National | Par Didier Bouville
La réussite du bio en Autriche est valorisée en permanence dans toute l’UE : 25 % des surfaces en bio en 2019 et 24 000 exploitations bios. Ce n’est pas la nouvelle directive bio qui s’appliquera en 2021 qui est mise en cause. En fait, l’Autriche a appliqué de manière laxiste les règles européennes…
En 2017 la Commission de Bruxelles a procédé à un audit de l’agriculture bio autrichienne. Elle a en particulier dénoncé le régime des exceptions appliquées contraires aux règles européennes. En 2018, la Commission a retenu 1,75 M € d’aides au bio autrichien.
Pour 2019, elle menace d’une décision qui porterait sur une somme beaucoup plus élevée si l’Autriche ne met pas fin aux exceptions. Depuis 2017, il y a des discussions avec la Commission européenne sur une dizaine de points de contestations.
Sont notamment visées les interventions sur les animaux : l’écornage, l’équeutage des porcs, le maintien de la stabulation entravée jusqu’à 35 UGB, les exceptions à la mise en pâture et aux parcours extérieurs etc. Est également dénoncé le non-contrôle de l’étiquetage dans les supermarchés. Ce ne sont pas les agriculteurs bio qui sont le plus visés dans cette affaire mais la politique de l’organisation professionnelle bio qui est accusée.
Les ministères autrichiens concernés viennent d’écrire à 18 000 élevages pour les informer du non-maintien des exceptions concernant la couverture des parcours extérieurs, à la mise en pâture et les interventions sur les animaux. Ils les incitent à prendre immédiatement le dernier train des programmes de développement rural pour la période encours, afin d’y remédier.
Sur les 18 000 élevages, ce recadrage pourrait poser des problèmes graves à au moins 6 000 exploitations bio et des abandons massifs du bio.
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