Au colloque de la FC2A (commerce et négociants) à Tours le 3 décembre, la plupart des intervenants se sont accordés sur une même analyse : le label bas carbone, au-delà de la rémunération d’éventuels crédits, ouvre de nouvelles perspectives en matière de gestion de l’exploitation et d’aides publiques. Pour Samuel Vandaele, président de Jeunes agriculteurs, l’un des principaux atouts du label est de «permettre aux agriculteurs de définir un projet à cinq ans pour leurs exploitations». Car, insiste-t-il, «avant d’envisager de compenser les émissions, il faut avant tout les réduire».
Pierre-Marie Aubert, responsable de l’initiative Agricultures européennes au sein de l’Iddri envisage même de futures applications politiques. Pour lui, «l’intérêt du label est moins de créer des crédits carbone que d’avoir un nouveau dispositif taxonomique qui permettra un jour de flécher les financements vers des projets vertueux». Plus généralement, complète Jean-Baptiste Dollé (Idele), le jeune label né en 2018 ne représente pas qu’une opportunité de financement pour les fermes, mais également «un élément qui permet de cadrer les approches, en vue d’explorer d’autres pistes sur les paiements pour services environnementaux ou des premiums sur les produits».
Didier Bouville