National | Par Didier Bouville
Suite à la table ronde du 17 juin, la FNB a décidé de mettre les entreprises de l’aval de la filière sous surveillance pour s’assurer du respect de leurs engagements et d’engager des actions quand les promesses ne sont pas tenues. Le point de vue de Pierre Vaugarny, secrétaire général de la FNB.
– La semaine qui a suivi la table ronde, le prix moyen pondéré des bovins n’a augmenté que d’un centime. Quelle est votre analyse ?
«Nous avons eu le sentiment d’avoir été trahis. Nous espérions un franc mouvement de hausse et il n’a pas eu lieu. Mais la situation n’est pas homogène sur le territoire. Ainsi, les cours des bovins destinés à l’abattage dans les bassins de cotations du Nord-Est et du Grand-Ouest ont enregistré des hausses significatives. Cela confirme qu’on peut faire bouger les lignes.
– Qu’entendez-vous par mise sous surveillance des entreprises d’aval ?
Le réseau syndical s’est organisé de façon à collecter un maximum d’informations des politiques tarifaires appliquées par les entreprises. Ces données sont agrégées au niveau régional afin d’établir un comparateur d’application des engagements. Il s’agit d’un tableau de suivi des prix d’achat ciblé sur les vaches et les jeunes bovins laitiers et allaitants. Si l’organisation de producteurs, le négociant ou le site industriel fait mouvement à la hausse, alors la case est verte et dans le cas contraire elle est rouge. Ce comparateur sera publié dans les journaux agricoles en vue d’informer les éleveurs du comportement des acheteurs. Les producteurs pourront ainsi mieux se défendre lors de la mise en marché de leurs bovins. Il faut briser l’isolement des éleveurs et leur donner le sentiment de vraiment participer à un combat collectif.
– Cela sera-t-il suffisant ?
La publication du comparateur d’engagement est une première étape car il permet aux responsables professionnels d’apprécier le plus justement possible le comportement de chaque opérateur. Dans un second temps des actions ciblées seront entreprises afin de rappeler si nécessaire les engagements pris. Quand l’entreprise a délibérément tourné le dos à ses engagements, les rappels à l’ordre ont été donnés avec des actions notamment dans le Grand-Ouest et particulièrement en Pays de la Loire.
– Et la grande distribution ?
Tout le monde reconnaît que la situation de l’élevage nécessite une revalorisation des prix. Les acheteurs de nos bovins savent qu’ils peuvent répercuter les hausses qu’ils décident à leur aval. A ce jour, aucun industriel ne s’est plaint de pression ou de refus de la part de la distribution. C’est bien au moment de la première mise en marché qu’il faut enclencher le mouvement haussier».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 9 juillet 2015.
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