Aveyron | Par Didier Bouville
L’agriculture biologique est en mouvement ! Le marché est encore en progression, la réglementation européenne qui régit le label AB évolue et la mission bio de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron étoffe ses équipes et diversifie ses actions (la VP du 19 novembre).
David Argentier, responsable professionnel de la mission bio (notre photo) :
«J’ai la responsabilité professionnelle de la mission AB de la Chambre d’agriculture et, en début de mandature, j’ai souhaité mobiliser une équipe d’agriculteurs pour m’épauler, réfléchir et travailler sur les enjeux de l’agriculture biologique en Aveyron et en Occitanie. Je tiens, ici, à les féliciter pour le travail accompli sur le suivi du dossier de la réforme du cahier des charges AB. Je pense que cette réforme est une étape d’évolution en son temps, dans la mesure où les demandes sociétales évoluent.
Les filières de qualité comme l’agriculture biologique doivent satisfaire les nouvelles attentes des consommateurs. Le précédent cahier des charges de l’AB date de 2009. En revanche, il est déterminant que la réalité du fonctionnement des exploitations agricoles biologiques soit prise en compte. Les exigences intégrées dans le nouveau cahier des charges bio doivent encourager la protection du climat, contribuer notablement à un environnement non toxique, favoriser le bien-être animal ; mais ces nouvelles règles doivent être travaillées en concertation avec les agriculteurs pour examiner leur pertinence et leur faisabilité. Nous, les éleveurs, sommes sur le terrain au quotidien, prenons soin de nos animaux, les observons, les connaissons et je pense que nous sommes bien placés pour apprécier la pertinence des mesures proposées, par exemple, sur le bien-être animal.
Evolution du cahier des charges
Le cahier des charges AB doit évoluer, les exigences doivent être fortes, mais les agriculteurs doivent être largement associés et entendus pour que les mesures prises soient pertinentes et aillent dans le sens des attentes de nos consommateurs. Je prends l’exemple des aires d’exercice extérieures obligatoires pour les jeunes animaux : pourquoi pas ? mais attention, en hiver et en intersaison, les écarts de températures, les courants d’air ne favorisent pas le bien-être des animaux. Ils peuvent accroître les risques de maladies sur les veaux sous la mère ou les agneaux par exemple. Mettre en œuvre des mesures qui risquent de dégrader les risques pathologiques dans les élevages, ce n’est pas favoriser le bien– être animal. Par contre, encourager le pâturage, en saison de pacage, c’est œuvrer pour le bien-être animal.
Les conseillers de la mission AB de la Chambre d’agriculture suivent la réforme du cahier des charges de l’AB et sont en veille sur les points sensibles. N’hésitez pas à les solliciter pour toute question prospective sur le nouveau cahier des charges mis en application au 1er janvier 2022 et sur les évolutions règlementaires annoncées par les organismes certificateurs qui pourraient mettre en difficulté les agriculteurs dans les années à venir».
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