Fil info

La mairie écologiste de Lyon a annoncé le 13 avril que la viande serait réintroduite partiellement dans les cantines scolaires à partir du 26 avril, après une polémique récente sur le recours à un menu unique face aux contraintes sanitaires. «Nous n’avons encore aucune visibilité sur ce que sera le protocole sanitaire à la rentrée», a souligné l’adjointe à l’Education, Stéphanie Léger, lors d’une visioconférence de presse. «Mais cette fois, nous avons eu le temps de travailler à une proposition de plat chaud avec viande qui sera faite de façon régulière, tous les cinq repas en moyenne», a ajouté l’élue. Ce menu carné ne comportera pas d’entrée afin de gagner le temps nécessaire pour faire manger tous les enfants, a précisé l’élue. Cette solution avait été retenue face à un nouveau protocole sanitaire imposant deux mètres de distanciation à la cantine entre les groupes de classe, ce qui empêchait de faire manger en même temps autant d’enfants qu’à l’ordinaire. La mairie avait considéré qu’un menu unique sans viande, mais incluant oeufs ou poisson, était «le moins excluant» pour les élèves..

Didier Bouville

Le gel qui vient de s’abattre sur l’Hexagone a occasionné la perte d’environ un tiers de la vendange à venir, avec un coût d’au moins 2 Mrd€ pour la filière viticole, a exposé Jérôme Despey, président du conseil viticole de FranceAgriMer, à la réunion de la cellule de crise le 12 avril autour du ministre de l’Agriculture. Face aux conséquences de ce gel « pire qu’en 2017 » encore présent dans les esprits, il a demandé au ministre au nom des viticulteurs, des coopératives et des maisons de négoce, des mesures fiscales (exonération de TFNB), sociales (suppression en 2022 des charges patronales et salariales) et bancaires (report en fin de tableau des annuités avec prise en charte des intérêts). Il a demandé d’autres mesures «qui ne coûtent rien à l’État» : prolongation jusqu’au 31 décembre du stockage privé, qui était prévu jusqu’au au 30 juin pour éviter de libérer des stocks sur le marché avant la petite vendange qui s’annonce. Et «la plus grande attention» pour éviter que du vin venant de pays moins frappé par le gel se retrouve commercialisé sous une bannière française. Jérôme Despey a annoncé qu’une prochaine réunion de la cellule de crise se tiendra le lundi 19 avril. Quant au fonds exceptionnel annoncé par Julien Denormandie, il fera l’objet d’un arbitrage interministériel qui en définira les modalités, indique-t-on par ailleurs dans la filière.

Didier Bouville

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a désigné, le 12 avril, Thomas Pesquet comme « ambassadeur de bonne volonté », a annoncé l’agence. Le spationaute français qui doit s’envoler le 22 avril pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) aura pour mission de « sensibiliser le public à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, aux activités de la FAO et à défendre l’action contre le changement climatique et la transformation des systèmes agroalimentaires », a précisé l’agence de l’ONU. Le fait que sa compagne Anne Mottet travaille à la FAO sur les politiques d’élevage ne semble pas tout à fait étranger à cette nomination. Thomas Pesquet s’est déclaré « très fier » d’accepter cette mission.

Début mars, un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) s’inquiétait de la montée croissante du gaspillage alimentaire (900 millions de tonnes de nourriture par an), alors même que plus de 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.

Didier Bouville

Les députés Pascale Boyer (LREM, Hautes-Alpes) et Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire), ont été récemment nommés co-rapporteurs d’une mission d’information sur la filière lait de montagne. Cette mission aura pour premier objectif de dresser les différents enjeux auxquels cette filière en grande difficulté est aujourd’hui confrontée. En effet, les coûts de production et de collecte restent élevés : en 2019, le surcoût était évalué à 14 euros pour 1 000 litres de lait collecté en moyenne par rapport aux coûts en plaine. En parallèle, la filière ne parvient plus à assurer un revenu décent aux producteurs de lait. Conséquence directe, en 10 ans, le nombre de producteurs a baissé de 19 % à 47 % selon les départements et le volume de lait produit continue inexorablement sa chute. Le risque de disparition de la filière laitière de montagne est réel alors que son poids reste important dans l’économie locale. Cette mission fait notamment suite à la demande de l’Association nationale des élus de la montagne dont Jean-Pierre Vigier est le vice-président. La mission dont les travaux ont débuté fin mars rendra ses conclusions à l’automne 2021.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a précisé, le 12 avril sur le plateau d’Audition Publique (LCP-Public Sénat-Le Figaro), les contours des «enveloppes exceptionnelles» promises la veille par son Premier ministre Jean Castex, face à l’épisode de gel du 5-8 avril. Parmi les mesures envisagées: un recours facilité au chômage partiel, des allègements de charges patronales mais aussi, «vu l’ampleur des dégâts», la création d’un «fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu», a détaillé M. Denormandie. Il sera notamment accessible aux viticulteurs. Ces derniers ont la possibilité de s’assurer et ne peuvent donc pas prétendre aux indemnisations du fonds des calamités agricoles. Or moins d’un tiers d’entre eux sont assurés. Plus tôt dans la journée, Julien Denormandie a réuni, le 12 avril, les filières arboriculture, maraîchage, viticulture et grandes cultures, la MSA et l’APCA. Particulièrement impactées, les filières arboricoles et viticoles ont demandé le report des cotisations sociales, des mesures de chômage partiel et la création d’un prêt garanti d’Etat (PGE) agricole – ou l’assouplissement du dispositif PGE créé durant l’épidémie de Covid-19. Dans le cadre du régime des calamités agricoles, et au-delà du déplafonnement promis par Jean Castex, l’arboriculture réclame «une tranche supplémentaire d’indemnisation comme ça a été le cas en 2012». Elle demande également le report des prêts bancaires, notamment pour les jeunes agriculteurs, et un soutien psychologique aux producteurs affectés. «Le ministre s’est fixé pour objectif que les premiers financements arrivent mi-juin/début juillet pour les arboriculteurs et producteurs de petits fruits», a rapporté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l’issue de la réunion.

Didier Bouville

Pierre Mazeran qui joua un rôle majeur dans la mise en œuvre des politiques de l’élevage pendant 40 ans, du début des années 50 à la fin des années 80, est décédé dans sa 96ème année, le 28 mars dernier. Originaire de l’Hérault, il consacra l’essentiel de sa vie professionnelle aux organisations des productions animales. Jeune ingénieur agronome, il devint directeur de la Fédération nationale ovine avant de rencontrer Marcel Bruel, le grand responsable professionnel de l’élevage, dont il devint son principal collaborateur à la direction de la Confédération nationale de l’Élevage et celle de la Fédération nationale bovine. Contrairement aux productions végétales, l’élevage était à la traîne dans les années 50 et 60. Pierre Mazeran partageait avec le leader charismatique la même volonté de doter ce secteur d’organisations solides pour faire jeu égal avec les céréaliers dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques agricoles. Ainsi, au début des années 70, il fut à l’origine de la création de la Maison des éleveurs située à Bercy laquelle regroupe l’ensemble des organisations syndicales de l’élevage (lait, bovin viande, porc, ovin) et les instituts techniques bovins (Iteb), ovins (Itovic) et du porc (Itp), aujourd’hui Idele pour les ruminants et Ifip pour le porc. Militant socialiste, Pierre Mazeran fut appelé au cabinet d’Édith Cresson, la nouvelle ministre de l’Agriculture en 1981, comme conseiller en charge de l’élevage. En 1983, elle lui confie la direction de l’Ofival, l’Office du bétail et des viandes, nouvellement créé par la gauche. Une consécration pour celui dont l’engagement professionnel et le dévouement à la cause de l’élevage n’ont jamais été démentis. Pierre Mazeran laisse le souvenir d’une personnalité discrète et affable, douée d’un sens politique certain qu’il sut mettre à profit dans ses activités professionnelles.

Didier Bouville

Comme en mars, «les employeurs ont la possibilité de reporter tout ou une partie du paiement de leurs cotisations du mois d’avril», annonce la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) dans un communiqué le 7 avril. La MSA distingue le cas des employeurs utilisant la DSN (déclaration sociale nominative) de ceux utilisant le Tesa (titre emploi simplifié agricole). Les premiers – qui doivent toujours transmettre leur DSN à la date habituelle (15 avril) – «peuvent ajuster le paiement en fonction de leurs capacités financières». Ils doivent pour cela remplir un formulaire et l’envoyer à leur caisse d’affiliation. De leur côté, les employeurs utilisateurs du Tesa+ verront leur prochain prélèvement intervenir le 22 avril pour les cotisations de février 2021. Mais s’ils ont demandé une exonération ou une aide au paiement au titre de la première vague de Covid, ce prélèvement «reste suspendu dans l’attente de la prise en compte de ces mesures d’accompagnement», qui seront déduites. Ce même principe s’applique aux utilisateurs du Tesa simplifié, pour le prélèvement des cotisations du quatrième trimestre 2020.

Didier Bouville

L’aide couplée animale distribuée à l’UGB, envisagée par le ministère de l’Agriculture pour la prochaine Pac, «ne peut pas être, comme l’affirment plusieurs élus de la majorité, une manière d’encourager l’engraissement», affirme le Brav (Berceau des races à viande du Massif central), dans une tribune publiée le 9 avril. Dans le cadre du PSN (déclinaison française de la future Pac), le ministère étudie parmi d’autres scénarios une fusion des enveloppes des aides couplées allaitantes et laitières, ainsi qu’une transformation de ces aides versées à la vache en une aide versée à l’UGB. «Ce sont les élevages dits naisseurs-engraisseurs qui seront les plus pénalisés, avec des baisses d’environ 40% de leurs aides couplées», a calculé le Brav, se basant sur les données du ministère. «Certains annoncent vouloir faire de cette nouvelle « aide à l’UGB bovine » un levier pour réduire nos exportations de broutards vers l’Italie», poursuit le Berceau. Or, rétorquent les éleveurs, «nous engraissons déjà 600 000 jeunes bovins en France, dont la moitié part à l’export, faute de débouchés». Les consommateurs français privilégient en effet les «viandes issues de la voie femelle». Bref, selon le Brav, «derrière cette nouvelle « aide couplée à l’UGB », il n’y a pas de cohérence, pas de projet».

Didier Bouville

Le Premier ministre Jean Castex a promis le 10 avril «des enveloppes exceptionnelles» pour aider les agriculteurs à faire face à l’épisode de gel qui a touché cette semaine 10 des 13 régions françaises, annonçant dans l’immédiat le déplafonnement du régime d’indemnisation des calamités agricoles. Le gouvernement compte également «utiliser tous les moyens dont nous disposons en pareille circonstance, notamment par rapport aux charges», et va «réunir les banquiers, les assureurs et l’ensemble des acteurs qui vont pouvoir être mobilisés» pour répondre à cette crise, a-t-il ajouté après la visite d’une exploitation en Ardèche. Le Fonds des calamités agricoles est alimenté par une taxe de 5,5% sur les assurances obligatoires. Cette cotisation est plafonnée à 60 millions d’euros par an et l’Etat complète avec des subventions à hauteur des besoins en cas de sinistres climatiques importants. «Il nous faudra aller au-delà en dégageant des enveloppes exceptionnelles motivées par cette situation exceptionnelle», a expliqué M. Castex lors de son déplacement, assurant que «le gouvernement, l’Etat assumera les responsabilités qui sont les siennes». La veille, le président LR du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a réclamé la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation exceptionnel, «comparable à celui qui a été mis en place pour le Covid», qui couvrirait les charges et les salaires des agriculteurs touchés, tout en leur assurant un minimum de revenus. Cette demande a ensuite été portée par les Régions de France dans un communiqué.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a reçu, ce 8 avril, une délégation des Régions de France pour évoquer le second pilier de la future Pac dans le cadre de la consultation sur le Plan stratégique national (PSN). Les représentants des conseils régionaux ont partagé leur inquiétude de n’être rencontrés qu’en avril, au vu de l’avancée des débats et de la volonté du ministre d’aboutir sur le dossier d’ici l’été. Elles craignent d’être une «variable d’ajustement», en termes de consultation et de budget, se voyant «relégué en fin de chaine, sous prétexte du retard pris par le trilogue». Elles espèrent que la première prise de position du ministre de l’Agriculture attendue pour mi-avril n’inclura pas le second pilier. Les Régions souhaitent de leur côté «ajouter des priorités» à celles affichées par le ministère de l’Agriculture pour le 2d pilier, notamment en vue de «financer toutes les transitions». Pour la prochaine programmation, une nouvelle répartition des rôles entre Etat et Régions est prévue dans la gestion du 2d pilier; les conseils régionaux auront la gestion des aides dites non-surfaciques (aides à l’investissement, aux jeunes agriculteurs). Elles demandent par exemple, dans cette perspective, la création de «MAEC non surfaciques».

Didier Bouville