en Bretagne. Dans cette région, la reprise des investissements est «essentiellement due aux installations et aux modernisations en lait», souligne Olivier Desportes, président du Crédit agricole en Bretagne ; les prêts accordés aux élevages laitiers y représentent 24% des réalisations (+31,6% par rapport à 2018). Les emprunts destinés à robotiser les élevages (traite et alimentation) connaissent une «évolution à deux chiffres». Les autres moteurs des investissements sont les énergies renouvelables (méthanisation et photovoltaïque), ainsi que le bio, pour lequel le Crédit agricole en Bretagne a dévoilé une offre d’accompagnement spécifique.

Didier Bouville

Un complément d’études sur les besoins en eau dans la vallée du Tescou et le principe d’une retenue sur la rivière ont été décidés, le 9 septembre, par les divers protagonistes de ce dossier marqué il y a près de cinq ans par la mort de Rémi Fraisse et l’abandon du barrage de Sivens (Tarn). La résolution a été adoptée par consensus lors d’une réunion à Lisle-sur-Tarn de l’Instance de co-construction (ICC) qui réunit 51 personnes (élus locaux, associations environnementalistes et agriculteurs). Elle prévoit d’une part la poursuite d’études sur les besoins en eau, réclamées par les associations environnementalistes et qui seront menées par l’Agence de l’eau dans un délai d’un à deux mois au maximum. La retenue sera édifiée en amont du site où devait être construit le barrage de Sivens. Un deuxième axe porte sur «l’optimisation» d’une autre retenue en amont du Tescou, de 900.000 m3 selon Bernard Pezous. Enfin, l’ICC a adopté la « mutualisation » des ressources en eau contenues dans des retenues collinaires individuelles.

Didier Bouville

La députée social-démocrate, Teresa Bellanova, devient ministre de l’Agriculture dans le nouveau gouvernement italien. Agée de 61 ans, elle est originaire des Pouilles, dans le sud du pays. Ancienne syndicaliste, elle a défendu les droits des saisonniers agricoles mal payés, et a ensuite travaillé dans une organisation syndicale pour travailleurs de l’industrie alimentaire avant de rejoindre la Confédération générale Italienne du Travail. A partir de 2006, elle a siégé à Rome comme députée puis elle a été nommée, en 2014, sous-secrétaire aux politiques du travail du gouvernement Renzi. En 2016, elle devient vice-ministre du Développement économique. Depuis 2018, elle était sénatrice dans la circonscription d’Emilie-Romagne. Pour ce qui est du futur commissaire italien, l’Italie a désigné Paolo Gentiloni, ancien chef de gouvernement, issu du parti démocrate. Paolo Gentiloni, a été ministre du gouvernement Prodi de 2006 à 2008, avant de devenir ministre des Affaires étrangères du gouvernement Renzi, auquel il a succédé à la tête du gouvernement jusqu’à l’échec électoral de 2018.

Didier Bouville

Les deux coprésidents de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (Anev), Nathalie Delattre, sénatrice de la Gironde, et Philippe Huppé, député de l’Hérault, demandent un «grenelle» de la viticulture pour trouver des solutions aux difficultés de la filière. Ils proposent aux présidents des principales organisations viticoles d’organiser une série de rencontres avec les pouvoirs publics. Les problématiques sont en effet nombreuses : grêle, gel, canicule, évolution des marchés internes et internationaux, réduction de la main d’œuvre qualifiée, baisse de l’attractivité du métier de vigneron, nouvelles attentes sociétales environnementales et de lutte contre l’alcoolisme, citent les deux coprésidents de l’Anev. «La filière vitivinicole n’a pas cessé de s’adapter au fil du temps. Pourtant, ces évolutions ne semblent pas suffire. Depuis plusieurs années, la vigne et le vin sont les cibles de véritables campagnes de dénigrement», notent les deux élus. Plutôt que répondre aux coups portés à la filière les uns après les autres, ils proposent donc de réunir tous les acteurs concernés, «des professionnels aux ministères en passant par les élus de la vigne et du vin».

Didier Bouville