Aveyron | Par La rédaction
Comme chaque année, l’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA) est allée à la rencontre de ses adhérents, lors de plusieurs réunions de secteur. L’occasion de faire le point sur les actualités de la filière sous label rouge et IGP et de parler des perspectives.
Le président de l’IRVA, Pierre Cabrit, a animé les réunions de secteur. Ici à Cassagnes Bégonhès.
Défendre, communiquer et valoriser, voici les trois missions principales de l’IRVA, que son président, Pierre Cabrit et sa directrice, Agnès Mallet de Chauny ont rappelé aux nombreux participants aux réunions de secteur en janvier et février. «Plus de la moitié de nos adhérents étaient présents», se réjouit Pierre Cabrit. De Montbazens à Cassagnes, de Villefranche de Rouergue à Rieupeyroux, de La Fouillade à Villeneuve, de Baraqueville au Tarn, les responsables de l’IRVA sont venus, comme chaque année, à la rencontre de leurs adhérents pour évoquer l’activité de leur filière sous signe officiel de qualité mais aussi parler de ses projets. «Bien sûr nous sommes là pour aborder notre activité mais aussi pour écouter les attentes des éleveurs, répondre à leurs interrogations…», avance Pierre Cabrit. Un point annuel nécessaire pour faire avancer les réflexions du conseil d’administration : «Nos administrateurs se nourrissent des échanges qui ressortent de ces réunions de secteur pour mener les différents chantiers que nous avons en cours et à venir», assure le président.
Contractualisation : une première marche est franchie
Il évoque les deux grandes préoccupations de l’IRVA : la dynamique de valorisation des animaux à travers la contractualisation et l’évolution des aides PAC. L’interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala s’est engagée dans la contractualisation. «Nous avons travaillé pour une intégration progressive, sur 3 ans, du coût de production dans la valorisation de nos animaux», explique Pierre Cabrit. Si quelques réticences se faisaient sentir l’année dernière à même époque lors des réunions de secteur, cette année elles se sont estompées : «Les éleveurs étaient inquiets et se posaient clairement la question de l’intégration de leur coût de production dans le prix de leurs animaux, se disant que la marche était peut-être trop haute ! Le fait est que l’ensemble de nos filières commerciales ont tenu leur engagement, elles ont clairement vu la nécessité de prendre en compte le coût de production. La première marche a été franchie avec 25% du coût de production pris en compte dans les négociations, les 75% restants tenant compte du marché», explique Pierre Cabrit. Ce qui se traduit dans le prix moyen sur 2002 à hauteur de 6,03 euros : «Nous avons démarré l’année à 5,72 euros pour atteindre 6,43 euros en décembre, soit une augmentation de 71 centimes, +12%», affiche le président.
Pour 2023, le travail continue en suivant la feuille de route programmée au départ, à savoir atteindre 50% du coût de production pris en compte dans le prix (et 50% du prix du marché). «Notre objectif doit être atteint au plus tard en mars 2023. Nous sommes dans l’attente de la publication de l’indicateur de coût de production du dernier semestre 2022 pour nous caler, en plus des cotations hebdomadaires sur deux semaines glissantes que nos filières commerciales acceptent de nous transmettre». Des cotations qui sont publiées chaque semaine dans La Volonté Paysanne. «Depuis cet été, la publication de ces cotations vise à informer les éleveurs, à leur donner des indicateurs de référence. Elles sont un outil dans la construction du prix», poursuit Pierre Cabrit.
A partir de ces données, l’IRVA communique à ses partenaires, une grille minimum par trimestre avec des objectifs de prix. Ainsi pour le premier trimestre 2023, les objectifs de prix avec l’intégration à 50% du coût de production, s’échelonnent de 7,54 euros à 6,73 euros selon le classement des animaux. «Ces objectifs de prix peuvent paraître ambitieux mais ils sont tout simplement réalistes. Nous n’avons pas le choix de continuer sur cette progression, c’est difficile je le conçois mais nous n’avons pas d’autres choix que de réussir ! Cette contractualisation permet de repositionner la production à la bonne place dans l’échelle de la commercialisation».
Et de remercier l’ensemble des acteurs pour leur implication : «Je suis satisfait car toutes nos filières commerciales sont mobilisées dans un même objectif de valorisation, fondamental pour assurer la pérennité de notre démarche», avance Pierre Cabrit, qui se veut confiant dans l’objectif final fixé en 2024 avec l’intégration à 80% du coût de production (20% de prix du marché), comme le demande la contractualisation. «Nous sommes passés à l’acte, c’est un signe positif pour tous nos adhérents, fiers de produire un Veau d’Aveyron et du Ségala qui les rémunère», résume Pierre Cabrit. «Car l’avenir de notre filière passe par la rémunération de nos producteurs et la recherche permanente de valeur ajoutée», estime le président, heureux de voir aussi la belle adhésion des éleveurs à la certification HVE (Haute Valeur Environnementale». A fin 2022, 143 fermes en Veau d’Aveyron et du Ségala sont certifiées. Des panneaux mentionnant cette qualification ont été distribués aux éleveurs pour un affichage sur leur exploitation : «Nous travaillons pour que cette certification HVE nous permette d’aller chercher une valeur ajoutée supplémentaire», espère Pierre Cabrit.
L’aide à la qualité maintenue
L’autre chantier engagé par l’IRVA est le maintien des aides PAC dans la nouvelle réforme. «La première satisfaction est de voir l’aide à la qualité maintenue. Néanmoins, le dispositif d’attribution des soutiens, notamment sur les veaux labellisables, évolue. Nous sommes mobilisés pour obtenir un accès aux programmes opérationnels qui accompagnent les démarches de filière en OP, comme nous l’avait promis Julien Denormandie, alors ministre de l’agriculture lors de sa venue en Aveyron», explique le président de l’IRVA. «Nous nous sommes battus pour que l’aide au veau labellisable soit intégrée dans le PSN, plan stratégique national, ce qui nous permettra de compenser le manque à gagner de la nouvelle aide à l’UGB qui n’est clairement pas favorable à notre production de veau sous la mère», argumente Pierre Cabrit. Les arbitrages sont en cours.
Confiance en l’avenir
Lors de ces réunions de secteur, Pierre Cabrit a communiqué sa confiance en l’avenir : «Notre démarche vit bien avec des volumes de veaux labellisés en augmentation de 1,75% sur 2022. Nos producteurs ont vu leur revenu progresser et nous sommes en recherche permanente de débouchés à haute valeur ajoutée. C’est la condition sine qua non pour continuer d’attirer des jeunes dans notre production. Car nos adhérents ne continueront à produire un veau de qualité supérieure que si la rémunération est au rendez-vous», assure Pierre Cabrit. Et la mobilisation est là, tant dans la participation aux réunions de secteur, que dans la relance du groupe «jeunes éleveurs».
L’IRVA en chiffres
- 423 fermes
- 4 abattoirs agréés (deux en Aveyron et deux dans le Tarn)
- 28 transformateurs et grossistes dont quelques nouveaux cette année
- 562 points de vente dont 54 boucheries et 210 GMS fidèles à la démarche
- 890 magasins spécialisés surgelés
- 67 restaurants déclarés (qui proposent du Veau d’Aveyron et du Ségala à leur carte de façon régulière).
- 22 079 déclarations de naissance en 2022
- 15 697 veaux labellisés, soit une hausse de 1,75%
- 1 402 euros/veau label rouge/IGP
Eva DZ
IRVA+veau aveyron+cabrit