Aveyron | Par Eva DZ
Alors que le concours national Aubrac débute ce jeudi 25 septembre à la Grande-Halle d’Aumont-Aubrac, commune de Peyre-en-Aubrac, autour de 440 animaux issus de 140 élevages, jusqu’au samedi 27 septembre, l’Union Aubrac a élu son nouveau président. L’éleveur de Bozouls, Mathieu Causse succède à Yves Chassany.
Issu d’une longue lignée d’éleveurs Aubrac, dont les premières traces de transhumance sur les estives familiales à Alpuech remontent au XIXème siècle, Mathieu Causse, 50 ans, vient d’être élu à la présidence de l’Union Aubrac, structure en charge du livre généalogique de la race. Installé, avec son frère aîné Paul, il élève en Agriculture Biologique 140 mères Aubrac en race pure, toutes inscrites au Herd Book.
L’éleveur de Bozouls perpétue un engagement familial, au sein de la race et dans la génétique, son père a en effet lui aussi présidé l’Union Aubrac au début des années 80, participant alors au plan de sauvergarde et de relance de l’Aubrac.
Un engagement de longue date au service de la race Aubrac
Mathieu Causse s’est engagé dans la structure raciale dès son installation en 1999. «La fougue de la jeunesse peut-être !», sourit-il mais surtout «l’envie de s’investir» l’ont motivé, en plus de la sollicitation de quelques administrateurs d’alors à venir rejoindre l’Union Aubrac. Administrateur pendant plus de 20 ans, Mathieu fut aussi vice-président d’Yves Chassany et a choisi en 2025, de présenter sa candidature pour lui succéder.
De ces deux décennies, l’éleveur retient «l’essor de la race Aubrac au sein du berceau maintenant une bonne dynamique d’installations», et «l’engouement pour la race au niveau national». «Aujourd’hui l’agriculture est à un virage périlleux face à la baisse du nombre d’agriculteurs, face à la décapitalisation…
Nous sommes la seule race à continuer d’évoluer en nombre et à maintenir une dynamique d’installations ce qui signifie que nous avons fait les bons choix», explicite Mathieu Causse. «Je veux rendre hommage à ces éleveurs qui par le passé, ont fait des choix à contre-courant et qui aujourd’hui, se révèlent salvateurs pour l’Aubrac. Il ne faut pas avoir peur de la modernité mais nous ne devons pas pour autant, oublier nos fondamentaux». A savoir : «des animaux autonomes, au format modéré, au développement musculaire maîtrisé, aux pieds sûrs, faciles à élever, qui s’adaptent à tous les milieux, à tous les élevages… Autant d’atouts en adéquation avec les enjeux de demain, qu’ils soient économiques, environnementaux et sociaux».
Le nouveau président en est persuadé : «les agriculteurs sont les garants de l’avenir de la société. Nous ne devons rien lâcher et continuer à maintenir de l’activité et de la vie sur nos territoires ruraux parce que je suis sûr que nous allons vivre un exode urbain ! A nous d’expliquer, de partager que l’élevage a la nécessité d’exister !».
Eva DZ
