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Missionné par le cabinet du ministre de l’Agriculture, le CGAAER a étudié «les conditions d’une pérennité économique de l’élevage» dans le Massif central. Pour les inspecteurs de l’administration, l’agriculture locale «ne trouve pas les marchés susceptibles de payer ses produits à leur juste valeur». Des mesures réalisées en 2018 en Auvergne et en Lozère montrent par exemple une valorisation limitée des AOP: 24 €/l supplémentaires en moyenne par rapport à des laits conventionnels sans indication géographique. Partant de ce constat, les inspecteurs encouragent le ministère à valoriser les bénéfices environnementaux des exploitations. La mission suggère ainsi de remplacer le système d’aide actuel «par un montant de rémunération annuelle pour service rendu d’environ 875 € l’hectare». La mesure augmenterait de 75% le budget alloué à l’agriculture locale, mais constituerait une incitation à maintenir, selon les inspecteurs, «l’un des élevages les plus respectueux des objectifs nationaux de transition agroécologique».

Didier Bouville

L’objectif fixé par le gouvernement d’exporter 20 000 tonnes de viande bovine en Chine d’ici fin 2020 est «tout à fait raisonnable», a réagi Guy Hermouet, président de la section bovine d’Interbev (interprofession bétail et viandes), auprès d’Agra Presse. Ce but a été fixé par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume lors d’une audition au Sénat le 12 novembre. «Cela représente 400 tonnes par semaine», précise M. Hermouet, ajoutant que «l’objectif à terme est de 50 000 tonnes par an». D’après lui, entre janvier et novembre 2019, l’Hexagone a expédié 263 tonnes de viande bovine en Chine. Le marché chinois s’est rouvert à la France en 2018 et le ministre de l’Agriculture insiste depuis plusieurs mois auprès de la filière pour qu’elle s’organise et envoie des volumes plus conséquents. Aujourd’hui, cinq entreprises françaises sont agréées à l’import par les autorités chinoises et plusieurs autres ont déposé une demande, indique Guy Hermouet, confiant sur la suite de la procédure. D’après lui, Jean-Paul Bigard (président du groupe Bigard et premier acteur de la viande bovine en France) «a vu la motivation du président de la République lors du voyage en Chine et a compris que cet enjeu est politique pour la France».

Didier Bouville

Egalim : les fromages fermiers inclus dans l’objectif d’approvisionnement des cantines

«Les fromages fermiers [sont] inclus dans les produits dits « durables » éligibles en restauration collective au sens de la loi Egalim», se félicite la Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA) dans un communiqué de presse du 18 novembre. Ils étaient initialement exclus de l’article 24 de la loi Egalim fixant l’objectif d’approvisionnement des collectivités locales à 50% de produits durables et de qualité. Le syndicat assure que le ministère de l’Agriculture vient officiellement de les ajouter dans la liste des produits éligibles. «C’est une grande avancée en faveur des producteurs de fromages fermiers, qu’ils soient faits à base de lait de chèvre, de vache ou de brebis», s’enthousiasme la Fnec. Le syndicat assure «continuer le travail afin de faire reconnaître également les autres produits laitiers dont le qualificatif fermier ne bénéficie pas d’encadrement réglementaire, comme les yaourts, le beurre et la crème».

Didier Bouville

«La castration à vif des porcelets sera interdite fin 2021», a annoncé le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, le 17 novembre au micro de RTL. «Il faudra faire autre chose, il faudra une anesthésie», a-t-il précisé. «Nous sommes agréablement surpris», a réagi Pauline di Nicolantonio, chargée de ce sujet à Welfarm. Jusqu’à présent, «Didier Guillaume n’avait jamais été clair sur une interdiction législative» de la castration, explique-t-elle à Agra Presse. L’ONG reste toutefois «vigilante» sur le choix des techniques alternatives. «Aujourd’hui, l’anesthésie n’apporte pas de garantie suffisante», estime Pauline di Nicolantonio. «On préfèrerait l’élevage de mâles entiers ou l’immunocastration, deux alternatives sans coût pour les éleveurs, plus facilement gérables et contrôlables.» «Nous sommes incapables de dire aujourd’hui si ce sera faisable» à la date fixée par le ministre, estime de son côté François Valy, président de la FNP (éleveurs de porcs). «Cela dépendra des avancées et des discussions. Pour réaliser une anesthésie, il faut des produits auxquels seuls les vétérinaires ont accès aujourd’hui, mais pas les éleveurs», rappelle le syndicaliste.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a indiqué le 17 novembre que la décision du gouvernement sur la distance d’épandage des pesticides par rapport aux habitations serait annoncée «début décembre». Didier Guillaume, interrogé au Grand Jury RTL-Le Figaro-TF1/LCI, a précisé que 53700 Français ont répondu à la concertation qui a été lancée sur cette question. «Nous sommes en train de faire le point sur cette concertation et le Premier ministre, dans les semaines qui viennent, début décembre, annoncera la position du gouvernement», a déclaré le ministre. Cette position «s’appuiera sur la science» et «sur la discussion locale», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, la base du gouvernement, c’est 10 mètres et 5 mètres: 10 mètres pour les cultures hautes et 5 mètres pour les cultures basses», a-t-il rappelé. L’arrêté qui sera pris par le gouvernement «prévoira des cas en fonction de la concertation locale», a expliqué le ministre. «S’il faut faire 20 mètres à certains endroits, on fera 20 mètres à certains endroits» et «s’il y a une concertation qui arrive à 100 mètres, ce sera 100 mètres», a-t-il ajouté.

Didier Bouville

La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher a rappelé, à l’occasion des Assises de la bio le 14 novembre, les leviers actionnés par le ministère pour assurer des «avancées notables» lors des négociations commerciales 2020, notamment en agriculture biologique. La secrétaire d’État a ainsi demandé à la DGCCRF de considérer «les CGV (conditions générales de vente, NDLR) et les conventions annuelles comme un axe de vigilance pour l’enquête nationale sur les prochaines négociations annuelles». Dans le cadre de l’application de la loi Egalim, Bercy promet également un renforcement des contrôles sur les produits certifiés AB afin d’éviter les fraudes. Des mesures qui seront complétées par la poursuite de l’accompagnement des interprofessions sur la montée en gamme, ainsi que sur «la croissance à l’export». Pour Daniel Sauvaitre, secrétaire général d’Interfel (interprofession des fruits et légumes), ces annonces demeurent des «incantations qui n’auront aucun résultat sur le terrain», mais qui pourraient tout de même produire un effet indirect, «en culpabilisant certains acteurs».

Didier Bouville

La FNSEA et les JA ont lancé un mot d’ordre à leur réseau le 14 novembre en vue d’une mobilisation nationale le 27 novembre, ont indiqué les syndicats à Agra Presse, confirmant une information de l’AFP. Le mot d’ordre se situe dans la continuité des actions qui se sont déroulées cet automne, à savoir l’opposition à «l’agribashing», aux accords de libre-échange et aux distorsions de concurrence. Les syndicats majoritaires ont prévu de communiquer sur les modalités de leur action la semaine prochaine. Dans le cadre de cette journée d’action, la FRSEA Ile-de-France a déjà choisi de focaliser sa mobilisation sur la problématique des zones de non-traitement (ZNT). Les agriculteurs franciliens «convergeront vers Paris en tracteurs le 27 novembre prochain afin d’interpeller le président de la République, Emmanuel Macron», indique l’AFP, citant un communiqué du syndicat. Les précédentes journées d’action nationales avaient eu lieu le 22 octobre (sous le slogan «Macron, réponds-nous!») et le 8 octobre.

Didier Bouville

La mobilisation des agriculteurs allemands contre la multiplication des pressions environnementales qui s’exercent sur eux ne régresse pas. Six fédérations syndicales du DBV manifestent le 14 novembre à Hambourg lors de la réunion des ministres de l’Environnement des Länder pour demander une politique de concertation en matière d’écologie et pour refuser les oukases en la matière. Le mouvement « Land Schafft Verbindung », indépendant des centrales syndicales, prévoit de son coté de manifester le 26 novembre avec l’objectif de bloquer Berlin. Enfin, le groupe autour de Bauer Willi (Dr Willi Kremer Schilling, exploitant agricole), à l’origine de la campagne des croix vertes, demande à tous les visiteurs du salon Agritechnica qui se déroule à Hanovre du 10 au 16 novembre de porter un brassard vert. Un stock est à la disposition des visiteurs à l’entrée du Salon.

Didier Bouville

Selon le quotidien allemand « TAZ », les organismes de contrôle des légumes bio du Sud de l’Espagne ferment les yeux sur l’utilisation d’engrais chimiques. Les producteurs bio utiliseraient des engrais interdits en bio, estime le quotidien berlinois, en se référant à ses propres recherches. Ainsi, les organismes de contrôle d’Andalousie autoriseraient des engrais à teneur d’azote telle, que de l’avis d’experts, ces teneurs ne peuvent provenir que d’engrais chimiques de synthèse. Concrètement, il s’agit selon le journal des engrais Nitromax et Rixol. Nitromax contient selon l’organisme de contrôle 34 % d’azote et Trixol 24 % d’azote. Or, les engrais autorisés en bio ne peuvent contenir que 15 % d’azote maximum selon l’expert du journal. D’où la conclusion du quotidien berlinois. TAZ souligne que la majorité des tomates, paprika et concombres bio pour l’Allemagne, viennent de cette région espagnole.

Didier Bouville

Contre l’avis du gouvernement, les sénateurs ont adopté le 13 novembre, lors de la première lecture du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, des amendements pérennisant le dispositif d’exonération de charges patronales pour l’emploi de travailleurs saisonniers qui avait remplacé le dispositif TODE l’année dernière. Voté dans le cadre du PLFSS pour 2019, ce dispositif prévoyait une exonération de charges patronales jusqu’à 1,2 Smic puis une dégressivité jusqu’à 1,6 smic, mais avec une fin programmée pour le 1er janvier 2021. Ces mesures avaient été votées après une mobilisation des parlementaires, le gouvernement ayant initialement annoncé son intention de supprimer le dispositif d’exonération de charges TODE. Les amendements adoptés par les sénateurs l’ont été malgré un avis défavorable du secrétaires d’État auprès du ministre des comptes publics, Olivier Dussopt. «Ce qui a été voté dans le PLFSS de l’an dernier sur la période 2019-2020 est un bon compromis», a-t-il estimé, «le temps de construire de nouvelles modalités d’interventions auprès du monde agricole». Les sénateurs ont eux appuyé sur la nécessité de «rassurer les employeurs» de main-d’œuvre agricole, notamment face à leurs concurrents étrangers.

Didier Bouville