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Afin d’avancer sur un compromis entre les États membres sur le futur budget européen pour 2021-2027, la Finlande – qui préside le Conseil de l’UE – propose dans un projet encore confidentiel de revoir à la hausse de 10 milliards d’euros les fonds consacrés au deuxième pilier de la Pac. La présidence finlandaise propose ainsi que le cadre financier pluriannuel de l’UE atteigne 1,07% du revenu national brut de l’UE (contre 1,14% dans la proposition de la Commission européenne). Elle propose, en prix constants 2018, 254 Mrd € pour le premier pilier de la Pac (paiements directs et mesures de marché), soit le même montant que celui proposé par Bruxelles. Pour le deuxième pilier, Helsinki propose 80 Mrd €, contre 70 Mrd € dans la proposition initiale. Selon ce nouveau projet, avec un total de 334 Mrd € pour 2021-2027, le budget de la Pac diminuerait quand même d’environ 13% (à 27 États membres) par rapport à son niveau actuel. Ce projet sera présenté aux experts des États membres le 4 décembre, puis il servira de base à la discussion entre les chefs d’État et de gouvernement les 12 et 13 décembre à Bruxelles. Mais aucun accord n’est attendu lors de cette réunion.

Didier Bouville

Pour Martin Keane, le président de Glanbia, la plus grande laiterie irlandaise, la croissance illimitée de la production laitière irlandaise va prendre fin. L’Irlande a en effet augmenté sa production d’un tiers depuis la fin des quotas, ce qui a pesé sur les prix mondiaux. Chez Glanbia, par exemple, l’expansion laitière massive s’est traduite par un doublement des volumes de transformation en huit ans. Ils sont passés de 1,5 milliards de kg de lait en 2010, à 3 Mrds kg actuellement. La croissance de 10 % l’an, des dernières années, n’est plus possible à l’avenir, selon Martin Keane. Glanbia ne peut pas continuer à mettre 100 millions d’euros par an dans les investissements pour faire face à l’expansion de la production laitière car le marché n’est pas en mesure de l’absorber, souligne-t-il. Pour lui, il n’est pas question de vouloir maitriser la production par des quotas. Mais la première règle d’une laiterie coopérative étant de prendre tout le lait produit par les coopérateurs, le prix peut être une barrière pour freiner la croissance, Glanbia étant déjà l’une des laiteries qui paie le moins cher le lait à ses producteurs en Europe. En fait Glanbia commercialise 90 % de ses produits laitiers hors de « Île Verte ». Ces exportations ont des coûts, selon le président, qui sont répercutés sur les éleveurs, même si ceux-ci sont en mesure de mieux les supporter grâce à un système de production plus compétitif à base d’herbe.

Didier Bouville

Le prix du porc (rendu abattoir) a atteint la barre symbolique des 2€/kg en Allemagne sur le marché de référence AMI, remarque le Marché du porc breton (MPB) le 28 novembre. «Après 15 cents de hausse en trois semaines, le cours officiel allemand atteint les deux euros», précise le MPB dans le commentaire de sa cotation du jeudi. «Cette tendance haussière devrait se retrouver sur de nombreuses places européennes en fin de semaine.» De son côté, le MPB a clôturé à 1,701€/kg le 28 novembre (+0,1 ct) après plusieurs semaines de stabilité. Traditionnellement, le prix de référence français est moins réactif que les tarifs allemand ou espagnol. «En Europe, le manque de porcs se fait sentir entre une demande chinoise qui a asséché l’offre et une demande toujours importante en provenance des pays de l’Est», explique le MPB. La Chine – toujours aux prises avec la peste porcine africaine, qui aurait provoqué l’abattage d’au moins un million de cochons – pourrait doubler ses importations de porc en 2019, à 3Mt (contre 1,2Mt en 2018). Le pays continuera «à encourager l’accroissement des importations», a assuré le 28 novembre le porte-parole du ministère du Commerce.

Didier Bouville

Confirmant les propos d’Emmanuel Macron lors du Salon de l’agriculture, Didier Guillaume a annoncé hier, à l’occasion de l’assemblée des territoires de la FNSafer, une loi foncière, sur laquelle les députés devraient se pencher «début 2022», juste avant la fin du quinquennat, rapporte-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture. Cette loi se concentrera sur la régulation du marché foncier, sans évoquer la protection, «qui dépend des collectivités et qui ne fait pas encore consensus», indique Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. Lors d’un rendez-vous en amont de l’assemblée générale, le 26 novembre, Emmanuel Hyest a insisté auprès de Didier Guillaume sur les nouveaux enjeux fonciers. «L’ensemble du marché doit être régulé, y compris les parts sociétaires et le travail à façon. Quand des entreprises travaillent sur 1000, 2000, voire 12 000 hectares en région Centre, vous n’aménagez pas le territoire, vous le déménagez», estime Emmanuel Hyest. Alors que le ministère étudie actuellement les résultats de la consultation terminée fin octobre, les points d’accord identifiés lors de cette consultation pourraient faire l’objet de décrets avant la loi.

Didier Bouville

Le gouvernement néozélandais a présenté un plan de gestion de la ressource en eau appelé « Essenial Freshwater Package ». Destiné à améliorer la disponibilité et la qualité de l’eau du pays, ce plan toucherait également les élevages laitiers, selon Dairy NZ. Il prévoit, en effet, de nouvelles règles d’épandage de l’azote, de gestion des pâtures hivernales et des modalités de stockage des fourrages. Sont particulièrement concernés les feed lots. Dairy NZ a fait effectuer plusieurs études pour mesurer l’influence économique de ce « paquet-eau ». Ces analyses concluent que les nouvelles règlementations aboutiraient à une diminution de la production laitière de 25 % en 2050. La compétitivité du secteur sur le plan international en serait diminuée de 15 à 20 % et des emplois seraient remis en cause. Pour la totalité de l’économie néozélandaise, les analyses donnent un recul de 6 milliards de dollars du PIB jusqu’en 2050.

Didier Bouville

Dans un avis adopté en plénière le 27 novembre, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) propose de créer un «étiquetage contrôlé par les pouvoirs publics pour fournir une information claire quant aux conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux». L’assemblée consultative suggère ainsi un diagnostic de l’initiative «Etiquette bien-être animal» (lancée par le distributeur Casino et les ONG CIWF, OABA et LFDA), «en vue de lui accorder une reconnaissance officielle pour en élargir l’usage». «Il s’avère difficile pour les consommatrices et les consommateurs de connaître avec certitude les conditions d’élevage des animaux», précise l’avis. Présenté par les rapporteures Anne Garreta (CGT) et Marie-Noëlle Orain (personnalité associée), le rapport préconise une vingtaine de mesures, dont un plan national pour les abattoirs de proximité, un renforcement de la réglementation européenne ou encore l’interdiction de «la construction de nouveaux bâtiments en caillebotis intégral». Le Cese se positionne aussi pour une interdiction de «la caudectomie et castration sans anesthésie des porcs», ainsi que du «débecquage des volailles», des pratiques «auxquelles les élevages de certains États membres n’ont déjà plus recours».

Didier Bouville

Le Parlement européen a donné le 27 novembre son feu vert (par 461 voix contre 157 et 89 abstentions) à la nouvelle Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen qui prendra officiellement ses fonctions le 1er décembre. Dans son discours prononcé avant le vote, celle-ci a souligné que Janusz Wojciechowski, nouveau commissaire à l’Agriculture, «veillera à ce que nos agriculteurs puissent prospérer tout en s’adaptant aux nouvelles réalités» avec une double transition, climatique et numérique, à mener. Une stratégie sur l’alimentation durable «de la ferme à la fourchette», préparée par la nouvelle commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, sera présentée au printemps 2020. «Cela suppose notamment que les jeunes agriculteurs puissent avoir accès au capital, mais aussi que les denrées alimentaires importées de pays tiers respectent les normes environnementales de l’Union européenne», a précisé Ursula von der Leyen. Parmi les autres commissaire qui prendront leurs fonctions dans le nouvel exécutif bruxellois : Phil Hogan en charge du Commerce, Virginijus Sinkevicius en charge de l’Environnement, et les vice-présidents Frans Timmermans en charge du « pacte vert » européen et Margrethe Vestager qui conserve, notamment, son portefeuille à la Concurrence.

Didier Bouville

«Le loup doit être régulé sans plafond», estiment la FNSEA et plusieurs de ses associations spécialisées animales (ovins, bovins et équins) dans un communiqué du 26 novembre, à la veille d’une manifestation nationale prévue le 27 novembre. Le même jour se tiendra une réunion du groupe national loup. Les organisations syndicales y demanderont «que le loup soit soumis à une régulation sans plafond de prélèvement, tout au long de l’année et sur tous les territoires, y compris dans les cœurs de parcs naturels nationaux et les réserves naturelles». «Notre demande reste la même: faire baisser la pression de prédation», explique Claude Font, en charge du dossier à la FNO (éleveurs d’ovins) à Agra Presse. Plus de 10 000 animaux ont été tués par le loup au 31 octobre, selon le dernier bilan officiel, et «on va finir l’année à 12 000 brebis tuées par le loup», prédit M. Font. Un niveau comparable à 2018, sachant qu’avec le relèvement du plafond de prélèvement, 93 loups ont été «détruits» au 15 novembre 2019 (contre 47 pour toute l’année 2018). En 2019, le plafond de prélèvement a été augmenté à 17% (contre 10% auparavant) de manière expérimentale. «Nous ne comprendrions pas un retour en arrière», prévient M. Font.

Didier Bouville

Un peu plus d’un mois et demi après s’être mis d’accord devant le médiateur des relations commerciale, le groupe Lactalis et l’AOP (Association d’organisations de producteurs) Unell annoncent, dans un communiqué le 26 novembre, qu’ils viennent de signer leur accord-cadre portant notamment sur la fixation du prix du lait. La formule de prix se divise, selon le mix produit du groupe, en trois parties: produits de grande consommation (PGC) sur le marché intérieur; PGC à l’export; produits industriels. Seule la partie «PGC marché intérieur» intègre le coût de production des éleveurs, explique Claude Bonnet, président de l’Unell, interrogé par Agra Presse. Sur ce segment, le coût de production (fixé à «355 euros les 1000 litres») pèse pour moitié dans la fixation du prix, s’y ajoutent les indicateurs de marché. Les deux parties se sont donné six mois pour évaluer les effets de cet accord sur le prix payé aux producteurs.

Didier Bouville

Les députés de la commission des affaires économiques examinent, à partir du 26 novembre en soirée, une proposition de loi (PPL) émanant des députés LREM et Modem, dont l’objectif est «l’information du consommateur sur la qualité des denrées alimentaires et du vin», explique Valéria Faure-Muntian, vice-présidente de la commission. Dans les faits, cette PPL reprend huit mesures qui avaient été votées dans le cadre de la loi Egalim mais qui ont retoquées par le conseil constitutionnel comme cavalier législatif. Il s’agit notamment des mesures sur l’étiquetage de l’origine du miel, de la provenance du vin, du lieu d’affinage pour les fromages fermiers ou encore l’autorisation de la fabrication de vins mousseux autres que la «Clairette de Die» à l’intérieur des aires délimitées ayant droit à cette AOP. 118 amendements ont été déposés. Parmi eux, rendre obligatoire l’étiquetage de la viande tant comme viande fraîche que comme ingrédient ; l’interdiction d’utiliser des dénominations associées aux produits d’origine animale (steak, yaourts…) pour des produits alimentaires à majorité végétale ou encore l’obligation d’afficher «contient du sel nitrité» pour les produits concernés par cette mention. La discussion en séance publique est prévue pour le 3 décembre.

Didier Bouville