Le groupe allemand Bayer a annoncé, le 8 juillet, qu’il retirait son offre d’allocation d’1,25 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) qu’il devait consacrer à résoudre d’éventuels litiges futurs sur le glyphosate. «La Cour est sceptique quant à la pertinence et à l’équité de l’accord proposé et est encline à refuser la requête », a annoncé le juge Vince Chhabria dans une déclaration déposée auprès d’un tribunal de Californie. Le magistrat américain remet aussi en question la possibilité que de futurs plaignants soient soumis à une décision du comité scientifique indépendant alors que la recherche sur le sujet continu. Enfin le même juge a émis des « réserves » sur le comité scientifique indépendant, qui déciderait à la place des juges et des jurés des futures poursuites. Aux yeux de la justice américaine, ce mode de résolution de litiges passe plutôt mal. Plus concrètement, les litiges futurs auront de grandes chances de se résoudre devant un juge, même si Bayer « reste fermement attaché à une solution qui à la fois résolve les différends juridiques actuels et contienne une solution viable pour traiter et régler d’éventuelles procédures futures », a indiqué le groupe dans un communiqué de presse. Bayer devrait répondre au juge Chhabria lors d’une audience préliminaire prévue le 24 juillet. Plus de 125 000 plaintes ont été déposées contre Bayer. Les plaignants américains accusent le Round’up, fabriqué à partir du glyphosate d’avoir causé le cancer dont ils souffrent. Le groupe Bayer emploie près de 104 000 salariés à travers le monde, pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 43 milliards d’euros.
Didier Bouville