National | Par Didier Bouville
La FDSEA avec JA Aveyron ont massivement relayé la pétition citoyenne lancée au niveau européen en faveur de l’origine et de l’étiquetage des produits agricoles. Une nouvelle étape attendue par la profession agricole a été franchie pour la transparence de l’origine de l’alimentation. Le point de vue de Valérie Imbert (notre photo), secrétaire générale FDSEA Aveyron.
– Quel était en résumé l’objectif de cette pétition en ligne ?
«L’initiative citoyenne «Eat Original-Unmask your food», lancée dans l’Union européenne, a pour objectif de généraliser l’étiquetage de l’origine des produits agricoles afin d’informer le consommateur sur nos pratiques, dans un souci de transparence. Chaque pays de l’UE devait relayer cette pétition, nous l’avons fait en Aveyron à l’appel de la FNSEA et des JA.
– Le réseau aveyronnais s’est-il fortement mobilisé ?
L’objectif final était de peser sur la commission européenne et son Parlement. C’est le cas depuis mi-juin, et la réception de plus d’un million de signatures, dont beaucoup viennent de notre département, de notre région, des agriculteurs et des consommateurs. Il faut donc mettre en avant l’importance, la force de notre réseau syndical !
– Où en est-on aujourd’hui ?
Une étape importante a ainsi été franchie dans notre pays, comme le rappelait récemment la FNSEA, laquelle salue l’adoption récente par notre Parlement de la proposition de loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimen- taires, adoptée à l’unanimité le 27 mai en seconde lecture. Elle réintègre en même temps les articles censurés par le Conseil constitutionnel dans le cadre de la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, la loi dite EGAlim, avec, il est important de le répéter, l’objectif d’un prix rémunérateur au producteur !
– Qu’en est-il concrètement ?
La proposition de loi est très claire avec l’intégration des obligations suivantes : affichage de l’origine des viandes porcines, ovines et des volailles (c’est déjà le cas pour la viande bovine) dans la restauration, étiquetage des fromages fermiers affinés à l’extérieur de la ferme, indication de l’ensemble des pays d’origine du miel. Il y a aussi l’affichage de l’origine et de l’appellation des vins vendus en bouteille, en pichet ou au verre. Et l’interdiction des dénominations commerciales associées usuellement aux produits d’origine animale (steak…) pour les produits qui en comportent peu ou pas. Ces mesures, co-construites avec la profession agricole lors des EGAlim, marquent donc un nouveau pas dans le renforcement de la traçabilité des produits agricoles. Cela permettra aux consommateurs une plus grande transparence sur l’origine de son alimentation.
– Est-ce un point important pour les consommateurs depuis la crise sanitaire ?
Il était important que la Commission européenne se positionne face à la demande grandissante des citoyens européens et français. Ce mouvement mérite d’être amplifié dans le contexte de crise actuelle. Il est donc essentiel de continuer à défendre l’image de cette pétition européenne, la prise en compte nationale et européenne de l’intégration de l’étiquetage systématique de l’origine sur tous les produits transformés et dans la restauration hors domicile. C’est un prérequis indispensable à la valorisation de la qualité Origine France, au savoir-faire de nos agriculteurs et à la mise en place d’un véritable patriotisme alimentaire que les Français ont davantage adopté pendant le confinement. Une bonne habitude à poursuivre pour consolider la production et l’emploi agricoles en France !».
D.B.
éleveurs+viande+alimentation