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La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher a rappelé, à l’occasion des Assises de la bio le 14 novembre, les leviers actionnés par le ministère pour assurer des «avancées notables» lors des négociations commerciales 2020, notamment en agriculture biologique. La secrétaire d’État a ainsi demandé à la DGCCRF de considérer «les CGV (conditions générales de vente, NDLR) et les conventions annuelles comme un axe de vigilance pour l’enquête nationale sur les prochaines négociations annuelles». Dans le cadre de l’application de la loi Egalim, Bercy promet également un renforcement des contrôles sur les produits certifiés AB afin d’éviter les fraudes. Des mesures qui seront complétées par la poursuite de l’accompagnement des interprofessions sur la montée en gamme, ainsi que sur «la croissance à l’export». Pour Daniel Sauvaitre, secrétaire général d’Interfel (interprofession des fruits et légumes), ces annonces demeurent des «incantations qui n’auront aucun résultat sur le terrain», mais qui pourraient tout de même produire un effet indirect, «en culpabilisant certains acteurs».

Didier Bouville

La FNSEA et les JA ont lancé un mot d’ordre à leur réseau le 14 novembre en vue d’une mobilisation nationale le 27 novembre, ont indiqué les syndicats à Agra Presse, confirmant une information de l’AFP. Le mot d’ordre se situe dans la continuité des actions qui se sont déroulées cet automne, à savoir l’opposition à «l’agribashing», aux accords de libre-échange et aux distorsions de concurrence. Les syndicats majoritaires ont prévu de communiquer sur les modalités de leur action la semaine prochaine. Dans le cadre de cette journée d’action, la FRSEA Ile-de-France a déjà choisi de focaliser sa mobilisation sur la problématique des zones de non-traitement (ZNT). Les agriculteurs franciliens «convergeront vers Paris en tracteurs le 27 novembre prochain afin d’interpeller le président de la République, Emmanuel Macron», indique l’AFP, citant un communiqué du syndicat. Les précédentes journées d’action nationales avaient eu lieu le 22 octobre (sous le slogan «Macron, réponds-nous!») et le 8 octobre.

Didier Bouville

La mobilisation des agriculteurs allemands contre la multiplication des pressions environnementales qui s’exercent sur eux ne régresse pas. Six fédérations syndicales du DBV manifestent le 14 novembre à Hambourg lors de la réunion des ministres de l’Environnement des Länder pour demander une politique de concertation en matière d’écologie et pour refuser les oukases en la matière. Le mouvement « Land Schafft Verbindung », indépendant des centrales syndicales, prévoit de son coté de manifester le 26 novembre avec l’objectif de bloquer Berlin. Enfin, le groupe autour de Bauer Willi (Dr Willi Kremer Schilling, exploitant agricole), à l’origine de la campagne des croix vertes, demande à tous les visiteurs du salon Agritechnica qui se déroule à Hanovre du 10 au 16 novembre de porter un brassard vert. Un stock est à la disposition des visiteurs à l’entrée du Salon.

Didier Bouville

Selon le quotidien allemand « TAZ », les organismes de contrôle des légumes bio du Sud de l’Espagne ferment les yeux sur l’utilisation d’engrais chimiques. Les producteurs bio utiliseraient des engrais interdits en bio, estime le quotidien berlinois, en se référant à ses propres recherches. Ainsi, les organismes de contrôle d’Andalousie autoriseraient des engrais à teneur d’azote telle, que de l’avis d’experts, ces teneurs ne peuvent provenir que d’engrais chimiques de synthèse. Concrètement, il s’agit selon le journal des engrais Nitromax et Rixol. Nitromax contient selon l’organisme de contrôle 34 % d’azote et Trixol 24 % d’azote. Or, les engrais autorisés en bio ne peuvent contenir que 15 % d’azote maximum selon l’expert du journal. D’où la conclusion du quotidien berlinois. TAZ souligne que la majorité des tomates, paprika et concombres bio pour l’Allemagne, viennent de cette région espagnole.

Didier Bouville

Contre l’avis du gouvernement, les sénateurs ont adopté le 13 novembre, lors de la première lecture du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, des amendements pérennisant le dispositif d’exonération de charges patronales pour l’emploi de travailleurs saisonniers qui avait remplacé le dispositif TODE l’année dernière. Voté dans le cadre du PLFSS pour 2019, ce dispositif prévoyait une exonération de charges patronales jusqu’à 1,2 Smic puis une dégressivité jusqu’à 1,6 smic, mais avec une fin programmée pour le 1er janvier 2021. Ces mesures avaient été votées après une mobilisation des parlementaires, le gouvernement ayant initialement annoncé son intention de supprimer le dispositif d’exonération de charges TODE. Les amendements adoptés par les sénateurs l’ont été malgré un avis défavorable du secrétaires d’État auprès du ministre des comptes publics, Olivier Dussopt. «Ce qui a été voté dans le PLFSS de l’an dernier sur la période 2019-2020 est un bon compromis», a-t-il estimé, «le temps de construire de nouvelles modalités d’interventions auprès du monde agricole». Les sénateurs ont eux appuyé sur la nécessité de «rassurer les employeurs» de main-d’œuvre agricole, notamment face à leurs concurrents étrangers.

Didier Bouville

«Certains acteurs vendent des produits qui ont le label bio, mais qui n’ont aucune éthique», affirme Henri Godron, président du Synadis, le syndicat des magasins spécialisés en bio. Par une campagne d’affichage dans les magasins, et une vidéo publiée le 13 novembre, le syndicat souhaite rappeler «le sens et les valeurs de la Bio originelle». Selon le Synadis, la distribution bio doit refuser les fruits et légumes sous serres, diminuer les emballages, minimiser le transport aérien, et nouer des relations plus «éthiques» avec les producteurs. «Avoir une bio digne de ce nom et généralisée prendra du temps, mais nous allons travailler sur le label européen aux côtés de l’Ifoam», indique Henri Godron. Le Synadis rassemble près de 1500 magasins en France, indépendants ou appartenant à des réseaux d’enseignes comme Biocoop, La Vie Claire, et Naturalia (groupe Carrefour).

Didier Bouville

Présenté à la presse le 13 novembre, le rapport d’étape de la mission parlementaire d’information sur le suivi de la sortie du glyphosate met en avant trois propositions à destination des pouvoirs publics et des interprofessions. Deux concernent une meilleure information sur les usages du glyphosate, insuffisamment connus selon les parlementaires pour établir une étude d’impact complète: généralisation à toutes les filières des enquêtes sur les usages du glyphosate; centralisation nationale des registres phytosanitaires des agriculteurs. La troisième proposition est de préciser au plus tard en juin 2020 les situations qui pourront faire l’objet de dérogations après l’interdiction du produit prévue au 1er janvier 2021. «C’est un cri d’alerte, a expliqué le député LREM Jean-Baptiste Moreau. Il ne faudrait pas décider qui doit continuer ou arrêter le produit au 31 décembre 2020, alors que les emblavements sont faits.» Interrogée le 10 novembre sur ce rapport, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, avait affirmé que l’objectif du gouvernement est «de sortir de l’essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023».

Didier Bouville

Un décret, paru le 9 novembre au Journal officiel, précise les objectifs fixés aux entreprises concernant les certificats d’économie de produits phytos (CEPP) pour 2020, alors qu’ils n’étaient connus jusqu’ici que pour l’année 2021. Pour rappel, le dispositif CEPP impose aux distributeurs la mise en place d’actions visant à la réalisation d’économies de phytos. Les entreprises concernées avaient déjà reçu une notification relative à leur obligation au titre de l’année 2021. Le gouvernement devait encore fixer le calcul pour l’an prochain. Selon le décret, l’obligation de réalisation d’actions pour 2020 est égale à 60% de l’obligation notifiée pour l’année 2021.

Didier Bouville

À peine terminées, les foires aux vins d’automne affichent un résultat particulièrement morose, a révélé le 12 novembre le cabinet d’étude Nielsen. Alors que les produits de grande consommation sont stables dans leur ensemble, les vins accusent un recul approchant -10% de chiffre d’affaires lors des huit semaines s’étalant du 2 septembre au 27 octobre, par rapport à la même période de 2018. Les champagnes sont les plus touchés, avec -34% de chiffre d’affaires, dont 90% proviennent d’une chute de la promotion. Nielsen y voit un effet direct de la loi Egalim, les ventes avec réduction de plus de 34% étant désormais interdites. Or les promotions représentent une part importante de ventes du champagne. Le recul de chiffre d’affaires des vins tranquilles, de 5,4%, s’explique quant à lui par les vins rouges, «qui représentent 94% des pertes». La chute est forte à Bordeaux, qui subit à la fois l’effet de la loi Egalim, de la très faible vendange de 2017 et de la désaffection pour les vins rouges, commente pour sa part le CIVB, l’interprofession du vin de Bordeaux.

Didier Bouville

«En 2018, 13925 chefs d’exploitation se sont installés», révèle la MSA dans un communiqué de presse du 12 novembre. Après un sursaut en 2017 (+1,2%), le nombre d’installations d’exploitations agricoles est donc reparti à la baisse: -2,8% en 2018. Ce recul traduit principalement la baisse du nombre d’installés tardifs (de plus de 40 ans et non éligibles au dispositif d’aides à l’installation). Les installations tardives ne résultant pas d’un transfert entre époux ont ainsi diminué de 5,3% par rapport à 2017. Ils représentent 3473 personnes soit 24,9% des installations contre 25,6% en 2017. Les transferts entre époux reculent de 21,8%. Ils représentent 873 personnes soit 6,3% des installations. À l’inverse, les installations de jeunes agriculteurs (moins de 40 ans) sont en très légère hausse (+0,5%). Ils étaient 9579 à s’installer en 2018 soit 68,6% des nouveaux installés. Au total, le taux de renouvellement des exploitants agricoles (ratio entre le nombre de nouveaux installés et les chefs d’exploitations déjà en exercice) atteint 3,1%. Un ratio identique à 2017.

Didier Bouville