National | Par Didier Bouville
Réunis au ministère de l’Agriculture sur le sujet de l’assurance, le 2 juillet, les professionnels agricoles n’ont pas manqué de rappeler au ministre leur inquiétude vis-à-vis de l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, conclu le 28 juin. L’accord met en effet en danger l’agriculture française et européenne, avec des quotas importants de viande bovine, de sucre, d’éthanol et de volailles à taux réduits ou nul, alors que les conditions de production sont très différentes des deux côtés de l’Atlantique.
«Bolsonaro a réautorisé 120 produits phytosanitaires : au Brésil, 80 % des produits phytosanitaires utilisés sont interdits dans l’UE !», rappelle Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui fustige la « naïveté » des dirigeants européens quand ils parlent de garantie sanitaire.
«Le bien-être animal, c’est un mot qu’ils ne connaissent pas dans ces pays-là », poursuit-elle. « Quand on voit les exigences des consommateurs en France, c’est vraiment se foutre de leur tête d’importer de la viande bovine issue d’animaux qui auront consommé des produits interdits chez nous», s’indigne Christiane Lambert. «Ce n’est pas un hasard si les ONG qui sont toujours promptes à nous taper dessus sont aujourd’hui vent debout pour défendre l’agriculture française face aux productions agricole du Mercosur», remarque-t-elle.
Dans un courrier envoyé au président de la République le 1er juillet, la FNSEA et Jeunes agriculteurs ont également exprimé leur position, rappelant leur colère et leur incompréhension alors qu’Emmanuel Macron avait promis, lors de son discours le 25 janvier 2018 près de Clermont-Ferrand, des «accords commerciaux qui soient cohérents avec les engagements que nous prenons pour nous-mêmes sur le plan social, environnemental et productif».
«Approuver cet accord, serait, pour la France, la négation de tous les efforts fournis par les agriculteurs français pour améliorer leurs modes de production, pour produire ce qu’attendent les consommateurs, pour répondre aux enjeux des Etats Généraux de l’Alimentation», soulignent les deux organisations, qui demandent un rendez-vous rapide à Emmanuel Macron.
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