National | Par Didier Bouville
Si la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) ne s’associent pas au mouvement des Gilets jaunes en raison notamment de «l’hétérogénéité des demandes et des actions», que les organisations jugent «éloignée de nos modes de fonctionnement», «les agriculteurs se sentent concernés par ce mouvement», indiquent-elles dans une tribune du 21 novembre.
En effet, en tant qu’acteurs de la ruralité, « ils constatent chaque jour que la vitalité économique des territoires n’est pas un sujet pour nos décideurs ». Et au sein de leur métier, « ils vivent au quotidien ce qui est dénoncé par les manifestants : exaspération face à la déconnexion entre leur réalité et les décisions politiques », expliquent la FNSEA et JA. Ainsi, concernant la transition écologique, que les agriculteurs travaillent à mettre en œuvre, les deux organisations dénoncent « les calendriers et les moyens de cette transition qui se fait à marche forcée et sans tenir compte des revenus des agriculteurs ».
«Nous appelons donc, dans ce contexte, et en responsabilité, notre réseau à se mobiliser auprès des parlementaires et des préfets, dès maintenant et jusqu’au vote à l’Assemblée nationale des projets de loi de finances pour relayer auprès du Gouvernement la voix des agriculteurs, la voix de la nécessité d’une juste répartition de la valeur au sein des filières », indiquent les deux organisations.
Elles demandent la suppression de la hausse de la Redevance pour Pollution Diffuse dans le projet de loi de finances pour 2019, la réouverture immédiate des discussions sur le projet d’ordonnance relative à la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires, la suppression des CEPP, une réécriture du projet d’ordonnance sur les prix abusivement bas afin qu’un juge puisse condamner des prix payés aux producteurs déconnectés de toute réalité économique, une compensation intégrale de la perte du TODE + CICE, conformément à l’engagement du Gouvernement, et l’inscription d’une part réellement ambitieuse des énergies renouvelables agricoles et du gaz vert dans la programmation pluriannuelle de l’énergie.
«Les parlementaires et les préfets doivent entendre qu’il est indispensable que la transition écologique se concrétise dans des nouveaux schémas de développement économique partagés, particulièrement dans les territoires ruraux, si l’on veut l’adhésion des acteurs et de la société civile», et la construction de ces schémas demande du temps, rappellent la FNSEA et JA.
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