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Après la signature en juillet par l’ensemble des organisations professionnelles de la «feuille de route» de révision des règles de prévention de l’influenza aviaire, le ministère de l’agriculture a soumis, le 17 septembre, deux textes réglementaires au vote des professionnels membres du Cnopsav (comité consultatif dédié aux questions sanitaires). Ces deux textes ont vocation à mettre en œuvre les principales nouvelles règles établies il y a deux mois: «mise à l’abri» obligatoire sans dérogation, avec moyens différenciés selon les zones géographiques et situations épidémiologiques ; formation obligatoire ; obligation de télédéclaration de la localisation et des mouvements de toutes volailles ; création de Zones à risque de diffusion (ZRD) dans les régions les plus denses…

Eva DZ

Dans un entretien à paraître dans Agra presse Hebdo le 17 septembre, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et tout nouveau président de la commission agricole de Régions de France, revient sur la négociation de la prochaine Pac, qui entre, selon lui, dans une «phase très opérationnelle de négociation de sa mise en œuvre». Exit les discussions autour des rôles respectifs de l’Etat et des régions, «nous sommes en pleine discussion sur les moyens, les personnels qui doivent être transférés suite aux changements de compétences».

Les régions voient leurs compétences élargies aux DJA et à de nouvelles MAEC – de type forfaitaires – et se voient retirer la gestion des MAEC surfaciques et des aides bio. Face à cela, le breton souhaite, dans sa région, «réorienter (les politiques) vers les outils sur lesquels nous aurons la main», tout en veillant à ce que «l’effort global envers l’agriculture reste du même niveau». Le président de région imagine déjà qu’«en plus des aides à la conversion en bio, on peut par exemple inventer des mesures agroenvironnementales forfaitaires dédiées à la bio, des contrats d’investissement dédiés à la bio.» Il souhaite également conserver une politique «actuellement très axée vers les sols», notamment au travers des MAEC forfaitaires.

Didier Bouville

Lait : un besoin «urgent» de hausse du prix du lait, presse la FNPL

«Des hausses de prix significatives sur les produits laitiers sont urgentes !», clame la FNPL (producteurs laitiers, FNSEA) dans un communiqué du 16 septembre. Face à l’explosion des charges, le syndicat les veut immédiates et ne compte pas attendre les négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs pour voir le prix augmenter dans les cours de ferme. «Il manque 20 euros entre le prix du lait payé au producteur et le prix conforme à la loi Egalim calculé par la FNPL», assure Daniel Perrin, son secrétaire général interrogé par Agra Presse. «S’il y avait eu la prise en compte du prix de revient, les exploitations laitières auraient été en capacité d’affronter la hausse des charges», assure l’éleveur. «Quand elle n’est pas pleinement appliquée cette loi [Egalim] ne sait pas compenser l’effet ciseau sur la rémunération des producteurs», déplore le communiqué.

Didier Bouville

«Nous ne voulons plus que le veau soit un coproduit de la production laitière mais un produit de l’exploitation à part entière», résume Nadine Ballot, en charge à l’interprofession laitière des actions science et techniques de l’élevage, interrogée au Space le 16 septembre. Pour y parvenir les deux interprofessions laitière (Cniel) et viande (Interbev) ont lancé une série d’actions et de réflexions. «Une campagne de communication a été lancée au printemps pour faire consommer de la viande de veau. Elle a déjà bien porté ses fruits», explique la spécialiste. Un guide des bonnes pratiques d’élevage des petits veaux avant leur départ de l’exploitation est à paraitre pour début octobre.

Le groupe mène également des travaux sur la mise en place de la contractualisation dans la filière appuyée par des repères techniques. «Nous sommes dans une phase de discussion pour établir des modèles de contrats. C’est une révolution pour ce secteur», analyse Nadine Ballot. Une étude est aussi en cours pour décaler les vêlages et les reporter au printemps. Une dernière piste est étudiée : l’engraissement des veaux en jeunes bovins ou bœufs directement sur l’exploitation laitière.

Didier Bouville

Les Etats-Unis et l’Union européenne s’apprêteraient à officialiser un accord dans lequel ils s’engagent à réduire les émissions de méthane d’origine humaine d’au moins 30% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2020, selon un projet de texte vu par l’agence de presse Reuters. Cet accord qui pourrait être officialisé le 17 septembre couvrirait les principales sources d’émissions de méthane, notamment l’agriculture responsable de plus de la moitié de ces émissions.

Le texte invite les autres grands émetteurs mondiaux (Chine, Russie, Inde, Brésil, Grande-Bretagne…) à se joindre à l’initiative dans la perspective du sommet mondial sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow au mois de novembre. Le projet propose de se concentrer sur les normes pour ce qui est des secteurs de l’énergie et des déchets, et sur l’innovation technologique et les mesures incitatives pour ce qui est de l’agriculture. La Commission européenne a présenté fin 2020 une stratégie pour réduire les émissions de méthane de l’UE qui ne fixe aucun objectif contraignant. Dans un premier temps, la priorité de la stratégie sera d’améliorer la mesure et la déclaration des émissions de méthane grâce à une meilleure collecte de données puis Bruxelles soutiendra l’adoption de bonne pratiques.

Didier Bouville

Lors de l’examen en première lecture de la proposition de loi Egalim 2, le 15 septembre, les sénateurs de la commission des affaires économiques ont assoupli le volet contractualisation obligatoire et pluriannuelle entre le producteur et son premier acheteur (article 1). «La contractualisation reste la règle mais nous laissons la possibilité au ministre par décret d’exempter, dans le cadre d’une concertation étroite, les filières qui ne seraient pas propices à une telle mesure comme le vin ou les fruits, et au sein des filières, les exploitations selon leur taille», explique Anne-Catherine Loisier, rapporteure centriste du texte.

Les sénateurs ont également choisi d’amender le texte en demandant plus de transparence et de précision sur l’usage du seuil de revente à perte (SRP) que la loi Egalim avait relevé de 10%. «Nous ne savons pas où les sommes sont passées», déplore la sénatrice. Ils ont également souhaité encadrer plus strictement les pénalités logistiques et ont réécrit les dispositions liées à l’étiquetage de l’origine afin qu’elles soient conformes au droit européen. La veille, le 14 septembre, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert lors d’une conférence de presse au Space avait appelé les sénateurs à ne pas «détricoter» la loi Egalim 2.

Didier Bouville

Réunis en commission des affaires économiques le 15 septembre, les sénateurs ont remodelé en première lecture le texte de la proposition de loi (ppl) visant à protéger le revenu des agriculteurs, dite Egalim 2. « Là où il y a le plus grand écart, c’est sur l’article 2 » qui concerne la transparence du coût d’achat de la matière première agricole et sa non-négociabilité dans les conventions écrites conclue à l’issue de la négociation commerciale entre le distributeur et son fournisseur, explique à Agra Presse Anne-Catherine Loisier, rapporteure centriste du texte.

« Nous l’avons complètement récrit » pour « élargir la disposition aux marques de distributeurs (MDD) ». Les sénateurs ont également choisi de « remettre en cause le seuil de 25% » en volume du produit final en dessous duquel les matières premières agricoles n’étaient pas concernées par cette non-négociabilité. « Nous avons des spécialistes du contournement », justifie la rapporteure. Selon elle, le texte adopté par le Palais Bourbon « créera des espaces dans lesquels les distributeurs pourront poursuivre leur stratégie de baisse des prix ».

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture travaille à la création d’un «système de portage» de foncier agricole qu’il dévoilera en fin d’année, a annoncé Emmanuel Macron, lors de son déplacement le 10 septembre à Terres de Jim, fête agricole organisée par les Jeunes agriculteurs. Le président y voit un moyen «d’aider à prendre du foncier au moment le plus difficile, c’est-à-dire celui où l’on commence tout, où l’on est fragile financièrement et où l’on a déjà lancé l’exploitation», a-t-il expliqué lors de l’entretien.

Puis il a brièvement dévoilé le degré de maturité du projet : « Ce que le ministre (de l’Agriculture, NDLR) est en train de travailler avec plusieurs d’entre vous, c’est un système de portage. Plusieurs groupes commencent à le faire dans le domaine bancaire ou assurantiel, on veut le généraliser et créer un système de portage français». Le chef de l’État a brossé à grands traits le principe du mécanisme projeté et ses avantages : «Pendant quelques années on porte le foncier pour le compte du jeune agriculteur, et au moment où il commence à avoir plusieurs bilans, où il a une viabilité financière, à ce moment-là il commence à faire les remboursements». Et de conclure : «On va finaliser ce système, l’objectif du ministre c’est de pouvoir vous le soumettre en décembre prochain».

Didier Bouville

Confronté à de sérieux problèmes d’approvisionnement en raison des mesures restrictives liées à la pandémie de Covid-19 (avec une pénurie de main d’œuvre notamment dans le transport routier, ndlr), le Royaume-Uni a décidé le 14 septembre, de reporter la mise en place de contrôle douaniers complets sur les importations en provenance de l’UE. Les entreprises auront donc plus de temps pour s’adapter puisque ces règles seront repoussées au 1er janvier 2022. Le secteur agroalimentaire particulièrement touché devait notamment être visé le mois prochain par de nouvelles règles sur l’importation de produits d’origine animale.

Quant aux déclarations en matière de sûreté et de sécurité, tels que les certificats phytosanitaires, elles ne seront pas requises avant le 1er juillet 2022. Pour justifier une telle décision, le ministre chargé du Brexit, David Frost, a déclaré: «Nous voulons que les entreprises se concentrent sur leur reprise post-pandémie plutôt que d’avoir à faire face à de nouvelles exigences à la frontière, c’est pourquoi nous avons établi un nouveau calendrier pragmatique pour l’introduction de contrôles complets aux frontières». De son côté, l’organisation patronale britannique CBI tout en saluant cette mesure, appelle à conclure «un accord vétérinaire sur mesure, qui pourrait éviter la majorité des contrôles et refléter la nature unique du commerce entre le Royaume-Uni et l’UE».

Didier Bouville

«Ça n’est pas au compte de résultat de l’éleveur de payer cette transition [vers un meilleur bien-être animal], c’est à l’ensemble de la société qui le souhaite de le faire», a estimé le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie lors de son discours au Space le 14 septembre. Le locataire de la Rue de Varenne a pris l’exemple de deux évolutions qui surviendront début 2022: la fin de l’élimination des poussins mâles et l’arrêt de la castration à vif des porcelets. Sur ce dernier sujet, «les techniques de castration hors castration à vif sont de facto plus coûteuses», a rappelé le ministre, appelant à ce que le surcoût soit «porté par l’industriel, puis par la grande distribution, et enfin le consommateur».

Idem pour la fin du broyage des poussins mâles en poules pondeuses: M. Denormandie a insisté pour que le surcoût de fonctionnement (hors investissements dans les couvoirs), de l’ordre d’un centime par œuf, soit «supporté in fine par le consommateur, qui est le premier à dire qu’il faut arrêter le broyage». Évoquant l’ensemble des sujets de bien-être animal, le ministre a estimé que «traiter de cette transition doit se faire au niveau européen». Le 10 septembre, le CNPO (interprofession des œufs) avait réclamé une interdiction européenne du broyage des poussins – et non seulement en France et en Allemagne.

Didier Bouville