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Dans un communiqué du 20 avril, les sénateurs indiquent avoir demandé officiellement à Bruxelles, le 15 avril, d’intervenir en urgence sur les marchés agricoles. «Nous ne comprenons pas que la Commission européenne n’ait pas encore déclenché consécutivement les mécanismes exceptionnels de gestion des crises», s’étonnent les présidents de commission Sophie Primas (Affaires économiques) et Jean Bizet (Affaires européennes) dans leur courrier au vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. Les parlementaires y exigent l’activation des outils de crise du règlement OCM (Organisation commune des marchés), afin de «rééquilibrer les marchés» (article 219) et «permettre aux producteurs de s’entendre» (article 222). La crise sanitaire provoque une «crise économique hors norme et sans équivalent depuis 1945», estiment les sénateurs. Et de conclure: «Si face à un tel contexte, la Commission européenne ne mettait pas en œuvre, aujourd’hui, les mesures des articles 219 et 222 de l’OCM unique, quand le ferait-elle?»

Didier Bouville

«En avril, des producteurs seront payés moins de 200 euros les 1000 litres alors que la valorisation moyenne en AOP est habituellement de 500 euros», alerte Michel Lacoste, président du Cnaol (fédérations des AOP laitières) le 20 avril, interrogé par Agra Presse. En cause: la baisse de 60% des ventes de fromages AOP du fait de la crise du Covid-19. «Ce sont 1500 tonnes de fromages AOP et IGP qui, s’ils ne sont pas vendus d’ici le 15 mai, seront périmés, soit 15 Ml de lait et 15 M€ de chiffre d’affaires», déplore l’éleveur du Cantal.

Si les grands groupes laitiers parviennent à réorienter du lait vers d’autres de leurs outils de transformation, les plus petits transformateurs n’ont d’autre choix que d’écouler leur lait vers le marché spot. «Le prix du lait spot était de 300 euros. Depuis le Covid-19, il est passé à moins de 150 euros aujourd’hui», observe Michel Lacoste. La rémunération des producteurs s’en retrouve diminuée d’autant. Face à la situation, tous les acteurs s’adaptent. Les appellations modifient dans l’urgence leurs cahiers de charges. Productions et fabrications sont ralenties. L’Inao a raccourci à une semaine le délai de traitement des dérogations. «Le seul qui n’a pas bougé, c’est Didier Guillaume», regrette le président du Cnaol, l’enjoignant soutenir la filière.

Didier Bouville

Suite aux annonces du Président de la République et du Gouvernement, la mairie de Rodez a pris la décision d’annuler le festival interrégional des cultures occitanes Estivada, qui devait se tenir du 23 au 25 juillet 2020. Les animations programmées du mois d’avril au mois de juillet dans le cadre de l’opération « En attendant l’Estivada » sont également annulées.

Selon la mairie de Rodez, « la santé de notre public, de nos équipes, bénévoles, prestataires et partenaires est notre priorité. Il ne serait pas responsable de maintenir le festival cette année, les risques sanitaires étant encore bien trop importants, d’autant plus que l’application des gestes barrières est impossible ».

Didier Bouville

Le 16 avril, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a écarté la demande de la FNB, (producteurs de bovins viande, FNSEA) formulée le 29 mars d’instaurer «un prix minimum payé aux éleveurs à hauteur de notre coût de production» – soit un euro de plus au kilo – pendant l’état d’urgence sanitaire. «Des prix d’intervention où l’argent public viendrait entériner le déséquilibre, je ne pense que ce ne serait pas une bonne mesure», a justifié Didier Guillaume lors d’une audition devant les députés de la commission des Affaires économiques. Le ministre a évoqué un entretien à venir avec le président de la FNB Bruno Dufayet. Dans un communiqué le 15 avril, son syndicat a appelé les éleveurs «à retenir, au maximum, leurs animaux en ferme», afin d’obtenir de meilleurs prix. «Si tous les éleveurs retiennent leur animaux dans les cours de ferme, ça fera forcément poser des questions aux abattoirs», a reconnu le ministre. «Aujourd’hui, il n’y a aucune raison acceptable que le prix payé à l’éleveur baisse, là, au moment où il y a une demande qui augmente», a-t-il lancé, en réponse à une question du député Jean-Baptiste Moreau (LREM, Creuse).

Didier Bouville

«L’Etat prendra en charge, avec la MSA, 119 euros sur les 150 euros» de coût d’une journée de remplacement pour les agriculteurs contraints de garder leur(s) enfant(s) à domicile pour cause de fermeture des écoles: c’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume aux députés de la commission des Affaires économiques, le 16 avril. Une mesure inscrite dans une ordonnance publiée le 16 avril au JO, qui prévoit que ce montant sera fixé par décret. Baptisée «allocation de remplacement», cette aide «transitera par la MSA» et «sera plutôt de 112 euros, explique-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture, car c’est ce qui est versé aux médecins libéraux et on ne pourra pas aller plus haut.» L’allocation de remplacement «existe déjà en cas de congé maternité/paternité/adoption, poursuit la Rue de Varenne. Il y a toujours un reste à charge pour l’exploitant, mais il va diminuer.» «Le coût moyen d’une journée de remplacement est de 150 euros, avec des variations de plus ou moins 20 euros», explique-t-on au Service de remplacement France.

Didier Bouville

Lors de la séance publique du 17 avril dédiée à l’examen du projet de loi de finances rectificatif (PLFR), les députés, avec un avis favorable du gouvernement, ont décidé d’assouplir les modalités d’utilisation de la DPA (déduction pour aléas). L’épargne constituée sous l’ancien régime de la DPA pourra être mobilisée dans les conditions plus souples de la nouvelle déduction pour épargne de précaution (DEP) jusque mars 2021. La commission des finances n’avait pas adopté la veille un amendement en ce sens de Jean-Baptiste Moreau. Le rapporteur général du texte, Laurent Saint-Martin (LREM) a finalement admis que si «les conditions d’utilisation de la DPA sont remplies dans le contexte de crise notamment par les conditions d’aléas économiques et d’aléas sanitaires (…) il semblerait qu’effectivement, les modalités concrètes d’application restent très complexes» rendant nécessaire leur assouplissement. En revanche, les autres amendements liés au secteur agricole n’ont pas reçu d’issue favorable. C’est le cas du fonds d’urgence agricole de 100 millions d’euros que voulaient mettre en place les députés socialistes, de la réduction temporaire de la fiscalité applicable au biodiesel ou encore des exonérations de charges demandées par les députés centristes et LR pour les contrats courts liés aux récoltes et vendanges. Le texte sera discuté le 21 avril au Sénat.

Didier Bouville

Les déclarations Pac 2020 pourront bien être réalisées avant le 15 juin, à condition qu’«après le 11 mai, nous ayons la possibilité de mener des entretiens en physique avec les agriculteurs», affirme Sébastien Windsor, président de l’APCA (chambres d’agriculture), dans un entretien à Agra Presse le 15 avril. «Nous avons déjà fait des déclarations et on voit bien qu’à distance, ce n’est pas facile», explique-t-il. Les chambres d’agriculture mettent en place un outil de prise en main des ordinateurs à distance, précise le président de l’APCA. L’objectif est de réaliser «la moitié des déclarations» avec cette procédure. Concrètement, cet outil permet au technicien de «modifier la déclaration Pac en live, en même temps qu’il parle avec l’agriculteur au téléphone», explique M. Windsor. «Ce système doit être piloté par l’agriculteur», insiste-t-il: «Une fois que la session est finie, le technicien ne peut pas reprendre le contrôle de l’ordinateur sans y avoir été invité.» Les chambres maintiendront des rendez-vous physiques entre le 11 mai et le 15 juin «pour ceux qui sont réfractaires à l’informatique, ceux qui n’ont pas un débit internet suffisant ou ceux qui nécessitent un accompagnement particulier parce qu’il y a beaucoup de changements dans leur déclaration». Par ailleurs, «30% des agriculteurs réalisent seuls leur télédéclaration Pac», a estimé de son côté le ministre de l’Agriculture, le 16 avril devant les députés de la commission des Affaires économiques.

Didier Bouville

Un service de mise en relation directe entre les producteurs agricoles et les consommateurs a été lancé jeudi 16 avril à l’initiative de La Fabrique by CA, une «fabrique» de start-ups soutenue et financée par le Crédit Agricole. Les agriculteurs sont invités à créer directement un compte sur « Loop-market.fr » pour proposer leurs produits à la vente. La « marketplace » offre deux options pour récupérer les commandes : la livraison assurée par le producteur dans le cadre du maintien de son activité professionnelle, ou la collecte de la commande directement sur l’exploitation ou en boutique par le client. Le Crédit Agricole précise que le service est gratuit, la plateforme et le Groupe ne tirant aucune rémunération d’une initiative «solidaire». La banque dit vouloir se mobiliser pour trouver des alternatives aux circuits de distributions classiques «afin de maintenir le lien entre le producteur et son client, conformément à sa mission d’utilité pour ses clients et pour la société».

Didier Bouville

Surtout le moins cher ! Les consommateurs sont indifférents à l’étiquetage des viandes par rapport aux classements des élevages selon le niveau de bien-être animal. L’étiquetage Tierwohl qui a été introduit dans la grande distribution il y a un an, est ignoré. Du coup, dans la distribution, 90 % des viandes bovines étiquetées et 80 % des viandes de porcs proviennent d’élevages classés au niveau 1, c’est-à-dire remplissant uniquement les conditions légales. Pour les viandes de volailles par contre, c’est un peu mieux, 85 % des poulets et 98 % des viandes de dindes proviennent de « poulailler plus », le second niveau. Le classement en bien-être animal distingue quatre niveaux. Le niveau 2 garantit 10 % de place en plus aux animaux, le niveau 3 exige du contact avec le climat extérieur et plus de place. Quant au niveau 4 , il rassemble les élevages bio et à parcours extérieurs.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 14 avril, l’Association de promotion de la volaille française (APVF, qui gère le logo «Volaille française») veut «inciter les consommateurs à diversifier leur consommation (…), en termes de morceaux comme d’espèces», d’après les mots de son président Christian Ragaigne. Les volailles nécessitant une mise en avant pour être achetées ou associées à des occasions festives sont durement frappées par une baisse de leur consommation. «Le canard, la caille ou le pigeon présentent, au même titre que la dinde ou le poulet, des qualités organoleptiques et nutritionnelles à découvrir», rappelle ainsi l’APVF. «En consommant du canard français a minima deux fois par mois (…), nous pourrions garantir à la filière le maintien de ses emplois, de la fourche à la fourchette», assure l’association. De même, «en achetant au moins une fois par an de la caille ou du pigeon français, (…) nous pourrions permettre à ces filières d’envisager l’avenir avec plus de sérénité.» L’APVF s’est associée au chef cuisinier Florian Barbarot (Top Chef 2019), qui propose des sessions de cuisine en direct sur Instagram depuis le 14 avril.

Didier Bouville

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