National | Par Didier Bouville
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont rencontré, le 15 juin, les représentants de la filière agroalimentaire et de la restauration commerciale sous l’autorité du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume ainsi que de la Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher. Objectif : coordonner les actions de tous pour permettre un écoulement optimum des stocks alimentaires auprès de consommateurs.
C’est à la demande de la FNSEA que les représentants des restaurateurs, de la profession agricole, des industries agroalimentaires et des interprofessions ont été invités à se réunir le 15 juin pour «inciter les restaurateurs à acheter français».
En effet, la crise du Covid-19 a pénalisé l’ensemble de la restauration qu’elle soit collective (cantines scolaires, d’entreprises…) ou commerciale (brasseries, restaurants…). Contraints de fermer leurs établissements jusqu’à une date très récente, beaucoup n’ont pas pu s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs habituels. En conséquence, les stocks se sont accumulés : 40 000 tonnes de volailles, plus de 300 000 tonnes de pommes de terre industrielles.
«Un avantage consommateur»
Ce manque de débouchés ainsi que la modification des modes de consommation ont pénalisé toute la chaine en amont, notamment pour les filières dépendantes de la restauration hors domicile. Les représentants de la restauration se sont engagés «à jouer le jeu» et à s’approvisionner français pour écouler le plus de stocks possibles. «Manger français ce n’est pas une contrainte mais plutôt un avantage consommateur très attractif», a en substance déclaré Alexis Bourdon, président du Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (SNARR).
«Il faut promouvoir les produits français car cela correspond à une demande des consommateurs», a renchéri Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants Hôtellerie et Restauration (G.N.I.). Quant à l’enseigne Métro qui réalise 60 % de son chiffre d’affaires en produits frais, elle s’est engagée à «prendre plus de volume d’origine France», a indiqué Christine Lambert, présidente de la FNSEA.
Souveraineté alimentaire
Saluant la «démarche très volontariste » des deux ministres, la présidente de la FNSEA insiste sur « la nécessité de renvoyer l’ascenseur de la solidarité». «En effet, explique-t-elle, ces acteurs (restaurateurs et entreprises agroalimentaires, ndlr) ont bénéficié des différents dispositifs du soutien de l’Etat, comme le chômage partiel, pendant le confinement. Il est tout à fait juste qu’ils puissent maintenant soutenir ceux qui ont tenu la production alimentaire en amont, c’est-à-dire les agriculteurs et les industriels». Et de sécuriser leurs revenus.
La FNSEA et les JA restent cependant vigilants sur la parole donnée, en particulier sur certains engagements concrets et chiffrés. « Ces engagements devront être suivis d’effets», indiquent les deux organisations dans un communiqué de presse commun. Soucieuses de pérenniser les objectifs des Etats généraux de l’alimentation et de la loi EGAlim, elles entendent «collectivement renforcer cet attachement des Français à des produits alimentaires français. C’est une façon de donner corps à la souveraineté alimentaire et de maintenir les emplois dans les territoires», indiquent la FNSEA et JA. Une prochaine réunion devrait réunir les mêmes acteurs dans les prochaines semaines pour un point d’étape.
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