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Interviewée sur Radio Classique le 28 août, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a appelé à la mise en place de solutions «au cas par cas» pour protéger les riverains des pesticides, au lendemain de l’annulation de l’arrêté anti-phyto du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine). «Si on instaure une interdiction de 150 mètres autour des habitations partout en France, c’est 15% de notre territoire qui risque d’être ensauvagé», a alerté la présidente du syndicat, affirmant toutefois «croire encore au dialogue». Christiane Lambert estime en revanche que «le fait que les riverains se posent des questions est normal», au regard de «tout ce qui est dit, y compris de faux, sur les produits phytosanitaires». Un arrêté renforçant les Zones de non traitement (ZNT), afin de mieux protéger les riverains des traitements, doit être mis en consultation par l’exécutif en octobre.

Didier Bouville

Aidé par la faiblesse de l’euro, le blé français se montre compétitif, a noté Agritel le 28 août, ce qui lui permettra de relever le défi qui se présente à l’export compte tenu de la grosse récolte 2019. Le prix du blé français est «historiquement bas» par rapport au concurrent russe: 5 à 7 $/t Fob moins cher, a indiqué le chef analyste Nathan Cordier. Une compétitivité nécessaire vu les 20,1 Mt disponibles à l’export, dont 11,3 Mt vers les pays tiers, selon Agritel. Bonne nouvelle, l’origine France a signé le 27 août une vente en Egypte, ce qui est «plutôt rare aussi tôt dans la campagne», a-t-il souligné. «Il ne faudra pas mollir et rester compétitif tout au long de la campagne», a estimé le DG Michel Portier. Car la concurrence reste forte sur le marché mondial. Côté mer Noire, le disponible en blé à l’export est proche de celui de l’an dernier: la Russie affiche sa deuxième meilleure récolte de l’histoire (75,2 Mt), l’Ukraine des rendements au sommet (4,15 t/ha). L’UE voit sa production rebondir à 149,7 Mt, au niveau de la moyenne quinquennale et les Etats-Unis enregistrent une bonne moisson et d’importants stocks de départ. Résultat: le marché est sous pression, en baisse de près de 15 €/t rendu Rouen depuis le 1er juin.

Didier Bouville

Suite à la décision du maire de Langouet (Ille-et-Vilaine) de publier le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des habitations de sa commune, la préfète du département avait saisi la justice pour demander l’annulation de cet arrêté. Le maire, Daniel Cueff, avait été convoqué devant le tribunal administratif de Rennes le 22 août. Le 27 août, le juge a estimé que l’arrêté n’était pas valide, invoquant « le moyen tiré de l’incompétence du maire de Langouet pour réglementer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le territoire de sa commune », qui est « propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté contesté ». Si le maire a reçu de nombreux soutiens, y compris de la part du président Emmanuel Macron qui a déclaré le 23 août soutenir « dans ses intentions » le maire breton, les agriculteurs de la FNSEA regrettent de leur côté une méthode qui exclut le dialogue avec les principaux acteurs concernés. La FNSEA défend l’élaboration de chartes de bon voisinage, dont le modèle est détaillé dans le Contrat de Solutions. Le déploiement de cette charte est en cours dans les départements.

Didier Bouville

Dans une interview accordée au média en ligne Konbini le 23 août, le président de la République Emmanuel Macron affirme qu’il «soutient dans ses intentions» le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff. Cet élu comparaît depuis le 22 août devant le tribunal administratif de Rennes, pour un arrêté municipal interdisant l’utilisation de produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des habitations. «Il a raison sur ses motivations», a ajouté Emmanuel Macron, tout en indiquant ne «pas pouvoir être d’accord lorsqu’on ne respecte pas la loi». Il a par ailleurs appelé à un «encadrement des zones d’épandage des pesticides» et à «changer la loi très vite», en concertation «avec les agriculteurs». La décision du tribunal administratif est attendue avant la fin de la semaine. Un arrêté du gouvernement renforçant le dispositif des Zones de non traitement (ZNT) doit être mis en consultation en octobre.

Didier Bouville

Les prix du colza repartaient à la hausse le 26 août, tirés par l’apparente accalmie entre Washington et Pékin sur le plan commercial. Après les discussions qui ont eu lieu en marge du G7 à Biarritz, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, très vives en fin de semaine dernière, ont marqué le pas. Une détente qui a accordé un répit aux commodités agricoles telles le soja, vis-à-vis duquel les cours du colza sont d’ordinaire très dépendants. «Je pense que tout est possible. (…) Nous avons des négociations très significatives, qui n’ont jamais été aussi significatives», a assuré Donald Trump. De son côté, le principal négociateur chinois, Liu He, a assuré que Pékin était prêt à «résoudre calmement le problème par des consultations et la coopération». Vers 17h30 sur Euronext, le colza gagnait 2,50 € à 378,50 €/t sur l’échéance de novembre et 2,25 € sur celle de février, à 378,75 €/t. La Chine avait annoncé le 23 août son intention d’imposer de nouveaux tarifs douaniers sur 75 Mrd$ d’importations en provenance des Etats-Unis. Le soja fait partie des produits visés par une augmentation de la taxe d’importation de 5% prévue le 1er septembre. Le maïs et le blé verront eux leurs tarifs douaniers augmenter de 10% à partir de la mi-décembre.

Didier Bouville

«La différence dans les marges appliquées par la grande distribution» représenterait 41% de l’écart tarifaire pour le consommateur entre fruits et légumes bio et conventionnels, selon une étude de l’UFC-Que Choisir sur les «sur-marges» de la grande distribution publiée le 22 août. L’association de consommateurs s’est notamment basée sur des relevés de prix et sur les cotations de 24 produits publiées entre mai 2018 et mai 2019. La marge brute des distributeurs en bio est «en moyenne 75% plus élevée qu’en conventionnel», indique-t-elle. «Si le niveau de marge en bio est équivalent au conventionnel pour l’oignon, l’ail ou la carotte, sur les trois fruits et légumes les plus consommés (la pomme de terre, la tomate et la pomme), les marges brutes sont respectivement 83%, 109% et 149% supérieures au conventionnel», relève l’UFC-Que Choisir. Des différences «d’autant moins acceptables» pour l’association qu’elles ne sont pas justifiées par «une différence dans les frais de distribution». Elle demande à l’observatoire de la formation des prix et des marges de publier «les niveaux de marge par enseigne et par rayon» dans ses prochains travaux sur le bio et incite les consommateurs à «faire jouer la concurrence» avec les magasins spécialisés.

Didier Bouville

Le magret, qui a connu au premier semestre une forte augmentation des ventes pour la consommation à domicile (+25,9 % en volume et + 20,8 % en valeur sur les cinq premiers mois de 2019) poursuit sa stratégie de conquête des consommateurs français avec la deuxième vague de sa campagne radio, sous le slogan « le magret, facile à faire, facile à plaire ». Diffusée du 26 août au 28 septembre sur RTL, France Inter, RMC, RFM et Sud Radio, la campagne se décline en trois spots de 30 secondes basés sur les secrets de cuisson du magret. Elle sera complétée par une présence accrue du magret sur deux sites internet référence en matière de recettes : Marmiton et 750 g.

Didier Bouville

FranceAgriMer a confirmé le 21 août la bonne qualité de la récolte de blé tendre, dont le classement est équivalent à celui de la précédente moisson. 81% du blé tendre est classé supérieur ou premium (contre 83% l’an dernier), d’après les résultats provisoires d’une enquête réalisée avec Arvalis à l’entrée des silos. Ce chiffre porte sur 53% du nombre final d’échantillons attendu. Le taux de protéines dépasse 11,5 % pour 52% du volume collecté (sur 68 % d’échantillons analysés), une proportion en baisse par rapport aux 84 % notés l’an dernier. Le PS (poids spécifique) atteint des sommets avec 97 % du blé tendre au-dessus de 76 kg/hl (sur 68 % d’échantillons). L’indice de chute de Hagberg s’avère excellent, 100 % des volumes collectés dépassant 240 s (sur 64% du nombre d’échantillons attendu).

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture a décidé d’élargir à neuf nouveaux départements la dérogation pour cas de force majeure, permettant aux éleveurs concernés par le manque de fourrage de valoriser leurs jachères. Il s’agit de la Corrèze, le Doubs, la Meuse, le Pas-de-Calais, les Yvelines, le Territoire de Belfort, l’Essonne et le Val d’Oise, indique le communiqué du ministère publié le 21 août. 69 départements bénéficient à ce jour de la dérogation. Pour y avoir droit, les agriculteurs des départements concernés doivent effectuer la demande auprès de leur Direction départementale des territoires et de la mer (DDt(M)).

Didier Bouville

« Engagée dans la transformation agroécologique », l’AGPB a estimé le 20 août que les céréaliers se sentent « incompris » face à un pouvoir en place qui « change les règles du jeu tout le temps ». « Il faut que le gouvernement arrête les tergiversations, de changer de stratégie, la réglementation tous les quatre matins », a déclaré son président Eric Thirouin lors d’une conférence de presse. Et d’expliquer que l’AGPB entame un chantier, pour les « deux-trois ans » à venir, sur la certification HVE (Haute valeur environnementale) de niveau 2 des 250 000 exploitants céréaliers. Or en parallèle, le contexte réglementaire se durcit avec un projet de ZNT (zone de non-traitement) dans le cadre de la protection des riverains vis-à-vis des pesticides. « Pour arriver à réduire l’usage des phytos et rentrer dans la dynamique d’agroécologie, on a besoin d’investissement, d’innovation », a-t-il poursuivi. L’AGPB attend le soutien du gouvernement, notamment dans la recherche et en particulier sur les NBT (nouvelles techniques de sélection) qui permettent d’obtenir des variétés plus résistantes aux maladies. « Au lieu de nous aider (…), à la dernière loi de finances, il y a eu mise en place d’une redevance pour pollutions diffuses » (RPD), d’après lui : cette RPD a été augmentée.

Didier Bouville