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«Une véritable rupture dans le schéma des dispositifs d’indemnisation.» C’est ce que souhaite le groupe de travail arboriculture qui planche, depuis novembre, sur la gestion des risques climatiques. D’après le texte rédigé par la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA) et la FFA (assurances) récapitulant les propositions du groupe, et soumis à une dernière validation par ses membres «avant le 19 juin midi», le groupe de travail est favorable à la création d’un dispositif spécifique à l’arboriculture pour l’indemnisation de pertes élevées (+ de 50% de pertes). Une «piste» à «approfondir», indique le document, avec comme objectif de trouver une solution à «très faible» coût pour que les arboriculteurs y adhèrent en masse. Deux scénarios sont envisagés: créer un outil assurantiel subventionné au-delà du seuil maximal actuel autorisé de 70%, ou s’appuyer sur un FNGRA rénové. Concernant les risques climatiques provoquant 20 à 50% de pertes, il faut «un dispositif d’assurance privé, permettant le rachat de franchise, qui reste subventionné», dit le groupe de travail. Quant aux pertes inférieures à 20%, elles doivent être évitées grâce à l’investissement renforcé et aidé dans des moyens de protection et prévention.

Didier Bouville

La Commission européenne a lancé le 16 juin, un examen approfondi de la politique commerciale de l’UE ainsi qu’une consultation publique visant à recueillir les commentaires du Parlement européen, des États membres, des parties prenantes et de la société civile. L’objectif poursuivi par Bruxelles est d’établir un consensus autour d’une nouvelle orientation à moyen terme pour la politique commerciale de l’UE, en répondant à une série de nouveaux défis mondiaux liés au changement climatique, au développement durable et à la transition numérique et en tenant compte des enseignements tirés de la crise du Covid-19.

Les principaux enjeux concernent à la fois la construction d’une économie européenne résiliente et durable, la réforme de l’Organisation mondiale du commerce, la création d’opportunités de commerce à l’échelle mondiale notamment pour les petites et moyennes entreprises, le renforcement des relations commerciales et d’investissement avec les principaux partenaires commerciaux ou encore l’amélioration de l’égalité des conditions de concurrence et la protection des entreprises et des citoyens de l’UE. Les résultats de la consultation publique seront intégrés dans une communication qui sera publiée vers la fin de l’année.

Didier Bouville

Six jours après la présentation de la troisième version du Projet de loi de finances rectificative (PLFR3) le 10 juin, les organisations majoritaires de la production viticole (AGPV) témoignent, dans un communiqué le 16 juin, de leur «colère» et de leur «amertume» face aux conditions plus restrictives qu’attendu d’accès aux exonérations de charges sociales. Les exonérations totales ne sont accordées qu’aux seules entreprises qui ont subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 80% entre le 15 mars et le 15 mai ; entre 50 et 80% de perte, l’exonération est examinée au cas par cas et ne peut excéder 50%. Au final, estime l’AGPV, «la viticulture sera quasiment exclue». Les producteurs demandent donc «un dispositif d’exonération de cotisations spécifique à la vitiviniculture», qui comprendrait deux mesures: une exonération «à hauteur de 100% au-delà de 60% de perte de chiffre d’affaires entre le 15 mars et le 15 mai», et un seuil de «50% pour toutes les entreprises du secteur quelle que soit leur taille, ainsi que pour les groupements d’employeurs sur la période considérée». Selon l’AGPV, «sur le terrain, les viticultrices et les viticulteurs ressentent une grande injustice et estiment ne pas être perçus par les pouvoirs publics comme le poids lourd de la balance commerciale française qu’ils sont pourtant.»

Didier Bouville

«En aucun cas le groupe n’a décidé de baisser les prix payés aux producteurs», assure le géant laitier Lactalis, interrogé par Agra Presse le 15 juin. À la suite de l’article intitulé «Lactalis va baisser le prix du lait payé aux éleveurs», publié dans le journal Le Monde le 11 juin, le groupe mayennais explique que ce prix est «fixé en accord avec les organisations de producteurs dans le cadre de contrat-cadre». Ce calcul tient compte du mix produits de l’entreprise. Pour Lactalis, il est de 50% pour les produits de grande consommation France (PGC), de 20% pour les PGC export et de 30% pour les produits industriels.

«La crise internationale de la Covid-19 pourrait avoir un impact au second semestre, certains marchés (export et ingrédients) ne progresseront pas autant sur la fin d’année 2020. (…) De ce fait, le prix du lait pourrait ne pas connaître la même évolution positive que les précédentes années», se défend le groupe. Une position que corrobore Claude Bonnet, président de l’Unell (Association de neuf OP regroupant 4100 exploitations livrant à Lactalis). Bien que regrettant cette baisse, il assure qu’elle s’opère «dans le respect des accords passés» en tenant compte pour le prix du mois de juin de la valorisation beurre-poudre du mois d’avril, alors à un niveau très bas.

Didier Bouville

En raison de la pandémie du Covid-19, le Salon du Cheval de Paris n’aura pas lieu en 2020. Il est reporté en 2021, a annoncé le 15 juin, Jean-Luc Poulain, président du Centre national des expositions et concours agricoles (CENECA) en accord avec société Grand Prix events. « Le temps joue contre nous. Comment organiser un tel événement sans connaître les règles sanitaires qui seront appliquées quant à l’accueil du public ? Préparation, commercialisation, devoir de franchise, etc. Nous avons la responsabilité de ne pas faire courir de risques inconsidérés au public, aux cavaliers, aux exposants comme aux institutionnels qui font vivre notre salon », a déclaré Jean-Luc Poulain. Toutefois « le championnat du monde du cheval arabe est maintenu », sans que le date soit pour l’heure connue.

Didier Bouville

Le groupe Bigard (3 700 salariés, 4,5 milliards de CA) prévoit d’embaucher «650 personnes en CDI d’ici la fin de l’année, malgré un contexte économique et social difficile», a annoncé le directeur général adjoint du groupe, Benjamin Castel. Bigard connaît entre 200 et 300 départs à la retraite par an, en très grande partie sur des emplois d’opérateurs de production. «Former un désosseur, c’est entre deux et trois ans, on ne veut pas avoir une année blanche avec des répercussions sur 2022 ou 2023», poursuit Benjamin Castel. Ces embauches interviendront sur l’ensemble des 55 établissements, dont 28 abattoirs, que compte le groupe en France. Leader français de la viande, Bigard est notamment propriétaire de Charal, Socopa Viandes et Tracoval.

Didier Bouville

«Nous sommes favorables à une mise en place le plus rapidement possible», dès 2021, de la revalorisation des retraites agricoles, a déclaré le président de la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) Pascal Cormery, lors d’un point presse le 12 juin. L’Assemblée examinera, le 18 juin en seconde lecture, la proposition de loi (PPL) de revalorisation des pensions de retraites agricoles, qui vise une pension minimale à 85% du Smic pour les retraités actuels, qui ne sont pas concernés par la réforme globale du gouvernement. Le texte adopté par la commission des Affaires sociales le 11 juin prévoit une application au 1er janvier 2022, au lieu du 1er janvier 2021 comme le prévoyait initialement le texte déposé par André Chassaigne (PCF, Puy-de-Dôme). «Il n’y a pas de problème technique à la MSA, nous sommes en capacité de régler cette revalorisation des retraites dès le 1er janvier 2021», a assuré M. Cormery. «Cela fait des années que nous demandons cette revalorisation», qui pourrait concerner 290 000 retraités non salariés du régime agricole. D’après la MSA, le coût de cette mesure atteindrait 407M€/an. Le texte adopté le 11 juin prévoit aussi un écrêtement des polypensionnés au profit des monopensionnés, qui abaisserait le coût de la réforme à 261M€.

Didier Bouville

«Si le bilan des négociations engagées était jusque-là plutôt positif, les effets de la crise et les changements induits par le confinement ne doivent pas contrarier celles en cours», écrit la Coopération laitière (branche laitière de la Coopération agricole) dans un communiqué du 12 juin. Car, avec des pertes de débouchés évalués à 31% en restauration hors domicile, ou encore à 38% à l’export, des dons alimentaires et des hausses de frais de stockage de 65%, les coopératives soulignent avoir subi un «lourd tribut économique». Dans ce contexte difficile, tant sur le plan social que financier, les producteurs préviennent qu’ils seront «extrêmement vigilants sur la manière dont vont se dérouler les négociations commerciales sur les MDD (marques distributeurs, NDLR)». «Il est crucial pour la santé économique de nos coopératives que nos demandes soient prises en compte», résume Damien Lacombe, président de La Coopération laitière. Interrogé par Agra Presse le 3 juin, Francis Amand, le médiateur des relations commerciales agricoles, avait estimé que «les négociations de mars 2021 pourraient être terribles».

Didier Bouville

Mme Urwana Querrec est nommée conseillère filières au cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, à compter du 8 juin 2020, a annoncé le Journal officiel daté du 12 juin. Après un parcours universitaire qui l’a notamment conduit à l’Ecole vétérinaire de Nantes (2001-2006) et à l’Ecole nationale des services vétérinaires (2005-2007), elle devient chef de service santé et protection animales à direction départementale des services vétérinaires du Cher. Elle rejoint le ministère de l’Agriculture en 2009 en qualité de Chargée d’études produits de la mer et responsable du comité Codex alimentarius « produits de la pêche ». Après quatre ans à ce poste, elle est promue responsable du programme POSEI France au sein de la mission de liaison et de coordination pour l’outre-mer. Le Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (POSEI France) est un dispositif d’aides financières découlant d’une adaptation de la politique agricole commune de l’Union européenne aux départements d’outre-mer. En 2015, elle est nommée adjointe au délégué ministériel aux outre-mer au ministère de l’Agriculture, jusqu’en juin 2018. A cette date, Mme Urwana Querrec rejoint le secrétariat général des affaires européennes comme cheffe de secteur « Comité interministériel à l’alimentation et à l’agriculture, FAO et Codex alimentarius ».

Didier Bouville

Une étude de l’Inrae sur les alternatives au glyphosate en grandes cultures, publiée le 9 juin, montre de gros surcoûts en cas de non-labour. Dans un scénario de référence, ils représentent «une part significative du revenu des agriculteurs qui ne labourent pas leurs parcelles»: les surcoûts liés au retrait du glyphosate varient selon les régions «entre 13,7 et 23,4%» de l’EBE/ha pour les surfaces actuellement en semis direct et «entre 4,4% et 7,5%» de l’EBE/ha pour celles en techniques culturales simplifiées, d’après l’étude. Ce scénario suppose que les parcelles en non-labour (près de 20% du total) ou labour occasionnel (18,6%) passent au labour fréquent (33,7%) en cas de retrait du glyphosate. L’Inrae montre que les surcoûts sont d’autant plus faibles que les parcelles sont labourées fréquemment au point de départ. «Dans le scénario de référence, les surcoûts obtenus varient proches de 80 €/ha pour les situations en semis direct à 6,5 €/ha pour les situations en labour fréquent», selon l’étude. Des estimations qui n’intègrent pas notamment les implications éventuelles sur l’organisation du travail, sur les difficultés en main-d’œuvre ou financement des investissements liées aux changements de pratiques, précise l’Inrae.

Didier Bouville