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 Conformément au mécanisme de la réserve de crise, les paiements directs de la PAC 2020 «sont augmentés d’un taux de 1,412%», stipule un arrêté paru au Journal officiel (JO) le 11 septembre. Cette hausse correspond au remboursement du prélèvement effectué en 2019 pour alimenter la réserve de crise européenne. Elle intervient après «application des réductions prévues par l’article 6 du règlement (CE) n°809/2014 susvisé (réductions, retraits et sanctions, NDLR) et avant application des réductions au titre de la conditionnalité». En dessous d’une franchise de 2000 euros, les bénéficiaires de la PAC ne sont pas concernés par ce mécanisme.

Eva DZ

Lors de leur première réunion de négociation du Comité de l’agriculture des 7 et 8 septembre sur la base du texte de compromis présenté par la présidente Gloria Abraham Peralta, les membres de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) n’ont pas réussi à trouver des zones d’atterrissage dans la perspective de la douzième Conférence ministérielle (MC12). Des divergences importantes persistent entre les pays développés et les pays du groupe africain sur l’encadrement des soutiens internes. Les États-Unis et le Royaume-Uni appellent, sur ce dossier, à prendre en considération toutes les formes de soutien interne ayant des effets de distorsion des échanges. Quant à l’UE, elle envisage au mieux l’établissement d’une feuille de route qui permettrait de poursuivre les travaux de la MC12. De son côté, les pays du groupe africain soutenu par la Chine et l’Inde ont rejeté ces propositions, car elles pourraient pénaliser injustement les pays en développement. Concernant le chapitre lié à la transparence, les États-Unis – tout comme l’UE, le Japon et le Canada – ont insisté sur le rôle important du renforcement et de l’amélioration de la transparence, notamment pour les restrictions à l’exportation. Et ce alors que les pays en développement ont indiqué qu’ils ne pouvaient pas accepter d’obligations de transparence supplémentaires. Au regard de ces oppositions, la présidente a de nouveau appelé les membres «à s’engager sérieusement et collectivement sur une base textuelle tout en contribuant à son amélioration en présentant des contributions et des suggestions constructives».

Eva DZ

La FNO (éleveurs d’ovins lait et viande, FNSEA) souhaite lancer une concertation avec l’interprofession ovine afin de mettre en place son programme syndical qu’elle avait élaboré pour la PAC 2023-2027. «Nous avions un projet en accord avec le plan de filière, il faut trouver un autre chemin», explique Michèle Boudouin, présidente. «Au lieu de l’aide ovine, nous allons travailler au niveau interprofessionnel sur des contrats qui incluent volume, prix et période», étaye-t-elle. A défaut d’avoir été entendue par le ministre de l’agriculture lors des arbitrages du plan stratégique national et «à cause du contrôle annuel des performances de la Commission européenne», la FNO a abandonné la mise en place lors de la prochaine PAC de son plan qui prévoyait d’ajouter à l’aide couplée ovine des top-ups pour les signes de qualité, la productivité, ou encore la prévision de mise sur le marché, etc. Le syndicat lui préfère maintenant une aide couplée unique pour tous les éleveurs sur tout le territoire, avec une aide supplémentaire pour les jeunes agriculteurs.

Eva DZ

La secrétaire d’État à la Biodiversité Bérangère Abba a indiqué, dans un entretien accordé à Agra Presse, son intention de «mettre un coup d’arrêt à la croissance des dégâts» de gibier grâce à des mesures encore en cours de discussion qu’elle pourrait dévoiler prochainement. Après les discussions renouées depuis dix-huit mois avec les chasseurs comme avec le ministère de la Transition, la FNSEA attend désormais rapidement «des moyens pour abaisser les populations». Espérant réduire les effectifs d’au moins 30%, le syndicat majoritaire souhaiterait «rendre possible le prélèvement toute l’année, supprimer les critères de sélection appliqués dans certaines régions, et autoriser le piégeage ainsi que la chasse dans les parcelles en cours de récolte», liste Florent Lepretre, représentant syndical au sein de la Commission nationale de l’indemnisation des dégâts de gibier.

Les chasseurs, de leur côté, insistent sur la prise en compte des zones non-chassables. «Nous ne pouvons plus assumer financièrement de payer l’intégralité des dégâts agricole pour tout le territoire, alors qu’il y a des zones où ne pouvons pas mettre les pieds», rappelle Willy Schraen, président de la FNC. Alors que l’agrainage demeure un dossier délicat, chasseurs et agriculteurs tomberaient en revanche d’accord pour faciliter la chasse de nuit dans les parcelles agricoles, «en faisant attention à l’aspect sécurité», précise Florent Lepretre.

Didier Bouville

A l’occasion de son déplacement sur l’évènement Terres de Jim, à Corbières (Alpes-de-Haute-Provence) le 10 septembre, le président de la République a annoncé un doublement par la «solidarité nationale» des fonds publics alloués aux outils de gestion des risques (assurance multirisques climatique et calamités agricoles), pour atteindre 600 millions d’euros par an. Rassurant le syndicalisme majoritaire qui craignait des annonces qui n’engagent pas le président mais seulement le potentiel candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a annoncé que cette réforme serait présentée sous la forme d’un projet de loi examiné à l’Assemblée nationale en janvier, et «voté sous cette mandature».

«C’était très attendu et c’est très fort», s’est félicité le président des chambres d’agriculture Sébastien Windsor, interrogé à l’issue de l’allocution. Emmanuel Macron n’est pas rentré dans le détail des mesures, qui devraient, selon son cabinet, reprendre les grands principes édictés par le groupe Gestion des risques du Varenne agricole, dont le rapport avait été présenté par le député LREM Frédéric Descrozaille en juillet. Le président de la République a assigné les objectifs suivants à la réforme: «l’accessibilité» de l’assurance privée, la meilleure «réactivité» des calamités agricoles, la «simplification» de ce double dispositif autour d’un «interlocuteur unique» pour chaque agriculteur, et enfin la création d’un «pool de réassurance».

Didier Bouville

Les députés des commissions de l’Environnement et de l’Agriculture du Parlement européen ont adopté à une large majorité le 10 septembre leur projet de rapport sur la stratégie De la ferme à la table, validant les 48 amendements de compromis qui avaient été préparés en amont du vote. Ils confirment l’objectif de réduction des engrais de 50% mais se contentent sur les pesticides de demander des objectifs contraignants de réduction sans fixer de chiffre. Les États membres devraient mettre en œuvre de tels objectifs lors de la révision de leurs plans stratégiques de la Pac, estiment-ils également.

Les parlementaires insistent aussi sur la politique commerciale de l’UE: à moins que les normes de production animale des pays tiers ne soient alignées sur celles de l’UE, les importations de produits animaux en provenance de ces pays ne devraient pas être autorisées, proposent-ils notamment pour ce qui est du bien-être animal. Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) dénoncent une position qui remet «tout simplement en cause notre alimentation» citant en particulier les propositions sur l’avenir des produits phytosanitaires. Pour le Copa-Cogeca «le texte final contient quelques propositions et avancées intéressantes, notamment en ce qui concerne l’innovation, l’agriculture carbone ou le commerce. Cependant, un nombre limité de propositions mais aux conséquences très importantes franchissent les lignes rouges».

Didier Bouville

«Supprimer le rémunérascore», peut-on lire sur un document de travail interne à la Coopération agricole rendu public le 8 septembre par la FNPL (producteurs laitiers, FNSEA). Intitulé «Propositions d’amendements relatives à la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs» (PPL Egalim 2) en lien avec l’examen du texte en première lecture au Sénat qui débute le 15 septembre, le document assure que la mise en place d’un tel dispositif serait «discriminant pour les coopératives».

«Le rémunérascore peut paraitre une bonne idée», convient Dominique Chargé, président de la Coopération agricole interrogé par Agra Presse. «Mais il pose des problèmes dans son application et cela pourrait se retourner contre les agriculteurs français», explique-t-il. L’organisation estime qu’un rémunérascore ne pourra pas prendre en compte les spécificités du modèle coopératif à savoir les compléments de prix en fin de campagne et autres ristournes en fonction des bénéfices de la coopérative. Seul le prix d’acompte payé au moment de livraison voire «au mieux les compléments de prix s’ils sont versés rapidement» pourront été intégrés dans le calcul de ce nouveau score, affirme la Coopération agricole.

Didier Bouville

«Le décret pour rendre obligatoire l’affichage de l’origine de toutes les viandes en restauration collective sera pris à la fin de l’année», a assuré le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, lors de son déplacement le 8 septembre au salon Restau’co dédié à la restauration collective en gestion directe. Si un délai d’adaptation sera laissé, «il faut que le plus vite possible en 2022 l’origine des viandes soient affichée», a-t-il prôné alors que l’obligation incombe aujourd’hui à la seule viande bovine.

Devant son auditoire il a convenu de «passer les détails du marathon légistique» qui permettra finalement de mettre en place cette mesure adoptée une première fois lors de la loi Egalim de novembre 2018 avant d’être éconduite par le conseil constitutionnel au motif de cavalier législatif. Cet affichage a ensuite été à nouveau adopté dans le cadre de la loi Etiquetage de juin 2020 sans toutefois pouvoir être mise en application à cause d’un défaut de notification à la Commission européenne. Selon Ouest France, cette annonce est permise par un récent «feu vert de la Commission».

Didier Bouville

Au regard des résultats actuels de la restauration collective dans l’atteinte des objectifs d’approvisionnement que lui impose la loi Egalim, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a admis, le 8 septembre lors du salon Restau’Co, qu’à la date butoir du 1er janvier 2022, «nous n’y serons pas». «Les changements demandés ne sont pas minimes, il ne s’agit pas juste d’atteindre un score mais d’une vraie révolution pour la restauration collective», avait justifié un peu plus tôt Cédric Prévost, sous-directeur de la politique de l’alimentation à la DGAL (ministère de l’Agriculture), assurant que le ministère n’aura pas le «même niveau d’exigence», selon les acteurs et notamment leur taille.

«Tout le monde ne sera pas prêt», confirme Sylvie Dauriat, président de Restau’co, réseau interprofessionnel de la restauration collective en gestion directe. Outre la crise du Covid, une autre difficulté s’est ajoutée: la nouvelle loi Climat du 22 août qui amende la loi Egalim et ses objectifs d’approvisionnement des cantines de 50% en produits dits durables et de qualité dont 20% de bio. «Certains ajouts sont simples d’autres plus complexes, décrypte Sylvie Dauriat. Être prêt dans quatre mois et demi sur quelque chose qui n’est pas finalisé, c’est compliqué».

Didier Bouville

«Nous prévoyons une hausse du prix du lait payé aux producteurs adhérents des coopératives de 13 à 15 euros les 1000 litres sur 2021», a révélé Damien Lacombe le 7 septembre lors de la conférence de rentrée de la Coopération laitière dont il est le président. Les producteurs se réjouiraient bien de cette annonce si les charges de production n’avaient pas explosé dans leurs exploitations. Les coopératives les estiment entre 15 et 18 euros les 1000 litres selon les exploitations. «La hausse des prix va à peine couvrir cette hausse», déplore Damien Lacombe.

«Il est nécessaire de revaloriser le prix sur les exploitations, assène-t-il. Mais aussi au niveau de la transformation». En effet le maillon industriel fait également face à d’importantes hausses de charges (+50% sur le plastique, +54% sur le polystyrène par rapport à l’année précédente). «Nous demandons aux distributeurs 5 à 7% de hausse des tarifs pour combler la hausse des charges sur toute la chaîne de valeur», indique le président de la Coopération laitière. «C’est un message que nous passons chaque année lors de négociations commerciales avec la grande distribution, admet-il. Mais cette année, c’est un absolu nécessité!»

Didier Bouville