Aveyron | Par Didier Bouville
La race Aubrac ne cesse de séduire… même encore en Aveyron ! A Sévérac le Château, Gaëtan Cousi et son père, Stephan ont commencé à acheter leurs premières vaches, il y a tout juste 7 ans. Rejoint par sa compagne, Perrine Ressouche, tout aussi passionnée que lui, Gaëtan va participer à son premier concours de la race à Laissac, samedi 6 novembre.
Gaëtan Cousi est chauffeur à la CUMA de Sévérac et sa compagne, Perrine Ressouche travaille au service vétérinaire d’un abattoir en Lozère, tous deux ont un point commun : l’amour de la race Aubrac et une envie partagée, celle de pouvoir s’installer agriculteurs. Ils espèrent pouvoir réaliser leur rêve dans quelques années. En attendant, ils consacrent une grande partie de leur temps libre à prendre soin de leurs 20 vaches Aubrac.
Gaëtan Cousi et son père, Stephan, ont acheté leurs premières Aubrac il y a 7 ans. «Mon père, exploitant forestier, a toujours eu envie d’avoir des Aubrac, une race d’ici, à laquelle nous sommes très attachés», explique Gaëtan. Ils ont commencé avec 10 vaches, inscrites au Herd Book, qu’ils ont achetées chez des sélectionneurs. Ils ont construit ensemble un bâtiment sur un terrain aux Sources de l’Aveyron, sur la commune de Sévérac le Château. Puis il y a 2 ans, ils l’ont agrandi pour accueillir 10 vaches de plus qu’ils ont gardé de leur renouvellement. Une ancienne bergerie a été rénovée aussi pour accueillir les génisses à l’attache.
«Nous allons tous les jours soigner nos vaches, le matin à 6h30 avant d’aller travailler nous allons leur donner du foin et vérifier que les veaux tètent bien et le soir parfois jusque 21h, nous sommes encore auprès de nos bêtes ! Certains jours, nous y allons même chacun trois fois !», sourit Perrine, très attachée à ses belles aux yeux noirs ! Les qualités d’autonomie de l’Aubrac sont un réel avantage pour le couple pluri-actif : «les vaches vêlent seules, les veaux tètent seuls c’est une facilité pour nous et une sécurité aussi même si nous allons voir nos vaches tous les jours», confirme Gaëtan. Le couple prévoit d’investir dans une caméra pour «être rassurés» et qui les alerte en cas de souci, Gaëtan n’étant pas très loin pour intervenir si besoin !
Des étoiles dans les yeux
A ce jour, Gaëtan et Perrine ne disposent pas suffisamment de foncier pour pouvoir agrandir leur cheptel et s’installer mais ils sont à l’affût des opportunités qui pourraient naître sur le Sévéragais. Pour autant, auprès de leurs 20 vaches, ils ne ménagent pas leurs efforts et sont fiers du travail réalisé : «Tout est à construire pour nous mais nous sommes motivés. C’est une vraie fierté que de faire naître des animaux !», sourit le jeune couple. Tous deux sont titulaires d’un bac pro et d’un BTS agricole et ont réalisé de multiples stages dans des élevages sélectionneurs Aubrac. Gaëtan a poursuivi par un CS mécanique et Perrine par une licence production animale bovin viande à Bernussou, là où ils se sont rencontrés.
Depuis un an, le petit élevage est suivi en contrôle de performances VA4 par la Chambre d’agriculture. Pour continuer leur progression, ils ont décidé de s’essayer au concours ! «En participant à notre premier cantonal à Laissac, nous souhaitons avant tout faire la connaissance des éleveurs qui nous entourent… mais aussi voir un peu ce que valent nos animaux… voir si on part dans la bonne direction !», confient les deux jeunes gens. Ils ont acheté deux taureaux chez des sélectionneurs et réalisent un peu d’IA. Les vaches qui sont nées chez eux vont vêler pour la deuxième fois en fin d’année. Les résultats commencent à arriver puisqu’un de leur veau a été retenu à la station d’évaluation de La Borie à Saint Chély d’Aubrac et à a été vendu en Ardêche. Quelques-unes de leurs génisses ont été vendues en Ariège. «La docilité, la facilité de vêlage et un peu de forme sont nos priorités», détaille Gaëtan. Ils essaient aussi d’engraisser quelques animaux mais ils travaillent avant tout à la production de bonnes bêtes d’élevage.
Jusqu’à présent, Gaëtan et Perrine allaient aider quelques amis sur les concours à préparer leurs animaux, cette fois-ci ce sera leur première en tant qu’éleveurs exposants ! «Tous nos amis nous ont encouragés à participer ! Ça fait chaud au cœur ! On a envie de bien faire !», sourit Perrine. Ils présenteront samedi à Laissac, une vache de 7 ans, deux doublonnes et une bourrette, toutes dressées au sevrage… Et pourquoi pas un jour, présenter un prix d’ensemble : «un vrai rêve !», confient-ils, des étoiles dans les yeux !
Eva DZ
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