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Le groupe coopératif Fipso a proposé de racheter le pôle Salaisons de Maïsadour, formé de Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes, d’après une notification reçue le 17 mars par l’Autorité de la Concurrence. Fipso «propose d’acquérir, sous condition suspensive, l’intégralité des titres des sociétés», peut-on lire sur le site web de l’Autorité, qui recueille actuellement les observations des tiers jusqu’au 7 avril. Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes sont spécialisées dans les charcuteries crues, vendues «essentiellement à la grande distribution», précise l’Autorité. L’opération concerne «cinq sites industriels dans le Sud-Ouest de la France». Si elle se confirme, cette acquisition permettra à Fipso – qui «ne possède pas d’activité dans le secteur de la charcuterie à base de viande crue» selon l’Autorité – de mettre un pied dans le secteur des salaisons. Avec quelque 600 000 porcs par an, le groupe coopératif est leader du secteur dans le Sud de la France. Il est présent dans l’élevage, la collecte, l’abattage, la découpe, les produits élaborés et l’exportation.

Didier Bouville

Les discussions entre les négociateurs en chef du Conseil de l’UE, du Parlement européen et de la Commission européenne, lors du «super trilogue» du 26 mars, ont permis d’engranger des avancées positifs sur un certain nombre d’éléments de la réforme de la Pac. «Nous sommes parvenus à toute une série d’accord de principe qui doivent encore être validés au niveau technique. Mais c’est un premier pas très important en vue de la conclusion des négociations d’ici la fin du semestre», s’est félicitée la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Ceu Antunes qui préside le Conseil. Côté Parlement européen, on salue aussi des progrès mais de manière plus prudente. Le Président de la commission de l’Agriculture Nobert Lins admet que les positions des institutions se sont rapprochées mais prévient qu’il attend encore «plus de flexibilité de la part du Conseil». Dans le détail, un accord de principe a été trouvé sur l’application obligatoire d’une définition d’un agriculteur actif, la définition du nouvel agriculteur, les soutiens à accorder aux jeunes agriculteurs (3% répartis entre les deux piliers) ainsi que le nouveau modèle de mise en œuvre (avec un examen bisannuel de la performance et des garanties proposées au Parlement sur la rigueur des contrôles). Sur cette base, des discussions techniques vont pouvoir reprendre à partir du 6 avril. Il restera ensuite deux gros dossiers, restés pour le moment en suspens, à traiter: la conditionnalité sociale voulue par le Parlement et surtout l’architecture verte et ses éco-régimes.

Didier Bouville

«Jamais les prix des promotions sur la viande porcine fraîche n’ont atteint des niveaux aussi bas qu’en ce début d’année 2021», alerte Culture Viande (abatteurs) dans un communiqué le 25 mars, à la sortie d’une période habituelle de promotions. L’organisation de l’abattage-découpe se base sur une étude de l’Ifip (Institut du porc), qui a traité des données du panéliste Nielsen pour le porc frais (coupe et libre-service). D’après ce rapport, les promotions sur les références en dessous de 2 €/kg représentent 24% du total des promotions de janvier 2021. En janvier 2019, ce segment pesait 14% (2020 étant considérée comme «hors norme» du fait de la flambée des prix du porc due à la peste porcine africaine en Chine). Malgré une activité promotionnelle en recul (-1,5% en nombre de références, -4% en nombre d’opérations), la pression promotionnelle – qui reflète le «poids de la promotion dans le marché» – progresse de 1,4%. «Le porc n’est pas mis en avant, il ne sert qu’à alimenter la guerre des prix entre enseignes», dénonce Culture Viande. «Il y a eu moins de promotions avec le confinement, précise son directeur Paul Rouche à Agra Presse. Tous les distributeurs ont mis le paquet dès la rentrée de septembre pour faire revenir les consommateurs dans leurs magasins.»

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 25 mars, la FNSEA et les JA saluent le rapport que l’ex-patron de l’enseigne Système U, Serge Papin, a remis le jour même aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie, dans lequel il propose notamment de rendre la contractualisation obligatoire et pluriannuelle. Les syndicats saluent des mesures « qui vont dans le bon sens », approuvant de nombreux leviers mis en avant par le rapport: « la pluri-annualité, la transparence, l’encadrement des promotions, l’identification de l’Origine France ou encore les pouvoirs du médiateur… Nous accueillons également avec intérêt la mesure relative au renforcement de la contractualisation.» La FNSEA et les JA demandent toutefois que «l’élaboration et la prise en compte des indicateurs de coût de production dans les contrats» soient rendues «plus contraignantes».

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté le 25 mars son plan d’action pour le développement de l’agriculture biologique en vue d’atteindre l’objectif de 25% de surfaces cultivées en bio dans l’UE d’ici 2030 (contre environ 8,5% aujourd’hui). Un plan en 23 actions qui repose particulièrement sur la stimulation de la demande: promotion du logo européen, incitation à recourir au bio dans les cantines, lutte renforcée contre les fraudes… Mais il vise aussi la production qui devra être soutenue dans le cadre des futurs plans stratégiques de la Pac, notamment par les éco-régimes du premier pilier. À l’heure actuelle, seulement 1,8% des fonds de la Pac (7,5 milliards d’euros) sont consacrés au soutien à l’agriculture biologique. La Commission européenne, qui validera ces plans stratégiques, ne pourra néanmoins pas contraindre les États membres à fixer des objectifs chiffrés. Chaque pays devra également préparer des plans d’action nationaux pour le bio en définissant des mesures qui ne se limitent pas à l’agriculture ou à ce qui est proposé dans le cadre de la Pac. «Bien sûr, l’agriculture bio est plus extensive et moins productive, a admis le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski en conférence de presse. Mais c’est aussi une opportunité pour les petits producteurs qui n’ont souvent pas d’autre alternative: se convertir au bio et survivre, ou disparaître.»

Didier Bouville

À l’issue d’une rencontre en Côte-d’Or mardi 23 mars entre le préfet référent loup, les éleveurs ovins, et les directions départementales compétentes, la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) indique à Agra Presse avoir obtenu des avancées sur les critères de non-protégeabilité individuels. «C’est un travail que nous avons mené avant tout pour les nouveaux territoires touchés par le loup», explique Claude Font, secrétaire général adjoint de la FNO en charge du dossier loup. Alors que les tirs dérogatoires et les indemnisations sont conditionnés à la mise en place de mesures de protection, l’article 6 de l’arrêté de 2018 prévoit que des exploitations peuvent être exemptées de cette exigence «sur la base d’une analyse technico-économique réalisée au cas par cas par la DDT». Des enquêtes menées par la chambre et les éleveurs en Côté-d’Or ont servi d’exemple pour déterminer plusieurs critères qui pourraient être appliqués au niveau national: le fractionnement des troupeaux, des coûts de protection dépassant les plafonds d’indemnisation, des parcelles traversées par un ruisseau ou un chemin cadastré, ou encore la présence de cultures sur les exploitations entrainant des surcharges de travail. Ces critères devront être officialisés par arrêté et déclinés au niveau départemental. Le dispositif, précise Claude Font, est distinct des zones difficilement protégeables, délimitées au niveau territorial dans quelques départements par le préfet coordonnateur.

Didier Bouville

Philippe Mérillon, a été reconduit le 24 mars en conseil des ministres, au poste de secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture et de l’alimentation poste qu’il occupe depuis novembre 2017. Il épaule depuis quelques temps déjà Sophie Delaporte, secrétaire générale de ce même ministère depuis décembre 2018. Diplômé de Sciences-Po Bordeaux et de l’École d’administration des affaires maritimes, Philippe Mérillon a passé l’essentiel de sa carrière professionnelle au sein du ministère de l’Agriculture. Il a notamment été conseiller technique au cabinet de Charles Josselin, secrétaire d’Etat à la Mer entre 1992 et 1993. Il a ensuite occupé plusieurs postes de chef de bureau (marché et produits de la pêche, Orient Asie, Fruits et légumes) avant de rejoindre l’ambassade de France en Espagne en 2002, en qualité de conseiller agricole. A son retour en France en 2005, il retrouve la rue de Varenne, notamment comme chef du service des ressources humaines (2009-2013). Un temps directeur régional de l’agriculture Languedoc-Roussillon, (2013-2016), il prend son poste de secrétaire général adjoint du ministère, poste qu’il combine avec celui de directeur général adjoint de FranceAgriMer.

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse du 24 mars, la FNSEA rappelle que la convention collective nationale de la production agricole et des CUMA entre en vigueur le 1er avril prochain et appelle chaque employeur de main d’œuvre à se « mobiliser pour préparer au mieux cette transition, qui constitue un progrès majeur pour la branche agricole », indique-t-elle. Cette convention modifie plusieurs paramètres de la relation entre l’employeur et le salarié. Elle met en place une nouvelle approche de la classification des emplois dans les entreprises, reposant sur des compétences et des critères classants, et non plus sur des niveaux et des échelons. Cette nouvelle convention collective prend en compte une grille nationale de salaires dont les minima peuvent être localement améliorés. Elle détermine en conséquence le niveau de rémunération de chaque salarié en fonction de son coefficient.

Pour plus de renseignements : https://convention-agricole.fr/#/

Didier Bouville

A la demande du groupe Les Républicains, les députés de la commission des affaires économiques ont acté le 24 mars la création d’une mission d’information sur «la production laitière hors AOP en zones de montagne». Les deux rapporteurs seront Pascale Boyer, députée LREM des Hautes-Alpes, et Jean-Pierre Vigier, député LR de la Haute-Loire. Mi-janvier, alors que débutait la consultation sur le plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la future Pac, les chambres d’agriculture des massifs (Alpes, Pyrénées, Corse, Jura, Vosges) avaient tenu à exprimer leur position commune, pour mettre notamment en avant leur attachement aux aides couplées et à l’ICHN. Alors que la position de la FNSEA, prise le 6 janvier, n’exprime pas de position ferme pour le maintien à leur niveau de ces deux aides, les agriculteurs des Massifs demandaient clairement de «maintenir à leur niveau actuel les aides couplées, dont dépend entièrement, aujourd’hui, la survie de leurs exploitations familiales», et de «renforcer l’ICHN».

Didier Bouville

Par un communiqué du 23 mars, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs demandent la suppression de la redevance sur les engrais azotés prévue par le projet de loi Climat, car elle «dégraderait considérablement le revenu des agriculteurs sans apporter de réelle réponse aux enjeux climatiques». Les syndicats soulignent que les demandes de suppression de l’article 62 adressées aux parlementaires n’ont jusqu’ici pas abouti. Pour la rapporteure du texte, Célia de Lavergne (LREM), l’article vise à «dresser le chemin à parcourir». Mais pour la FNSEA et les JA, ces propos ignorent «ignorent les évolutions des pratiques des agriculteurs». Les livraisons en azote, rappellent les syndicats, ont baissé de 30% depuis 1990. Selon les derniers chiffres publiés par le Citepa (pollutions atmosphériques), ces efforts correspondraient à une baisse des émissions de N2O (inventaire interprofessionnel des émissions) du secteur agricole de 10%. Les émissions azotées se sont toutefois stabilisées depuis les années 2010, soulignent les experts, avec une légère reprise de la baisse des émissions depuis 2014 (-3,4 % sur la période 2014-2018). Dans le cadre de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) du gouvernement, «le budget final prévu pour le N2O pour la période 2029-2033 est de 35 Mt CO2e/an (total hors UTCATF), soit une baisse d’environ 13% par rapport à 2018», rappelle le Citepa.

Didier Bouville