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Un premier cas de peste porcine africaine (PPA) a été découvert en Allemagne sur un sanglier, à quelques kilomètres de la frontière polonaise dans le Brandebourg (région qui entoure Berlin), a indiqué le 10 septembre la ministre allemande de l’Agriculture, Julia Klöckner. Cette découverte est une très mauvaise nouvelle pour la filière porcine et le marché européen du porc. La première conséquence est la perte du statut « indemne de peste porcine africaine » par l’Allemagne. Avec une production de 5 millions de tonnes de viande porcine, chaque année, dont la moitié est destinée à l’exportation, l’Allemagne est le principal exportateur européen de viande porcine. Ses exportations vers les autres pays de l’Union ne devraient pas être profondément perturbées puisque les 27 appliquent le principe de régionalisation. Ce qui veut dire que seuls les échanges provenant d’une zone de sécurité sont interdits. En revanche, ce n’est pas le cas pour les exportations vers un certain nombre de pays tiers, notamment la Chine qui ne reconnaît pas ce principe. Les négociations entamées sur ce sujet n’ont pas abouti. La viande non exportée va se retrouver sur le marché européen et peser sur les prix.

Didier Bouville

Le réseau Bienvenue à la ferme, en association avec Airbnb et la plateforme de financement participation MiiMOSA, a dévoilé, le 10 septembre, dans un communiqué de presse, les dix lauréats de l’appel à projets d’Agritourisme 2020. Parmi ces dix lauréats, quatre viennent d’Occitanie, les six autres se répartissant entre le Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Corse et Nouvelle-Aquitaine. Chaque lauréat pourra recevoir une aide financière allant jusqu’à 5 000 euros. C’est la troisième année consécutive que cette opération se déroule. « Depuis 2018, cette collaboration a permis de financer près de 100 projets partout en France. Cette année, 174 agriculteurs ont proposé un projet d’agritourisme : 43 projets ont lancé leur collecte sur miimosa.com et plus de 138 000 € ont déjà été récoltés auprès d’environ 1 600 contributeurs », indique le communiqué de presse. Selon les organisateurs, « l’agritourisme a été de plus en plus sollicité par les Français cette année », car, Covid oblige, ils ont privilégié les séjours spontanés, proches de chez eux.

Didier Bouville

Le 8 septembre, les trois têtes de réseau Trame, FNCuma et Civam ont présenté leurs propositions pour la déclinaison française de la future Pac, en mettant l’accent sur la transition écologique et la reconnaissance des collectifs. Les trois organisations veulent notamment «maximiser le réquilibrage du montant du premier pilier vers le deuxième», afin de financer les mesures de transition à long terme. Elles défendent aussi un plafonnement des aides à l’actif, sans fixer de montant mais en y intégrant un salarié par exploitation. Le but: favoriser l’emploi, freiner l’agrandissement – ainsi que le développement du travail à façon – et «dégager du temps pour que les exploitants puissent se former», d’après Antoine Delahais, trésorier du réseau Civam. Avec Trame et les Cuma, sa fédération plaide pour que les collectifs puissent bénéficier des éco-schémas du premier pilier. Les organisations proposent aussi que les agriculteurs en collectif puissent signer des «contrats de transition agroécologique et alimentaire de territoire» avec les pouvoirs publics et leur structure accompagnatrice. D’une durée de 5 à 7 ans, ce contrat serait une clé d’entrée pour un panel d’aides spécifiques: MAEC système rénovées, aide à l’investissement et à l’animation, financement du temps passé et des risques encourus en expérimentation agricole.

Didier Bouville

Les syndicats des 20 appellations d’origine contrôlée du Languedoc et du Roussillon, regroupés au sein de la Fédération Sud des AOC, ont obtenu de l’INAO, fin août, une limitation volontaire des rendements à 50 hl/ha pour l’appellation régionale Languedoc, à une fourchette comprise entre 45 et 48 hl/ha pour les appellations sous-régionales (Corbières, Côtes du Roussillon, Minervois, etc.) et à 42 hl/ha pour les AOC communales (Corbières Boutenac, La Clape, Collioure, etc.) pour la récolte 2020. Dans un contexte économique tendu, la limitation des rendements vise à « produire ce qu’on est capable de vendre », selon les mots de Jean-Philippe Mari, président du syndicat de l’AOC Côtes du Roussillon et de la Fédération Sud des AOC.

Didier Bouville

Le Letton Valdis Dombrovskis a été désigné, le 8 septembre, Commissaire européen au Commerce. Il remplace à ce poste, l’Irlandais Phil Hogan qui avait démissionné le 26 août… pour avoir enfreint les règles sanitaires dans son pays, en participant à un dîner de gala. Diplômé de physique et d’économie, Valdis Dombrovskis a accompli sa première partie de carrière comme économiste au sein de la Banque de Lettonie. Elu député à la Saeima (parlement unique de Lettonie) à l’âge de 31 ans, il devient la même année, ministre des Finances. Premier ministre à 37 ans, il reste en poste pendant cinq ans (2009-2014) il est ensuite élu député européen en 2014 et abandonne son poste pour devenir la même année, vice-président exécutif de la Commission européenne, chargé de l’euro et du Dialogue social. Il était également Commissaire européen aux services financiers depuis 2016. Il est remplacé à ce poste par l’Irlandaise, Mairead McGuinness, 61 ans, qui était jusqu’alors première Vice-présidente du Parlement européen. Parmi les nombreux dossiers que Valdis Dombrovskis va devoir traiter, il y a bien sûr les relations commerciales entre les Etats-Unis et l’UE, l’accord de libre-échange avec le Mercosur et les négociations avec l’Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande).

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé le 9 septembre lors d’un rapide point presse, la mise en place d’un numéro vert (0 800 738 908) pour répondre aux craintes des propriétaires de chevaux. Derrière ce numéro, est mise en place une équipe de quinze agents de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Ce numéro vert sera accessible du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00. « J’entends la crainte, la peur, parfois le désarroi de propriétaires de chevaux (…) qui se demandent les bons gestes, les mesures de précaution à prendre, quels sont les actes qui peuvent être faits pour protéger leurs chevaux ou leurs poneys », a déclaré le ministre de l’Agriculture. « Ce sont des spécialistes qui connaissent très bien les questions liées aux chevaux et qui en plus ont été particulièrement formés pour répondre à toutes les questions », a-t-il ajouté. Plus de vingt cas de mutilation ont été recensés depuis le 2 août 2020 sur le territoire métropolitain.

Didier Bouville

55% des céréaliers ne dégageront «probablement aucun revenu en 2020», a estimé le 8 septembre l’AGPB (producteurs de blé), qui demande un plan d’urgence après «une moisson catastrophique». Le résultat courant avant impôts (après MSA) des exploitations de céréales et oléoprotéagineux s’établit à -1 000 € en valeur médiane, amplifiant une «situation tendue depuis huit ans», d’après le secrétaire général Philippe Heusèle. En cause, les aléas climatiques, la perte de moyens de production, la déclinaison française de la Pac. L’AGPB réclame des mesures exceptionnelles pour tous les producteurs : une avance sur les aides Pac à hauteur de 80% dès le 15 octobre ; la possibilité d’opter pour le calcul des cotisations sociales sur une base annuelle ; une dérogation concernant la levée des cultures intermédiaires pour toucher les aides Pac. Dans les zones sinistrées : un dégrèvement de 50% de la TFNB (taxe foncière sur le non-bâti). Enfin pour les producteurs les plus touchés: la mise en place de cellules de crise dans les départements et le déblocage du fonds d’allégement des charges ; un accès au PGE (prêt garanti par l’Etat) ; un abondement au Fonds action sanitaire et social de la MSA.

Didier Bouville

L’ensemble des consultations publiques concernant les chartes départementales imposées par la réglementation sur les distances d’épandage de produits phytosanitaires sont terminées depuis le 6 septembre, avec la clôture des consultations du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. «Dans la majorité des cas, les réponses ont été très équilibrées entre les gens qui acceptent et comprennent les dérogations et ceux qui sont contre», souligne Sébastien Windsor, président de l’APCA, rappelant que «les consultations ont été bien perturbées par le Covid ». Dans ce contexte particulier, «la grande majorité des chambres ont été responsables et ont prolongé la période de consultation pour que les gens aient le temps de répondre», se félicite-t-il. Près de 56 chartes avaient déjà reçu fin août l’aval des préfectures, et une vingtaine de chartes attendent désormais la validation des services de l’état. «Souvent les dérogations aux ZNT ont été assorties de formations des agriculteurs», précise Sébastien Windsor. Sept départements n’ont en revanche pas prévu de charte, dont les Vosges, la Haute-Marne, ou encore les Alpes Maritimes et le Vaucluse. Dans ces départements, les producteurs n’auront pas accès aux réductions de distance permises par les équipements de type buse anti-dérive.

Didier Bouville

La présidence allemande du Conseil de l’UE a présenté le 7 septembre aux experts des États membres du comité spécial Agriculture un premier paquet de propositions de compromis portant sur l’architecture verte de la Future Pac. Elle suggère notamment que les éco-régimes du premier pilier soient obligatoires pour les États membres avec un pourcentage minimal à y consacrer mais avec de la flexibilité durant une phase pilote de deux ans. Parmi les autres propositions mises sur la table: une part minimale de 5% des terres arables consacrés à de zones «d’intérêt environnemental» dans le cadre de la conditionnalité avec la possibilité de descendre à 3% pour les États membres souhaitant prendre en compte uniquement les zones non productives; des dispositions spéciales en matière de contrôles et de sanctions de la conditionnalité pour le petits agriculteurs; la prise en compte des zones à contraintes naturelles dans les 30% de fonds du second pilier consacrés aux mesures environnementales; un système simplifié d’indicateurs; et une clarification juridique du processus d’approbation des plans stratégiques. Ce projet sera discuté par les experts nationaux le 14 septembre en vue de la rencontre de leurs ministres le 21 septembre à Bruxelles. Berlin devrait également leur soumettre d’ici là de nouvelle pistes de compromis concernant cette fois le plafonnement des aides directes et le nouveau modèle de mise en œuvre. L’Allemagne a pour objectif de finaliser une position commune des Vingt-sept sur la future Pac d’ici le 20 octobre.

Didier Bouville

Le rapport de la commission d’évaluation sur l’accord UE-Mercosur pourrait être présenté le 11 ou le 14 septembre, a appris Agra Presse le 7 septembre. «Le rapport sera remis dans les prochains jours» et «il sera rendu public dans la foulée», a confirmé Matignon, sans préciser de date. Installé le 29 juillet 2019 à la demande du Premier ministre, ce groupe de dix «experts indépendants» avait pour mission de mener une évaluation «complète et transparente» de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Ils devaient notamment se pencher sur ses effets sur l’environnement (biodiversité, déforestation, émissions de GES), sur les filières agricoles sensibles (bœuf, poulet, sucre) ou encore sur l’application des normes européennes. Annoncé dans un premier temps pour novembre 2019, le rapport a été remis au gouvernement fin février, mais sa publication a été retardée par la crise sanitaire et le changement de gouvernement. L’accord UE-Mercosur a été conclu le 28 juin par Bruxelles après 20 ans de négociations. Mais sa ratification reste plus incertaine que jamais, plusieurs Etats membres ayant affiché leur opposition. Le 1er septembre, la ministre allemande de l’Agriculture Julia Klöckner a indiqué que ses homologues européens sont «très très sceptiques» à ce sujet. «En l’état, je ne signerai pas le Mercosur», avait déclaré de son côté Emmanuel Macron fin août 2019, à l’issue du G7 à Biarritz.

Didier Bouville