Aveyron | Par eva dz
Bien implanté au cœur du bassin de production de Roquefort, l’établissement public d’enseignement agricole La Cazotte a naturellement orienté une partie de ses formations sur la filière ovin lait. Un partenariat historique renforcé par une exploitation adossée au lycée, dont le troupeau de brebis laitières est aussi à la pointe.
L’histoire et le territoire lient depuis toujours la production ovin lait et le lycée de La Cazotte. Un lien historique mais qui évolue avec son temps puisque les modalités de formation évoluent aussi avec la filière !
La brebis laitière est présente à différents niveaux de formations et de diplômes à La Cazotte, au lycée, au CFA et au CFPPA.
Les jeunes s’intéressent aux formations ovines
Au lycée, le bac pro qui donne la capacité agricole, affiche une coloration ovine très forte dans le référentiel de formation. De même pour le BTS PA dont les cours techniques et les analyses d’exploitation sont très orientés sur la production ovine. «En bac comme en BTS, nos élèves ont un large choix pour réaliser leur stage, au sein d’entreprises actrices dans la filière, que ce soit dans des élevages bien sûr mais aussi au sein d’organismes techniques, de conseil», affiche Christèle Droz-Vincent. «Nos élèves ne sont plus uniquement originaires du bassin de Roquefort, c’est une tendance légère sur ces dernières années. Des jeunes d’autres départements de France viennent se former à la filière ovine chez nous !», constate la directrice de l’EPLEFPA de Saint-Affrique La Cazotte. «D’ailleurs tous n’ont pas non plus un lien familial direct avec cette production. Moins de 50% de nos étudiants dans cette filière sont fils ou filles d’éleveurs ovins», complète-t-elle. Elle souligne aussi une féminisation du public des étudiants en filière ovine, notamment en BTS, avec parfois même des promotions 100% féminines.
Le CFA à Saint Affrique, propose lui aussi plusieurs formations à «coloration ovine» : le titre pro Eleveur offre une spécialisation ovins lait en apprentissage ou en formation continue (adulte). Accessible au niveau CAP, il s’adresse davantage à un public en reconversion, souvent non issu du milieu agricole. Au CFA, on peut aussi décrocher un BTS ACSE par apprentissage dont le public est plutôt très masculin.
La licence Développement Conseil en Filière Ovine (DCFO) forme les futurs conseillers, techniciens. Elle est surtout suivie en apprentissage en lien avec des entreprises du territoire mais elle est aussi possible en formation initiale en lien avec l’université Champollion.
«Toutes nos formations sont encadrées par des enseignants et des intervenants professionnels ce qui facilite par la suite l’insertion des jeunes. Ils n’ont d’ailleurs pas de mal à trouver des entreprises qui les accueillent pour leur formation, elles sont très demandeuses», avance Christine Boyer, responsable du CFA et CFPPA.
Une nouvelle certification est en cours d’élaboration pour remplacer l’actuel CS ovins lait (certificat de spécialisation). Ce futur nouveau diplôme serait certifié par La Cazotte. «Nous travaillons en lien étroit avec les professionnels pour composer le référentiel de compétences», indique Christèle Droz-Vincent.
Au CFPPA, le BPREA offre plusieurs spécialités, maraîchage AB, équin et ovins lait. En apprentissage en 2 ans ou en formation adulte en 10 mois, ce diplôme donne une capacité pour s’installer en agriculture. Depuis récemment, une partie de la formation peut se réaliser à distance avec un rassemblement par mois pour les cours pratiques et les UCARE (choix de spécialités). «Cette formation permet de capter un public non issu du milieu agricole, en reconversion ou en recherche d’emploi et qui ont un projet d’installation. De vraies opportunités pour renouveler les générations d’agriculteurs», considèrent Christèle Droz-Vincent et Christine Boyer.
Enfin, La Cazotte propose diverses formations courtes techniques de 2 à 15 jours avec des modules ovins lait. Elles sont ouvertes aux agriculteurs, aux salariés agricoles, aux conjoints d’exploitants… qui souhaitent acquérir une compétence particulière.
Bien sûr pour l’ensemble des formations, l’exploitation de La Cazotte est un formidable support pour les travaux pratiques. En moyenne, 50 heures de formation sont réalisées sur la ferme chaque semaine. Et elle est aussi impliquée dans de nombreuses expérimentations : abreuvoirs connectés, pâturage, aménagement de la bergerie, programmes d’alimentation, de repro… Dont les résultats sont de bons supports pour l’équipe pédagogique de l’établissement.
Sans oublier les nombreuses participations des jeunes aux manifestations à la rencontre des professionnels, comme à Provinlait !
Eva DZ