National | Par Didier Bouville
Le vote du Brexit doit être l’occasion d’engager une réflexion sur le fond quant à la politique agricole commune et au projet européen » a déclaré le président de la FNSEA Xavier Beulin en commentant le 29 juin la sortie prévue du Royaume Uni de l’Union européenne.
Pour lui, « la seule loi du marché ne peut pas être le marqueur de la Pac ». Notant que le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a proposé à ses pairs de l’UE une réunion de réflexion sur la future Pac,
Xavier Beulin a souhaité être associé à la préparation de cette réunion. « Il est fondamental que nos gouvernants entendent les aspirations des agriculteurs dans le cadre d’une réflexion sur la politique agricole » estime le président de la FNSEA.
Le congrès 2017 de la FNSEA sera consacré à la thématique de l’Europe (« Repenser la Pac de l’après 2020 »), a précisé son président.
Pour lui, la politique agricole doit permettre d’avoir une agriculture diversifiée qui affirme clairement sa vocation exportatrice. Et le revenu agricole doit être composé de trois éléments : le prix de vente des produits, l’aide directe et un système assuranciel pour compenser les crises éventuelles.
PAC : le commissaire peut prendre des mesures en urgence en cas de crise aigue (Bruxelles)
Le commissaire européen « a en poche le pouvoir de prendre les mesures qu’il veut, en dérogeant à toutes les règles, pour régler une crise aigue », a indiqué Luc Vernet, fondateur du think tank « Wine institute », basé à Bruxelles, lors d’un débat organisé par la CCVF (caves coopératives de France).
Ce sujet a été abordé lorsque Thierry Coste, le président du secteur « vin » au Copa-Cogeca a alerté sur le risque de déstabilisation du marché du vin par une production espagnole à très faibles coûts de revient (voir Agra Fil du 29 juin).
Les exemples du lait, et peut-être bientôt celui du sucre, inquiètent les professionnels européens.
Luc Vernet a cité un article d’un journal irlandais, dans lequel un opérateur laitier disait à ses compatriotes de « tenir le coup encore six mois », le temps que les concurrents disparaissent.
« La Commission ne fait rien face à cela, c’est un vrai problème », s’est exclamé Gabrielle Castelli, responsable du secteur du vin à la confédération italienne des coopératives. « Le discours courant de la Commission est ‘on ne peut rien’, or, si elle le veut, son commissaire peut déroger aux règles habituelles, pendant une période de six mois », a répondu Luc Vernet.
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