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Le groupe allemand Bayer a annoncé, le 8 juillet, qu’il retirait son offre d’allocation d’1,25 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) qu’il devait consacrer à résoudre d’éventuels litiges futurs sur le glyphosate. «La Cour est sceptique quant à la pertinence et à l’équité de l’accord proposé et est encline à refuser la requête », a annoncé le juge Vince Chhabria dans une déclaration déposée auprès d’un tribunal de Californie. Le magistrat américain remet aussi en question la possibilité que de futurs plaignants soient soumis à une décision du comité scientifique indépendant alors que la recherche sur le sujet continu. Enfin le même juge a émis des « réserves » sur le comité scientifique indépendant, qui déciderait à la place des juges et des jurés des futures poursuites. Aux yeux de la justice américaine, ce mode de résolution de litiges passe plutôt mal. Plus concrètement, les litiges futurs auront de grandes chances de se résoudre devant un juge, même si Bayer « reste fermement attaché à une solution qui à la fois résolve les différends juridiques actuels et contienne une solution viable pour traiter et régler d’éventuelles procédures futures », a indiqué le groupe dans un communiqué de presse. Bayer devrait répondre au juge Chhabria lors d’une audience préliminaire prévue le 24 juillet. Plus de 125 000 plaintes ont été déposées contre Bayer. Les plaignants américains accusent le Round’up, fabriqué à partir du glyphosate d’avoir causé le cancer dont ils souffrent. Le groupe Bayer emploie près de 104 000 salariés à travers le monde, pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 43 milliards d’euros.

Didier Bouville

C’est l’un des effets du confinement. « Les achats d’œufs ont augmenté de 44,8 % au mois d’avril en volume, tous magasins confondus, par rapport à avril 2019 », indique le Comité national de promotion de l’œuf (CNPO) dans un communiqué du 7 juillet. Cette tendance s’est confirmée au mois de mai 2020 avec une hausse de 16 % en grande distribution. Depuis le début de l’année 2020, les ventes d’œufs enregistrent une hausse globale de 18,9 %. Les consommateurs achètent prioritairement des œufs issus de cages aménagées (35 %), devant les œufs de plein air (26 %), les œufs biologiques (20 %), les œufs « sol » (12 %) et les œufs Label rouge (7 %). La filière française est leader en Europe avec une production de 15 milliards d’œufs par an.

Didier Bouville

Les Jeunes agriculteurs (JA) se «félicitent» de la nomination de Julien Denormandie, et l’appellent à placer les thèmes suivants «à l’agenda politique»: la «résilience» de l’agriculture, le «renouvellement des générations» et une «politique alimentaire européenne et internationale cohérente». A l’instar de la FNSEA, les JA appellent le ministre à poursuivre le récent travail engagé «répondre à l’enjeu d’assurer notre souveraineté alimentaire» et lui demandent de ne pas abandonner le projet de loi foncière, dans l’objectif «de faciliter l’accès des terres aux jeunes et de réguler les transactions foncières». Concernant le renouvellement des générations, ils appellent Julien Denormandie à prendre les mesures suivantes : «promotion du métier», «renforcement de la formation initiale et continue, de l’accompagnement humain et financier» et «facilit(ation de) la transmission des exploitations». Ils rappellent enfin leur demande d’un budget de la Pac «ambitieux», leur «refus des accords commerciaux internationaux qui sacrifient l’agriculture», à laquelle ils préfèrent «une logique de complémentarité des échanges».

Didier Bouville

Lors de la passation de pouvoir le 7 juillet entre Élisabeth Borne et Barbara Pompili au ministère de la Transition écologique, cette dernière a considéré sa prise de fonction comme «un symbole de continuité» pour l’État. «Je me garderai bien d’établir tout de suite un programme d’action», a prévenu Barbara Pompili. Ce programme sera construit progressivement «en concertation large avec les associations souvent exigeantes mais indispensables», mais également avec les parlementaires, les collectivités locales et les entreprises. «Nous aurons à concrétiser les travaux de la Convention citoyenne sur le climat», a précisé la nouvelle ministre, reconnaissant avoir partagé «certains doutes», lors du lancement de l’initiative il y a un an. Barbara Pompili a également assuré que le Président et le Premier ministre souhaitent, comme elle, faire de l’écologie un «moteur essentiel» de la relance économique. «Je ne sais que je ne serai pas la seule écologiste autour de la table du conseil des ministres, il y aura notamment une ministre du travail écologiste», a-t-elle conclu Barbara Pompili.

Didier Bouville

«Si l’on m’avait dit il y a 48 heures que je serai là ce matin pour la passation de pouvoirs avec Julien (Denormandie, ndlr), je ne l’aurais surement pas cru». C’est ainsi que Didier Guillaume a débuté son discours de passation, le 7 juillet, affichant sa surprise d’être démis, et évoquant la «rudesse» de la vie politique. Pour son premier discours, Julien Denormandie n’a pas affiché de changement de ligne: «Je serai le ministre des agriculteurs, à leurs côtés, fier de leur travail que je connais bien, je serai le ministre également d’une alimentation française durable, accessible à tous et prenant soin de chacun», a conclu le nouveau ministre de l’Agriculture. Il s’est affiché dans la continuité de son prédécesseur et des Etats généraux de l’alimentation, mais n’a pas évoqué les dossiers d’actualité portés par Didier Guillaume, comme la gestion des risques climatiques, ou l’organisation d’une «grande conférence» à la rentrée sur la souveraineté alimentaire. Il a toutefois plaidé pour «renforcer à l’échelle européenne notre souveraineté», et affiché un attachement au «dialogue» et sa détermination pour que «l’agriculture et l’alimentation soient des éléments importants du plan de relance».

Didier Bouville

Réagissant auprès d’Agra presse à la nomination d’un nouveau ministre de l’Agriculture le 6 juillet, le président de l’APCA (chambres d’agriculture), Sébastien Windsor, souhaite un ministre «à l’écoute» et qui «accompagne les transitions» auxquelles sont confrontées les agriculteurs. «L’agriculture vit une crise et des difficultés importantes, avec une moisson qui s’annonce compliquée, une sécheresse, des difficultés liées aux ravageurs, des attentes très fortes de la société et une restructuration économique, résume-t-il. Il faut accompagner les agriculteurs dans ces transitions». S’adressant aux trois ministres, de l’Agriculture, de la Cohésion des territoires, et de la Transition écologique, l’agriculteur de Seine-Maritime demande «une politique plus incitative et moins coercitive, une politique d’accompagnement des agriculteurs dans le changement». Et de mettre en avant les propositions faites ces derniers mois par son réseau, au travers du plan stratégique des chambres d’agriculture pour 2025, ou du plan de relance. «Voyons-nous et regardons ensemble les propositions que nous pouvons mettre sur la table», conclut Sébastien Windsor.

Didier Bouville

La Fédération française de l’assurance (FFA) planche sur un projet intitulé Couverture pour les catastrophes climatiques en agriculture (CatAgri), selon un document de travail daté du 22 juin. D’après ce document qu’Agra Presse a pu consulter, la CatAgri serait un dispositif d’assurance «universel non obligatoire» mais «fortement incitatif» et adapté en cas de «coup dur». Pour la financer, il faudrait mobiliser une enveloppe de subventions publiques de 1,07 milliard d’euros, soit le même montant que le contrat d’assurance multirisques climatiques (MRC) actuel, souligne le document. Contre une cotisation modique par hectare, différenciée par groupe de cultures, les producteurs seraient indemnisés à 100% pour les pertes de récoltes situées au-dessus d’un seuil de déclenchement établi à 50% des pertes, avec une franchise alignée sur ce seuil. Et, l’indemnisation versée au producteur serait subventionnée à 90% par les aides publiques (au lieu de 65% actuellement). Les producteurs pourraient également abaisser le seuil de déclenchement via le rachat de franchise. D’après la FFA, ce dispositif favoriserait le développement de l’assurance tout en permettant aux assureurs de trouver un «équilibre technique» et financier.

Didier Bouville

«Le marché porcin est loin d’en avoir fini avec l’épidémie du Covid-19 et ses conséquences», estiment les analystes du marché du porc breton (MPB) dans une note de conjoncture parue le 6 juillet. A l’instar des clusters apparus dans des abattoirs français, «de nouveaux foyers apparaissent chaque semaine dans des entreprises de viande conduisant parfois à l’arrêt temporaire de l’activité ou au mieux à son ralentissement». Emblème du phénomène, la fermeture de l’abattoir Tönnies de Rheda (Allemagne), qui concentre 10% de la capacité nationale d’abattage de porc, a été «prolongée de deux semaines supplémentaires» et «pèse de plus en plus sur le marché». De plus, selon l’agence Reuters, la Chine aurait suspendu, il y a six jours, ses importations depuis «quatre des plus grands abattoirs des Pays-Bas». Les cotations ont baissé de 5 cents le kilo en Allemagne, de 10 cents en Belgique, et de 4 cents au Danemark. La situation est «toute autre» dans le sud de l’Europe, où les capacités d’abattage sont, à l’inverse, en deçà de l’offre de porcs. En France, le cours du MPB est resté stable à 1,346 euro le kilo pour la septième semaine consécutive. Aux Etats-Unis, le prix se stabilise à un niveau très bas et l’activité «tourne autour de 90 à 95 % de sa capacité».

Didier Bouville

Par un arrêté le 2 juillet, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a mis fin aux fonctions de Thomas Roche, conseiller en charge de l’outre-mer, du budget et du financement de l’agriculture au cabinet du ministre. Arrivé fin novembre 2018, il avait suivi notamment les dossiers des retraites agricoles et du fonds agricole créé avec la banque européenne d’investissement (BEI).

Didier Bouville

Le nouveau Premier ministre Jean Castex, doit présenter ce 6 juillet son nouveau gouvernement. Et alors que des responsables de la majorité suggéraient ces dernières semaines de créer de grands pôles ministériels, notamment autour de l’écologie, Jean Castex a paru rejeter cette piste les colonnes du JDD, le 5 juillet: «Pour m’être souvent intéressé aux questions d’organisation et de management, je ne suis pas sûr que des périmètres trop étendus soient forcément la garantie d’une grande efficacité.» Une déclaration qui pourrait rassurer la présidente de la FNSEA qui s’oppose à la fusion des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique. Jean Castex est haut fonctionnaire et maire LR de Prades, commune rurale de 6000 habitants des Pyrénées-Orientales. Fait notable en pleine révision de la politique française de gestion des risques agricoles: le département est le premier département français producteur de pêches nectarines et de laitues. Et comme la Drôme, département d’origine de Didier Guillaume, ce territoire est marqué par des incidents climatiques violents et récurrents. Le nouveau Premier ministre n’est par ailleurs pas étranger à l’agriculture ; Jean Castex est fils, neveu et petit-fils de concessionnaires de machines agricoles. L’entreprise familiale, aujourd’hui fermée, était basée dans le Gers, département dont son grand-père a été sénateur.

Didier Bouville