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«Le marché des produits laitiers est dans une période d’incertitudes» du fait notamment du ralentissement de la croissance mondiale, des tensions commerciales ainsi que de la lente reprise de la restauration, conclut l’Observatoire européen du lait (MMO) dans une note publiée le 2 juillet. «L’équilibre actuel des marchés semble fragile comme l’offre pourrait dépasser la demande en 2020», alertent les experts du secteur, prévenant que «la production laitière devra s’adapter en conséquence». Pour le moment, les cours des principaux produits laitiers se sont stabilisés. Les cours de la poudre sont supérieurs à ceux des dernières années. Les cotations de fromages oscillent à des niveaux proches de 2019. Seuls les cours du beurre, malgré un redressement les dernières semaines, sont 19% inférieurs à la même période l’année dernière. Les stocks de beurre sont d’ailleurs, à la fin avril, «légèrement plus élevés qu’il y a un an en raison de stocks initiaux plus élevés et d’une production plus forte». Mais des exportations élevées vers des pays tiers ont contribué à améliorer l’équilibre du marché, tempère la note. Pour la poudre de lait écrémé et les fromages, les stocks sont à «des niveaux normaux pour cette période de l’année».

Didier Bouville

«Depuis la levée graduelle des mesures de confinement en semaine 19 (du 4 mai, NDLR), une hausse de prix modérée [de la viande bovine] a été observée dans la plupart des Etats membres», constate l’observatoire européen du marché de la viande dans son rapport du 22 juin. En semaine 24 (du 8 juin), le prix moyen européen avait progressé de 3,3% en un mois (à 357,85 euros les 100 kg équivalent carcasse), tout en restant inférieur de 1,1% à la même période de 2019. «La production européenne de bœuf a augmenté sensiblement au premier trimestre 2020 (+0,7% par rapport à 2019, NDLR), mais a probablement reculé au second trimestre à cause de la pandémie de Covid-19.» D’après le rapport, certains membres de l’observatoire ont appelé à «une révision du fonctionnement» de l’aide au stockage privé. D’après les derniers chiffres disponibles, au 26 juin, seulement 1990 tonnes de viande bovine avaient bénéficié de ce dispositif, soit 8% du quota ouvert. Les veaux de boucherie sont notamment exclus de cette aide, alors que cette filière, qui a particulièrement souffert du confinement, le réclamait.

Didier Bouville

«Au 30 juin 2020, 500 millions d’euros ont été payés au titre des mesures agro-environnementales et des aides à l’agriculture biologique pour la campagne 2019», indique un communiqué du 2 juillet du ministère de l’Agriculture. A la même date l’année dernière, seuls 464 M€ avaient été versés pour 74 700 dossiers, contre 79 300 cette année, précise le ministère. «Le calendrier de paiement des aides européennes est désormais totalement rétabli», annonce le ministère. «Malgré un contexte marqué par l’épidémie de Covid-19, la mobilisation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, de l’Agence de services et de paiement et des services déconcentrés de l’Etat, a permis d’atteindre ce taux de paiement optimal», se félicite la Rue de Varenne. En raison de l’apurement des aides 2008-2012, enclenché en 2015 à la demande de la Commission européenne, certains producteurs ont dû atteindre jusqu’à trois ans pour toucher leurs aides. Un phénomène qui s’est poursuivi jusqu’en 2019, et que la Cour des comptes a expliqué par «la complexité de la chaîne de paiement des aides agricoles» et «la multiplication des dispositifs», dans un rapport publié à l’automne 2018.

Didier Bouville

Avec six milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, la coopérative Agrial, qui emploie 22.000 salariés, maintient sa place de première coopérative agricole de France. Forte de 12 500 adhérents, elle a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4,3 % par rapport à l’exercice précédent. Les deux tiers de sa rentabilité ont été réalisés par la branche lait (marques Grand Fermage, Soignon, 300 & Bio) et la branche légumes (marque Florette). Ces deux secteurs pèsent respectivement pour 2,5 milliards d’euros et 1,4 milliard d’euros de recettes. Ludovic Spiers, directeur général de la coopérative, a indiqué que la crise du Covid-19 avait affecté son activité et le chiffre d’affaires. Ce dernier a baissé de 7 % entre mars et juin. Le groupe va aussi réduire ses embauches, sans toutefois envisager de plan social. « Nous avons décidé de réduire le plan d’investissement de 25 à 30% avec du report sur 2021 pour ne pas handicaper les résultats économiques de 2020 », a indiqué Ludovic Spiers.

Didier Bouville

Selon une étude parue dans la revue scientifique Nature le 1er juillet, les forêts représentent environ 38 % de la surface totale des terres de l’Union européenne, soit environ 2 % de moins que la surface agricole de l’Union à 28. Les rédacteurs de cette étude ont observé « une augmentation de la superficie forestière récoltée (49 %) et une augmentation de la perte de biomasse (69 %) en Europe pour la période 2016-2018 par rapport à 2011-2015, avec des pertes importantes dans la péninsule ibérique et dans les pays nordiques et baltes ». Cette surexploitation est consécutive à une demande plus importante des consommateurs pour des produits « naturels », notamment après l’application en Europe de la directive de la bioéconomie qui désigne le bois comme énergie renouvelable. Les coupes de bois (pour une grande partie des résineux) est destinée à la construction, à la papèterie et à la production d’énergie. Les chercheurs qui ont critiqué cette directive s’attendent d’ailleurs à ce que cette surexploitation se poursuive dans les années à venir. Elle pourrait avoir des effets sur la biodiversité, l’érosion des sols et la régulation de l’eau. « L’atténuation du changement climatique par la forêt pourrait être entravée, et les pertes supplémentaires de carbone dues aux forêts nécessiteraient des réductions d’émissions supplémentaires dans d’autres secteurs, afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 », expliquent-ils.

Didier Bouville

La commission des Affaires économiques (Coméco) de l’Assemblée nationale a adopté, le 1er juillet à l’unanimité, les 22 propositions de son groupe de suivi agricole sur la relance. Anticipant «une reprise de la guerre des prix», les six députés de ce groupe de travail transpartisan veulent «remettre sur l’ouvrage la question du partage de la valeur», dans la ligne des Egalim, notamment en renforçant les indicateurs de coût de production et en encadrant les pénalités logistiques. Ils appellent aussi à éviter «l’essoufflement» de l’engouement des Français pour les circuits courts observé pendant le confinement, grâce à une «montée en puissance» des projets alimentaires territoriaux (PAT). A l’instar de leurs homologues du Sénat, mais aussi des professionnels agricoles, les députés proposent «d’utiliser la commande publique dans la restauration hors domicile comme levier de la relocalisation de l’alimentation, via une clarification du code rural et du code des marchés publics». Au-delà de l’agriculture, les cinq autres groupes de suivi sectoriels (entreprises, énergie, logement, numérique et tourisme) ont aussi vu leurs propositions approuvées lors de cette réunion. En tout, la Coméco formulera 191 recommandations à l’exécutif.

Didier Bouville

Dans une circulaire envoyée à leurs adhérents le 23 juin, dix organisations de producteurs (OP) annoncent qu’à partir de 2022, leur référence «sera une production issue d’élevages ayant arrêté la castration des porcelets». En conséquence, le prix de base de ces groupements sera «un prix moyen s’appliquant à une population de porcs femelles et mâles entiers». Une décision qui aura de lourdes conséquences sur le marché porcin: avec près de 12 millions de porcs, les groupements en question représentent la moitié de la production française. Les signataires de cette note sont Agrial, Eureden, Elpor, Evel’Up, Porcinéo, Porélia, Syproporcs, Porvéo, Porc Armor évolution et le Groupement régional des producteurs de porcs de l’Ouest (GRPPO), indique Porc mag, qui a révélé cette information le 29 juin. Ces OP continueront toutefois à commercialiser des porcs castrés «pour répondre aux besoins spécifiques de certains marchés». Le contrôle de l’odeur des carcasses de porcs mâles entiers sera financé par «une cotisation dédiée portant sur les porcs charcutiers issus d’élevages ayant arrêté la castration», prévoient les groupements. D’après l’arrêté du 24 février 2020, la castration à vif des porcs sera interdite à partir du 31 décembre 2021.

Didier Bouville

Le Salon Innov-Agri qui devait se tenir du 8 au 10 septembre 2020 à Outarville (Loiret) n’aura pas lieu. Dans un courrier daté du 25 juin mais reçu le 30 juin par Philippe Bouteiller, organisateur de cette manifestation de plein air, le préfet du Loiret, Philippe Pouëssel, indique «regretter très vivement» de ne pas pouvoir autoriser cet événement en raison des « clusters » de Covid-19 qui sont «détectés périodiquement» dans le département. Les organisateurs ont naturellement fait part de leur déception : «Tout le monde y croyait. Les équipes Innov-Agri étaient mobilisées à 300 % (…) malgré le retard et malgré les doutes. Tout avait été mis en œuvre, y compris les mesures sanitaires adaptées à la pandémie de Covid-19, pour être à la hauteur des attentes des visiteurs, comme celles des exposants», indique le communiqué d’Innov-Agri du 30 juin. Les organisateurs réfléchissent «à mobiliser toutes les compétences digitales pour proposer des alternatives nouvelles de mise en relation aux exposants et aux agriculteurs».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 30 juin, la Mutualité sociale agricole (MSA) a annoncé la mise en place d’un nouveau service en ligne appelé « Décomptes d’indemnités journalières » pour les employeurs, les exploitants et les tiers déclarants, accessible depuis « Mon espace privé » sur le site msa.fr. Ce nouveau service en ligne concerne les employeurs assurant le maintien de salaire à leurs employés en arrêt de travail pour maladie, accident du travail, maladie professionnelle ou congé maternité. Il permet également aux exploitants une visualisation par trimestre des indemnités journalières Amexa et Atexa dont ils ont bénéficié. Ils disposent ainsi du montant exact à reporter sur leur déclaration de revenus professionnels (DRP) sans risque d’erreur. Le service DRP sera disponible à partir du 6 juillet, précise la MSA. Enfin, les tiers déclarants (centres de gestion et cabinets comptables) ont accès à ce service en ligne afin d’assurer les déclarations sociales pour les employeurs et les exploitants qui leur ont donné procuration.

Didier Bouville

Les ventes de phytos ont reculé de 44 % en volume l’an dernier, après une envolée en 2018 (+18%), a annoncé le 30 juin le gouvernement. «Les quantités totales de substances actives vendues en usages agricoles, hors produits de biocontrôle, diminuent de 44 % entre 2018 et 2019 (-28 078 tonnes), après avoir augmenté de 18% entre 2017 et 2018 (+11 870 tonnes)», selon un communiqué. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le préfet Pierre-Etienne Bisch, coordonnateur interministériel du plan Ecophyto, a précisé que l’évolution sur trois ans était «pour les phytos en général: -12%». Les quantités totales de produits les plus préoccupants vendus (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques – CMR) diminuent de «plus de 50%» en 2019 par rapport à 2018, poursuit le communiqué. Celles de glyphosate «diminuent de 35% (-3 358 tonnes) entre 2018 et 2019 après avoir augmenté de 11% (+999 tonnes) entre 2017 et 2018». De telles évolutions «compensent totalement l’augmentation des ventes en 2018, intervenue juste avant la hausse de la redevance pour pollutions diffuses » (RPD) au 1er janvier 2019, selon le communiqué. La part relative du biocontrôle continue de progresser, ajoute le gouvernement qui y voit «une substitution progressive et continue des substances les plus dangereuses par ces produits».

Didier Bouville