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«En avril 2020, la production cumulée des prairies permanentes est largement excédentaire (+46%) par rapport à la pousse de référence (1989-2018) de la même période», indique Agreste dans sa note de conjoncture sur les prairies du 30 avril. Alors qu’habituellement la part de la pousse réalisée à cette date représente 23% de la pousse annuelle de référence, elle est déjà de 32% cette année. Ce début de campagne favorable à la pousse de l’herbe permet un excédent de production pour 83% des régions fourragères, principalement dans la moitié Nord de l’Hexagone, où la situation est assez homogène.

«Près de 60% des régions présentent un indicateur ISOP (indicateur de rendement des prairies permanentes) supérieur à la moyenne nationale, la région Grand Est étant la plus remarquable», observent les statisticiens. Avec une forte pousse en avril, les régions Pays de la Loire et Centre-Val de Loire ont atteint respectivement 47% et 43% de la pousse annuelle de référence. Au sud, la situation est plus contrastée. Malgré une pousse cumulée excédentaire pour l’Occitanie et normale pour la région Paca, «certaines régions fourragères du pourtour méditerranéen et du nord de l’Occitanie sont déficitaires», expliquent-ils.

Didier Bouville

Selon Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la Transition écologique et solidaire, des pénuries d’eau sont à attendre dans sept départements de l’Est du Massif Central. Il s’agit de l’Ain, de l’Allier, de l’Ardèche, de la Loire, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme et du Rhône. Dans ces départements ainsi qu’en Alsace, dans la vallée de la Saône et du Rhône, la recharge hivernale des ressources en eau souterraines a été insuffisante. Contrairement à ce qui s’est passé dans le reste de la France en raison de précipitations abondantes cet hiver. A cela s’ajoute les faibles pluies de mars et d’avril sur toute la France qui ont entraîné un asséchement des sols en particulier dans la moitié Est de la France. Des débits déjà très faibles sur l’amont du bassin de la Loire et sur le bassin de l’Allier ont déjà été observés.

Didier Bouville

Les Chambres d’agriculture mettent gratuitement à la disposition des exploitants agricoles un extranet ProAgri qui décrit l’ensemble des informations réglementaires sur la PAC, l’environnement et la réglementation en élevage. Cet extranet est accessible sur les sites internet du réseau des Chambres d’agriculture. Chaque agriculteur peut ainsi accéder à l’ensemble de la réglementation nationale et locale le concernant, des fiches de synthèse étant produites par les conseillers du réseau Chambres. Il peut y trouver toute l’information essentielle sur la réglementation PAC comme sur le bien-être animal, la mise aux normes des bâtiments d’élevage, les aides couplées ou découplées, la définition des surfaces, ou bien encore la gestion de l’eau, la directive nitrate ou les zonages.

Didier Bouville

Selon le dernier rapport mondial sur les crises alimentaires de l’ONU publié le 21 avril dernier, le nombre de personnes au bord de la famine a augmenté en 2019 de 113 à 135 millions. Une situation imputable essentiellement aux conflits, aux évènements climatiques et aux chocs économiques. Pour 2020 la situation ne va pas s’arranger. L’ONU s’attend à une explosion de la famine, le nombre de personnes frappées passerait de 135 à 265 millions de personnes, en raison de l’impact économique provoqué par la pandémie, selon une projection du Programme alimentaire mondial (Pam). Ce chiffre extrêmement inquiétant est à mettre en parallèle avec des prévisions de récolte bonnes, voire exceptionnelles pour les céréales.

En 2020/2021, un record est attendu pour la production de grains à 2,223 milliards de tonnes, comme pour les produits animaux avec 61,5 millions de tonnes de bœuf, 103 millions de tonnes de volaille et 96,4 millions de tonnes de porc (source USDA). En fait, ce sont des difficultés logistiques, de solvabilité et de restriction des échanges qui expliquent cette situation. C’est pourquoi les ministres de l’Agriculture du G20, lors de leur dernière réunion il y a quelques semaines, ont rappelé la nécessité de ne pas créer des barrières inutiles au commerce ou des distorsions dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, y compris pour les intrants essentiels à la production agricole.

Didier Bouville

La commission de l’Agriculture du Parlement européen (Comagri) a approuvé le 28 avril, à l’unanimité par 48 voix pour, les mesures transitoires pour la politique agricole commune (Pac) 2021, qui prolongent l’application des règles existantes qui doivent expirer à la fin de cette année. Les eurodéputés estiment que la durée de la période transitoire, qui débute le 1er janvier 2021, devrait être par défaut d’un an. Toutefois, ils insistent sur la mise en place d’un mécanisme flexible pour prolonger cette période d’un an, qui devrait être déclenché automatiquement à moins que le cadre financier de l’UE pour 2021-2027 et le règlement sur les nouveaux plans stratégiques pour la Pac ne soient publiés au Journal officiel de l’UE avant le 30 octobre 2020.

«Les agriculteurs ont besoin de prévisibilité, de stabilité et de continuité financière ainsi que d’un horizon clair pour les deux années à venir», a déclaré à cette occasion, la rapporteure du texte, la finlandaise Elsi Katainen. Le texte approuvé par la Comagri va maintenant être soumis à la plénière des 13 et 14 mai afin d’obtenir le feu vert du Parlement européen avant d’entamer les négociations avec les États membres de l’UE.

Didier Bouville

«Il est clairement identifié que les éleveurs français sont payés moins que les éleveurs allemands et espagnols depuis plus de 15 ans en moyenne», estime la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) dans un communiqué du 29 avril. Le syndicat répond à la fédération d’industriels Culture Viande, en l’accusant – sans la citer – de produire des «chiffres partiels qui ne reflètent en aucun cas la réalité». Dans un communiqué du 23 avril, Culture Viande soulignait «l’engagement sans faille des entreprises, sur le marché national comme à l’export, qui permet d’assurer à l’élevage porcin français un niveau de prix rémunérateur».

En se basant sur les chiffres du MPB (Marché du porc breton) et de l’Ifip (Institut du porc), «reconnus depuis très longtemps», la FNP avance que le prix moyen payé aux éleveurs depuis début 2020 atteint 1,69 €/kg en France, contre 1,894 €/kg en Allemagne, 1,836 €/kg en Espagne et 2,006 €/kg au Danemark. Une différence que le syndicat explique par les mauvaise performances hexagonales à l’export. D’après la FNP, le manque à gagner pour un élevage français moyen (5000 porcs par an à 95 kg de carcasse) atteindrait 31725 euros par rapport à l’Allemagne, 22672 euros vis-à-vis de l’Espagne et 49153 euros comparé au Danemark.

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 29 avril, la MSA précise, pour le mois de mai, l’échéancier de paiement des cotisations sociales. Différentes situations sont possibles: pour une déclaration sociale nominative (DSN), les sommes non réglées aux dates limites de paiement du 5 ou du 15 mai «ne feront l’objet d’aucune majoration ou pénalité de retard» ; les prélèvements peuvent être modulés en modifiant le «montant mentionné dans le bloc paiement». Et une modulation de paiement est aussi possible par virement, mais pas par télérèglement.

Pour les utilisateurs du Tesa+, les cotisations dues au titre de la paie de mars (facturées mi-avril) «devraient être prélevées le 30 juin (sous réserve de l’évolution de la crise).» En mai, la MSA «ne procédera à aucun prélèvement concernant l’échéance de mai et sans aucune démarche de leur part. Mais il est possible de régler tout ou partie de ses cotisations par virement ou par chèque». Enfin, pour les utilisateurs du Tesa simplifié, «les émissions chiffrées du 1er trimestre seront réalisées au mois de mai» et la date limite de paiement «sera portée au 30 juin prochain». Pour les exploitants eux-mêmes, les prélèvements concernant les mensualités du mois de mai «demeurent suspendus». Dans le cas des appels fractionnés, la date limite de paiement du 1er appel provisionnel est «reportée au 30 juin.»

Didier Bouville

Dans un communiqué du 29 avril, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) appellent les «responsables de la commande publique» à «orienter massivement les approvisionnements vers des productions françaises». Rappelant que des «quantités importantes de denrées alimentaires [sont] stockées, notamment des viandes», les syndicats majoritaires estiment que «la restauration collective «permettra de contribuer au rééquilibrage des marchés des filières les plus fragilisées».

Rappelant l’engagement du président de la République pour la souveraineté alimentaire, la FNSEA et les JA «souhaitent (…) que les acteurs de la restauration collective redémarrent l’activité avec une philosophie nouvelle». Leur initiative vise deux acteurs: les collectivités et l’Etat. Concernant les premières, les syndicats indiquent avoir écrit «en début de semaine» aux présidents des associations nationales des maires (François Baroin, AMF), des départements (Dominique Bussereau, ADF) et des régions (Renaud Muselier, Régions de France). Quant à l’Etat, la FNSEA et les JA lui demandent de «prendre ces engagements dans les restaurations collectives dépendantes de sa responsabilité». Il s’agit notamment des hôpitaux et des prisons, «qui sont restés en activité» durant le confinement.

Didier Bouville

Dans la foulée de la convention de partenariat signée à l’occasion du Salon de l’agriculture, la FNSEA et Vinci Autoroutes ont pris l’initiative commune d’offrir aux routiers des paniers de produits locaux, de fruits et légumes et de fromages. Une première distribution s’est déroulée les 29 et 30 avril sur le parking de la boutique des Ulys de Saint Arnault-en-Yvelines, sur l’A10 et A11. D’autres distributions sont prévues dans le courant du mois de mai près de Toulouse, Angers, Tours et Bourges. « A travers cette démarche, les deux partenaires souhaitent témoigner de leur solidarité envers les personnels des transporteurs routiers et exprimer leur soutien aux agriculteurs, deux secteurs essentiels mobilisés depuis le début du confinement pour assurer l’approvisionnement des Français », concluent les deux organisations.

Didier Bouville

«La République En Marche réitère son souhait que la transition écologique et solidaire soit centrale et prioritaire dans le plan de relance», annonce le parti de la majorité dans un communiqué du 28 avril. Les contours de cet après-crise écologique ont été précisés par un groupe de réflexion, animé par les députés Bérangère Abba et Jean-Charles Colas-Roy, autour de quatre objectifs: «sobriété, souveraineté, solidarité et soutenabilité». Parmi les mesures qui concernent l’agroalimentaire, le parti souhaite notamment «interroger nos habitudes de consommation», renforcer la souveraineté agricole à l’échelle nationale et européenne, et revoir la stratégie du secteur pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. «La République En Marche s’appuiera également sur les propositions de la Convention Citoyenne, du Haut Conseil pour le Climat et des multiples plateformes, experts et initiatives citoyennes», précise le communiqué. Ces premières pistes ont été présentées à la fois aux adhérents et élus de la République en marche ainsi qu’à la ministre Élisabeth Borne à ses secrétaires d’État le 27 avril, lors d’un bureau du parti.

Didier Bouville