National | Par La rédaction

Santé animale Nette diminution de l’usage des antibiotiques en 2022

En 2022, l’exposition des animaux aux traitements antibiotiques a continué à baisser, notamment les prémélanges médicamenteux en traitement oral. De bons résultats ont été observés également pour les antibiotiques les plus critiques.

(crédit photo : iStock)

Depuis la mise en place du premier plan Ecoantibio en 2011, l’usage des antibiotiques en élevage a considérablement diminué. Mais en 2022, il a franchi un net palier à la baisse. Selon l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les ventes d’antibiotiques se sont repliées de 26 % sur un an, la chute est encore plus spectaculaire pour les pré-mélanges médicamenteux : ils se sont effondrés de 82 %. Il est vrai que l’année 2022 a marqué l’arrêt de l’usage des antibiotiques dans les aliments pour animaux à titre préventif. L’interdiction des antibiotiques comme facteur de croissance est plus ancienne. Elle date de 2006.

Si les tonnages sont un bon indicateur de l’évolution de la consommation d’antibiotiques, ils ne sont pas les plus appropriés car ils ne prennent pas en compte la population animale ni l’activité thérapeutique des substances. On parle alors d’indicateur d’exposition, plus adapté à la mesure de l’usage des antibiotiques qui intègre les posologies recommandées pour chaque médicament ainsi que l’évolution de la démographie animale. Et celui-ci a fortement baissé de 9 % entre 2021 et 2022, en raison également de l’interdiction des mélanges pré-médicamenteux et de 52 % entre 2011 et 2022. «L’objectif fixé au niveau national a été atteint», se félicite-t-on à l’Anses et au cabinet du ministre de l’agriculture.

Objectif atteint

Espèce par espèce, les évolutions sont très différentes. Si les lapins et les porcs affichent une forte baisse d’exposition, respectivement -35 % et -21 % entre 2022 et 2021, le repli est plus modéré pour la volaille (-12 %) et les chiens et chats (-3 %), l’indicateur étant resté stable pour les bovins (+1 %) et les chevaux. Bonne nouvelle, après des augmentations observées ces dernières années les niveaux d’exposition pour les chats, les chiens et les chevaux semblent désormais se stabiliser. Par rapport à 2011 quand fut lancé le premier plan Ecoantibio, l’exposition des animaux d’élevage a nettement reculé -72 % pour la volaille, -67 % pour le porc, -64 % pour les lapins, -23 % pour les bovins. Le recul est moins marqué pour les chats et chiens (-3 %).
Pour les antibiotiques critiques, la baisse est également significative : -95 % pour les céphalosporines par rapport à 2017, -88 % pour les fluoroquinolones et -79 % pour les colistines. En moyenne leur exposition a diminué de 12 % sur un an. Ceci étant, il y a fort peu de chances que les diminutions d’exposition soient  aussi significatives dans les années qui viennent, l’essentiel des efforts ayant été réalisé. «Les marges de manœuvre sont réduites», reconnait-on au cabinet du ministre. A partir de 2023, le suivi des ventes des antibiotiques par l’Anses sera complété par celui des antimicrobiens qui englobent également les antifongiques, les antiprotozoaires et les antiviraux.

La rédaction

 élevage+antibiotiques+Ecoantibio

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (SNIA) a organisé, le 30 août, sa conférence de presse de rentrée. L’occasion pour ses dirigeants, de rappeler la nécessité de préserver les élevages et de favoriser la souveraineté alimentaire… tout en s’engageant dans la décarbonation.François Cholat, président du SNIA, est par nature un homme optimiste. Il est certain que les industriels privés de l’alimentation animale parviendront à l’horizon 2030 à réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Non seulement parce que l’engagement a été pris, mais surtout parce que les premiers effets commencent à se faire sentir. Certes, tous les indicateurs de performance et d’efficacité ne sont pas encore mis en place. Cependant, les…