Aveyron | Par Eva DZ
Entourée d’éleveurs de brebis laitières, la famille Bessière installée à Routaboul, sur la commune d’Arvieu, élève des Montbéliardes. Arnaud, le fils, vient tout juste de rejoindre son père, Jean-Marc et tout deux participent à leur premier concours Montbéliarde, à Baraqueville.

Les premières Montbéliardes sont arrivées à l’EARL des Houx en 2007 complétant le troupeau Prim’Holstein. «Mes parents avaient un troupeau de brebis laitières. Ils ont opéré la conversion en vaches laitières en 1982», raconte Nathalie Bessière, installée aujourd’hui sur une ferme voisine en race Limousine. Son mari, Jean-Marc, a repris les rênes. La race Montbéliarde ne lui était pas inconnue puisque son frère, Christian est le propriétaire de la ferme du Gazenas à Flavin, un élevage Simmental – Montbéliard. «Nous avons eu quelques accidents d’écartèlement de vaches en Prim’Holstein, une race que l’on trouve plus fragile. Avec la Montbéliarde nous avons opté pour de la rusticité, de la mixité», explique Jean-Marc.
La Montbéliarde appréciée pour sa rusticité
Depuis 2021, plus aucune IA en Prim’Holstein est réalisée et l’objectif est de passer en 100% Montbéliard. «Nous sommes dans un système de pâturage tournant, en Bio depuis 2016. Un système qui convient très bien aux Montbéliardes», dit encore Jean-Marc. Avec l’exploitation de Nathalie, à Canet de Salars, également en Bio, l’élevage de 43 vaches à la traite se veut autonome en fourrages.
Une structure de taille familiale qui n’a pas empêché Arnaud de rejoindre son père grâce à la reprise d’une entreprise de triage de céréales. «Ça a toujours été dans les projets de pouvoir m’installer mais peut-être pas si tôt. L’opportunité de reprendre cette entreprise que nous connaissions bien puisqu’elle intervenait chez nous, m’a permis d’avancer mon projet», explique Arnaud, fraîchement installé depuis le 1er avril. Cette activité saisonnière (deux mois dans l’année) est tout à fait compatible avec l’élevage laitier.
Après un bac pro CGEA en alternance à La Roque, Arnaud a travaillé pendant 5 ans comme salarié de la CUMA d’Arvieu. «Les vaches Montbéliardes m’ont toujours plu», reconnaît le jeune homme. «Ce sont des vaches attachantes dont la production a beaucoup progressé», ajoute-t-il. Depuis 10 ans, Jean-Marc travaille avec le génotypage. « Aujourd’hui nous voyons les fruits de cet investissement et cela nous permet d’avancer un peu plus vite. On ne garde pas les animaux pour rien ! La sélection se fait plus vite »» », explique l’éleveur.
Il sélectionne surtout sur la morphologie, les aplombs… mais aussi les taux et la production de lait. «Depuis notre conversion en bio, nous avons arrêté le maïs, nous sommes dans un système tout à l’herbe (enrubannage et foin et un peu de céréales produites sur la ferme) qui convient bien à la Montbéliarde. La quantité et la qualité du lait sont au rendez-vous», poursuivent Jean-Marc et Arnaud, qui livrent à SODIAAL.
Premier concours
Côté concours, Baraqueville sera une première pour les deux éleveurs. Il y a une dizaine d’années, Arnaud avait fait défiler une génisse Montbéliarde de son oncle. «Nous avons accueilli sur notre ferme cet hiver l’assemblée générale du syndicat Montbéliard de l’Aveyron et les responsables ont su me motiver pour participer !», sourit Arnaud. Fidèle des rendez-vous de la race Montbéliarde, Jean-Marc avait l’habitude de participer à l’assemblée générale, d’assister au concours en spectateur. «Cette fois-ci nous avons accueilli l’assemblée générale chez nous et on participe à notre premier concours. On n’a jamais exposé ! On verra bien !».
La vache sélectionnée, Sagesse, est née en septembre 2021 dans l’élevage de Jean-François Rey, leur cousin, et est arrivée sur leur exploitation en 2023. «C’est une vache avec un bon pis, une belle attache, une belle présentation», avance Arnaud qui petit à petit, l’habitue à l’attache, la promène, la brosse… «Participer à un concours nous permettra d’échanger avec d’autres éleveurs, de nous faire connaître et de nous améliorer parce qu’il y a toujours des marges de progrès», avancent les éleveurs. «C’est aussi un bon moyen de voir autre chose, de sortir de la ferme et de notre routine !», concluent Jean-Marc et Arnaud.
Eva DZ
Concours régional Montbéliard (Aveyron, Lozère, Haute Garonne, Hautes Pyrénées et Pyrénées Atlantique) samedi 10h-14h30. 30 élevages, 60 vaches et 12 génisses de 6 mois.