La FRSEB et Confédération générale de Roquefort continuent de travailler à la réforme de la filière. Deux réunions de première importance ont eu lieu le mardi 3 mai. Le point de vue de Thierry Agrinier (notre photo), président de la section ovins lait FDSEA Aveyron.
– Où en est-on du projet de réforme de la filière Roquefort ?
«Je suis extrêmement déçu de la conclusion des dernières réunions confédérales, au cours desquelles industriels et producteurs n’ont pas réussi à s’entendre sur le dispositif imaginé pour la transition de l’ancien système vers le nouveau. Ils n’ont, en effet, pas validé le projet de création du «fonds qualité lait cru», anciennement appelé «contribution filière», proposé par une majorité des acteurs de la filière, et qui permettait un rééquilibrage de prix partiel entre les producteurs, une mutualisation des risques et le maintien d’un budget publicité correct. Ce système permettait, en outre, de consolider le lien constructif entre producteurs dans la filière via notre interprofession.
– Quelles conséquences pour la filière et les éleveurs ?
Le plan de régulation de l’offre, qui figurait dans le consensus interprofessionnel, disparaît lui aussi ! C’était pourtant un élément majeur pour éviter la banalisation du Roquefort et son impact sur le prix du lait. Le dispositif de mutualisation des risques sanitaires est également abandonné, faisant peser sur le revenu des producteurs de chacun des fabricants les conséquences d’une crise qui surviendrait au sein de son entreprise. Le passé nous a pourtant déjà montré l’intérêt d’une telle mutualisation !
Devant ces difficultés à nous entendre, je veux souligner les dangers que nous encourons tous de l’affaiblissement de notre interprofession. De fait, pour le moment, il ne lui reste que le service qualité et un petit budget publicité, maigres compétences comparées aux enjeux d’une filière qui fait vivre tout un territoire depuis des décennies».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 12 mai 2016.
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