National | Par Didier Bouville
Présente lors du comité de suivi des relations commerciales, réuni le 19 janvier par le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert et la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, Delphine Gény-Stephann, la FNSEA constate qu’en dépit de la charte signée en novembre par l’ensemble de la filière alimentaire, les négociations commerciales se déroulent toujours aussi mal.
Sans compter que la loi actuelle n’est pas respectée, constate l’organisation qui déplore « une véritable braderie des produits agricoles : des côtes de porc à 1,77 €/kg, du lait bio à 67 centimes d’euros le litre, ou des pommes de terre à 11 centimes le kilo », qui ne reflètent pas le juste prix de l’alimentation.
« Nous en appelons au gouvernement pour qu’il fasse respecter les engagements de la charte par chacun des acteurs. Nous sommes prêts à appeler nos réseaux à aller faire la « police » des prix dans les magasins, comme c’est déjà le cas spontanément dans certains départements », prévient la FNSEA qui demande « une loi contraignante et ferme », indispensable à la réussite des plans de filière.
«Application inégale» et manque de données (gouvernement)
A l’issue de la réunion du Comité de suivi de relations commerciales au ministère de l’agriculture le 19 janvier, la secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie, Delphine Geny-Stephann, a annoncé que les «premiers éléments issus des contrôles en cours et les échanges de la réunion ont mis en lumière une application inégale de la charte». Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a précisé que les données fournies par chacune des parties prenantes nécessitaient «des précisions».
Les données fournies par les distributeurs font surtout état de demandes de hausses de la part de l’industrie agroalimentaire – dont l’ampleur ne serait pas justifiée par l’évolution des cours des matières premières – et celles de Coop de France et l’Ania de demandes de baisses «préoccupantes» de la part de la grande distribution, y compris sur des marchés où les cours ont progressé, rapporte Christiane Lambert, présidente de la FNSEA qui se demande : «qui est le menteur?»
Le délégué général de la FCD (distributeurs), Jacques Creyssel, regrette par ailleurs que dans le secteur laitier, une partie des industriels n’ait pas encore communiqué les prix prévisionnels aux producteurs, comme cela est demandé par la loi Sapin 2. Les négociations commerciales ont débuté il y a six semaines et doivent s’achever dans six semaines. «C’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses», commente Jacques Creyssel.
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